Crash d’Air Algérie: Des familles décimées

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Le crash du vol d’Air Algérie, survenu jeudi 24 juillet au Mali, a décimé des familles entières. Parmi les 118 personnes à bord se trouvaient des humanitaires œuvrant au Burkina Faso, des expatriés ou encore des touristes. Alors que l’enquête est en cours dans le nord du Mali et au Burkina afin de déterminer les causes de ce drame, les témoignages de proches des victimes abondent.

Dix membres d’une même famille du Rhône-Alpes

Une famille de dix personnes, les Reynaud, originaires de Rhône-Alpes, a été décimée dans le crash, rapporte le Dauphiné libéré du vendredi dernier : il y a le père, un habitant de Lorette (Loire) et son ex-épouse, leurs deux fils, leurs belles filles et leurs quatre petits-enfants.

Cinq membres de la famille Somda, installés au Canada

Wilfried Somda voyageait en compagnie de son frère Winmalo et Angélique, l’épouse de ce dernier, ainsi que leurs enfants, Nathanaël et Arielle. Les deux frères étaient venus du Québec il y a deux semaines pour célébrer le 50e anniversaire de mariage de leurs parents au Burkina Faso. Ils étaient accompagnés d’une amie canadienne, Isabelle Prévost, 35 ans, qui partait à l’étranger pour la première fois de sa vie et qui venait assister à la fête de la famille Somda.

«C’était son premier et son dernier voyage à l’étranger… Elle n’avait jamais quitté le Canada», se désole Danny Frappier, 35 ans, son mari. «Isabelle avait été invitée par la famille Somda pour assister aux noces d’or des parents de Winmalo Somda. Elle était heureuse de partir car c’était une grande découverte pour elle, mère au foyer. C’était une opportunité de découvrir l’Afrique», témoigne Danny Frappier, qui a dû expliquer à ses trois enfants de 5, 7 et 9 ans que «leur maman avait disparu».

Sept membres de la famille Ouédraogo

Dans la région nantaise, des fleurs ont été déposées à la porte de la famille Ouédraogo, Français d’origine burkinabé, dont le père était installé en Loire-Atlantique depuis une trentaine d’années. A bord de l’avion se trouvaient Seydou Ouédraogo, son épouse, leurs quatre enfants âgés de 6 à 21 ans, ainsi qu’un neveu, étudiant à Angers. « Avec sa femme, ils ont fait l’effort pour amener les enfants découvrir leurs racines et voilà… », explique, effondré, Amadou Ouédraogo, frère du père de famille.

Quatre membres d’une famille originaire du Cantal

Bruno Cailleret venait de la petite commune Menet (550 habitants), dans le Cantal. Il a péri dans le crash avec Caroline Boisnard son épouse, et leurs deux enfants, Elno, 14 ans, et Chloé, 10 ans. Selon Denise Labbe, secrétaire de mairie à Menet, cette famille «avait passé quinze jours chez un oncle de Caroline installé là-bas».

Un humanitaire des Bouches-du-Rhône

Selon Nice matin, Jean-Marie Rauzier, un humanitaire de 70 ans, originaire de Seyne-sur-Mer près de Toulon (Bouches-du-Rhône), se trouvait parmi les passagers du vol d’Air Algérie. Engagé dans l’association «Camélia Burkina» implantée au Burkina Faso, ce retraité était en mission depuis le 23 mai dans la ville de Koudougou. La présidente de l’association, interrogée par Nice Matin, a décrit un homme «très dévoué, qui faisait un travail très spécifique auprès d’adolescents où il avait constitué une cellule d’aide scolaire et de préparation des jeunes aux examens.» Le retraité, célibataire et sans enfants, effectuait environ trois missions par an au Burkina Faso, pour plusieurs mois chaque fois, rapporte Nice Matin.

Deux Vosgiens membres d’une association de soutien aux jeunes

Deux Vosgiens, un homme et une femme, membres de l’association humanitaire Oxygène qui offre un soutien à des projets de jeunes ont péri dans le crash, rapporte Vosges matin sur son site. Selon le quotidien, les deux humanitaires rentraient du Burkina Faso où la structure a déjà mené plusieurs projets.

D’autres humanitaires font partie des victimes. Ainsi André Joly, 60 ans, et Jutta Zoller, 56 ans, un couple d’éducateurs qui vivaient à Raon-aux-Bois (Vosges), qui revenait d’un chantier au Burkina Faso avec deux jeunes Français qu’ils encadraient. Le couple, parents de deux grandes filles, était parti le 2 juillet au Burkina, où il se rendait régulièrement depuis 20 ans, pour prendre part à des chantiers humanitaires.

A bord de l’avion, avaient aussi pris place Yacine Ouarda Ouédrogo, la fille de l’avocat et activiste des Droits de l’homme Halidou Ouédraogo, Kam Hervé Magloire, ancien maire de Diébougou, qui partait inscrire un enfant dans une université. Le vol comptait également Guillaume Dominique. La Belge était la propriétaire d’une Auberge à Boulbi (à 10 km de Ouagadougou) du nom de Luili yiila (le chant d’oiseaux en mooré). Inconsolables, ses amis décrivent une dame au grand cœur.

Outre les Burkinabé et les Français, qui ont payé le plus lourd tribut, des Algériens, des Canadiens, des Espagnols et des Luxembourgeois se trouvaient aussi dans l’avion. Selon le Bondy Blog, le vol AH5017 comptait également deux jeunes réalisateurs en herbe d’une trentaine d’années. Le premier, Lorenzo Mbiahou, était d’origine camerounaise ; le second, Bakary Diallo, était Malien. Ils venaient de se former pendant treize jours à l’écriture documentaire à Bobo-Dioulasso. Ils avaient posté une multitude de photos sur Facebook. L’un d’entre eux était marié et père de jeunes enfants.Il y avait aussi trois familles libanaises, décimées. Originaires du Liban sud, à majorité chiite, elles venaient au Liban passer l’Aïd-al-Fitr qui marque la fin du Ramadan.

Source Fasozine/ presse française/canadienne/ agences

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