Ni les colosses chiens du directeur de l’usine encore moins les forces de l’ordre en infériorité numérique, n’ont pu freiner l’ardeur des émeutiers qui ont contraint l’entreprise à un arrêt de travail.
La Nouvelle société d’exportation forestière de l’Indénié (Nsefi), une unité de transformation de bois installée à la sortie Nord d’Abengourou, a été la cible de violents manifestants dans la matinée du lundi 4 août dans la ‘’Cité royale’’. Sur place, ces insurgés, faisant montre d’une impétuosité particulière, ont saccagé les locaux de l’entreprise avant de mettre le feu à plusieurs véhicules stationnés sur le site. Aux environs de 10h, au moment où l’on arrivait sur les lieux, une légère fumée se dégageait encore de ces véhicules rendus inutilisables.
Ni les colosses chiens du directeur de l’usine encore moins les forces de l’ordre en infériorité numérique, n’ont pu freiner l’ardeur des émeutiers qui ont contraint l’entreprise à un arrêt de travail. A l’origine des faits, une mission de la police forestière venue d’Abidjan. « Nous n’avons pas été contactés officiellement pour cette opération. Mais les informations qui nous sont parvenues, indiquent que cette mission est à Abengourou depuis trois ou quatre jours et fait son travail. Lequel travail consiste à vérifier s’il y a du bois scié dans les dépôts-vente de bois de la ville. Les agents de cette mission se rendent également dans les périmètres des industriels du bois pour vérifier si on n’y pratique pas du sciage clandestin. En somme, ils sont là pour exécuter le décret d’interdiction du sciage à façon pris récemment par le Président de la République », a indiqué le colonel Dramé Abdoulaye, directeur régional des eaux et forêts d’Abengourou.
Dans la soirée du 3 août dernier, au quartier ‘’Cafétou’’ notamment (au sud de la ville), cette mission sera malheureusement confrontée à la résistance de nombreux menuisiers et autres acteurs du bois. Le véhicule des hommes en tenue sera alors endommagé par ces artisans qui s’opposaient à la saisie de leur bois sciés entreposés dans leurs locaux. Dans la matinée du 4 août dernier, ils se déportent en grand nombre à la cour royale de l’Indénié pour solliciter la médiation du Roi Nanan Boa Kouassi III. Ce dernier leur explique que son statut ne le met pas au-dessus des lois étatiques. Aussi, les oriente-t-il plutôt vers Fadi Ouattara, le préfet de région. Exaspérés et désorientés, les menuisiers surexcités se déportent alors en grand nombre dans les locaux de la Nsefi.
Ils ont tout saccagé. « Nous sommes convaincus que c’est Lakiss le responsable de cette usine qui est à la base de l’arrivée de ces agents de la police forestière à Abengourou. La loi nous interdit le sciage à façon. Les industriels du bois qui ont des périmètres d’exploitation préfèrent pour leur part, exporter le bois à l’étranger. Comment les menuisiers au plan local peuvent trouver du bois pour travailler ? », s’est interrogé Coulibaly Hassan la figure de proue des menuisiers en furie.
Hassan Lakiss, l’industriel du bois dont les locaux ont été saccagés, s’est étonné pour sa part du vandalisme perpétré dans son usine. « Cette mission de la police forestière a été diligentée par mes collègues d’Adzopé. Je n’y suis pour rien. J’ai du mal à comprendre que mes locaux soient pris pour cible. Je suis régulièrement établi en tant qu’opérateur économique. Je paie mes impôts et cette mission de la police forestière n’est que l’exécution du décret N° 2013-815 du 26 novembre 2013 portant interdiction du sciage à façon. Il faut que ces scieurs clandestins apprennent à respecter les lois du pays. Les menuisiers savent qu’ils peuvent bien se ravitailler dans mon usine au lieu de composer avec les clandestins. Je vais introduire une plainte contre ces vandales », a-t-il dit.
Jusqu’en fin de soirée, la tension était encore vive dans la ville.
Zéphirin NANGO
Correspondant régional
Fraternité Matin
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