Lu sur la page Facebook d’André Silver Konan:
« 80 000 candidats pour un peu plus de 300 places disponibles à l’Ena : hallucinant ! Cela veut dire que si tu es candidat, tu as moins de 0,05% de chance de réussite. Mon frère, ma sœur, aucun dirigeant politique dans ce monde ne te le dira (parce qu’autrement tu vas le maudire, à tort d’ailleurs), mais aucun Etat ne peut trouver du travail, à plus forte raison, employer tout le monde. Je n’ai jamais compris cette obsession pour la Fonction publique, dans nos Etats africains, où les opportunités d’auto-emploi, sans grands moyens (j’ai une expérience personnelle en la matière) sont nombreuses. Mon frère, ma sœur, si tu veux un emploi, crée-le ! Je répète : si tu veux un emploi, crée-le. Je n’ai pas dit de créer une entreprise, mais un emploi, comprenons-nous bien ! », a écrit le journaliste-écrivain André Silver Konan, sur sa page Facebook.
Interpellé par un internaute afin qu’il partage son expérience personnelle, voici ce qu’il a répondu : « à la rentrée scolaire, je vendais des cahiers de façon ambulante dans les rues à grande circulation. Je venais d’avoir le Bac, je n’avais que 3 000 Frs et je n’avais pas honte du regard des autres. A la fin de la campagne, j’avais plus de 100 000 Frs. Avec cela, j’ai ouvert ma première cabine téléphonique (à son temps, c’était les télétaxes). J’ai ouvert ensuite ma première cabine mobile (c’était les R100), et ainsi de suite. Avant la crise de septembre 2002, j’étais étudiant et j’étais déjà millionnaire. Ce n’est pas une invention, tous ceux qui m’ont connu à cette période de ma vie, peuvent en témoigner. Si tu veux un emploi, crée-le, je répète ! ».
En guise de réponse à un autre, il a dit ceci : « Les gens font de grands rêves: avoir un diplôme et travailler dans un grand et beau bureau, alors ils attendent. Et les années passent, et ils ne s’en rendent pas compte. Ils ne se rendent pas compte que depuis qu’ils ont eu le BTS, s’ils avaient utilisé le box de pain abandonné dans le quartier, pour ouvrir une petite blanchisserie, ils auraient eu au moins 1000 Frs par jour, et qu’ils auraient ouvert depuis lors une autre blanchisserie, un petit salon de coiffure, ainsi de suite. Au bout de 5, 10 ans, le petit blanchisseur du quartier que les filles moquaient serait en train d’ouvrir son premier salon de coiffure moderne, climatisé, et entamerait les démarches pour obtenir un registre de commerce. Mais au lieu de ça, on préfère attendre un emploi mieux rémunéré, qui ne viendra peut-être jamais ».
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