Les ouvertures et les clôtures des sessions parlementaires ont toujours été des cérémonies solennelles auxquelles prennent part des membres du gouvernement, des présidents d’institution, des diplomates accrédités en Côte d’Ivoire, des chefs traditionnels et aussi des citoyens qui suivent la marche des institutions de leur pays. La session d’hier n’a pas dérogé à la règle. Mais dans les salutations usuelles des invités, le président de l’Assemblée nationale a fait une omission qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive après la cérémonie. Comme il sait bien le faire, Guillaume Soro a remercié les présidents d’institution qui ont effectué le déplacement au Parlement. Mais après Youssouf Bakayoko et Tiémoko Yadé Coulibaly, il a omis de citer Charles Konan Banny, président de la Commission, dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr). Il n’en fallait pas plus pour entendre dans l’hémicycle des murmures qui se faisaient plus assourdissants au fil du discours du Pan. Un des assesseurs se rend compte de l’omission et glisse rapidement une note au président Soro qui rectifie très rapidement le tir. Il a même rendu hommage à Banny en précisant que sans ses œuvres de réconciliation et de paix, il serait impossible au public de se réunir en ce lieu. Malgré cette correction, Banny est resté stoïque dans son fauteuil sans même cligner l’œil. Après la cérémonie, il y a eu toutes sortes de commentaires sur cette omission protocolaire. Certains se sont empressés de dire qu’elle est volontaire dans la mesure où le Pan avait un discours écrit et une autre feuille sur laquelle étaient écrits les noms des différentes personnalités à remercier. Les tenants de cette thèse estiment que Soro et Banny n’ont pas encore vidé leur contentieux du temps où le Pan a remplacé Banny à la Primature dans des conditions que tout le monde connaît. A tort où à raison, l’on estime que le président de la Cdvr a mal digéré son départ de la Primature en 2007 et depuis lors, a gardé dent contre Soro. Un autre groupe de députés et d’invités estime par contre que cette omission de Soro n’est pas volontaire dans la mesure où il s’est rattrapé en rendant hommage à Banny. En tout état de cause, l’on peut dire que l’oubli est humain. Mais beaucoup estiment que celui du Pan n’est pas anodin dans la mesure où depuis la Primature Banny et Soro se vouent une animosité qui se fait avec beaucoup de diplomatie.
Axelle Goba
L’Expression
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