La Côte d’Ivoire, concernant les échanges économiques avec le Burkina Faso s’en sort à merveille, comme en témoigne d’ailleurs le dernier rapport sur les relations économiques entre ces deux pays. En effet, le Burkina Faso figure parmi les meilleurs clients de la Côte d’Ivoire dans la mesure où les exportations ivoiriennes à destination du Burkina Faso en 2013 se sont élevées à 239 milliards de FCFA quand les importations ivoiriennes en provenance du Burkina Faso, sont estimées à 16 milliards de FCFA. Mais en dessous de ces échanges économiques, se pose le problème crucial de l’important flux migratoire des colonies burkinabés dans l’ouest ivoirien, et particulièrement sur le Mont Péko, au point de considérer cette zone comme une terre de peuplement burkinabé. 25 000 burkinabés vivent dans cette zone qui continue d’ailleurs d’accueillir, par centaine, et ce, toutes les semaines, des ressortissants burkinabés. Comment résoudre ce problème sans heurter les sensibilités et surtout mettre en péril ces accords de coopération? Et pourtant, il va falloir libérer cette zone déclarée classée par l’Etat ivoirien et trouver des solutions à l’expropriation massive des terres des autochtones par les burkinabés, soutenus dans leurs actions par des hommes armés depuis la fin de la crise postélectorale. Le gouvernement ivoirien a décidé de faire déguerpir cette forte colonie burkinabé du Mont Péko. Décision qui fait grincer des dents, en témoigne la réaction du Premier Ministre burkinabé au sortir du conseil des ministres conjoint: « Je voulais remercier les autorités ivoiriennes pour les décisions prises pour gérer la situation. Lorsqu’on veut évacuer plus de 25 000 personnes qui se trouvent dans un site donné, ce n’est pas facile. Mais nous suivons de près la situation, parce que l’essentiel des populations sont des Burkinabè. Il y a des mesures qui ont été prises pour faciliter le déplacement des populations. Nous avons l’assurance que les Ivoiriens prendront des dispositions pour atténuer les conséquences que vivront les familles affectées par la décision. Un comité composé des ressortissants de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso a été mis en place, et ensemble, nous allons travailler pour atténuer les conséquences ». Il va falloir donc, pour le gouvernement ivoirien, qui marche sur des œufs, manœuvrer habilement pour ne pas remettre en cause le tandem Ouattara-Compaoré, « tandem gagnant », vu le degré d’implication du Président Compaoré dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Rétablir l’Etat et les autochtones de l’ouest ivoirien dans leurs droits, un grand dilemme que le Président Ouattara devra gérer avec prudence.
Zaraga G. A. à Abidjan
Lebandama.com
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