Deux factions de syndicalistes opérant dans le secteur du transport à Bangolo (Ouest, région du Guémon) se sont affrontées ce mardi 12 août à la grande gare de la ville, avec des armes à feu, obligeant les forces de l’ordre à les disperser par des tirs de sommation. Tôt le matin, des individus se réclamant de l’ethnie Guéré ont assiégé la gare pour empêcher les transporteurs malinké de s’y installer. Ce qui a provoqué le courroux de l’autre faction qui voulait retrouver sa ‘’place’’. Très vite, des renforts accourent en soutien de part et d’autre. « Quand il y a eu la crise, tous les transporteurs malinké avaient déserté Bangolo. Puisque j’étais le seul membre d’un syndicat de transporteurs, j’ai appelé des jeunes pour m’aider à travailler et permettre que notre ville ne soit pas mise hors du système de transport. Avec le retour à la normalité, ils (les Malinké) ont installé leurs frères et règnent en maître sur un secteur que nous avons sauvé pendant la crise. De plus, ils ne veulent plus de nous », a expliqué à l’AIP Doué Stéphène Noguès, chef de l’un des groupes de belligérantsqui dit être dans le milieu depuis 2000. De leur côté, les Malinké reprochent aux jeunes Guéré de ne disposer d’aucun véhicule de transport en commun mais de vouloir s’ériger « de force »en syndicat. Dès qu’il en a été informé, le préfet Gbané Mahama s’est rendu sur les lieux où il a entamé une médiation entre les deux parties, pour ramener le calme. Après le départ du préfet, la gendarmerie et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), venues de Man en renfort, ont dû disperser les protagonistes par des tirs de sommation qui ont créé une grande panique au sein de la population. A la mi-journée, les risques d’un affrontement intercommunautaire étaient réels, avec l’érection de barricades à l’aide de pneus en flammes par les deux groupes sur les voies aux alentours de la cour de la préfecture, les forces de l’ordre tentant de les empêcher de s’affronter à nouveau. Rappelons que le milieu du transport est coutumier de ces heurts dont le dernier en date est celui survenu il y a une dizaine de jours à Koumassi, à Abidjan-sud.
Le Mandat avec AIP
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