Par Roumestand Alain Agoravox.fr
Alors que François Hollande rentre de Côte d’Ivoire, une initiative forte va être lancée fin août par le mouvement ivoirien « Convergence 2020 » avec « 2 journées de réflexion sur l’émergence 2020 »
« Convergence 2020 » est « une plate-forme de réflexions et d’actions ouverte à toutes les sensibilités du pays », qui a vu le jour à Londres avec un objectif très ambitieux : la réconciliation du pays en pleine reconstruction.
Le mot d’ordre lancé par Aly Touré porte-parole de « Convergence » dans une conférence de presse organisée au Press Club de Paris est : « peuples de Côte d’Ivoire, ensemble convergeons vers l’émergence ».
Faire de la Côte d’Ivoire « un pays émergent à l’horizon 2020 » est un défi tout à fait réalisable, après une décennie éprouvante et dramatique de crise militaro-politique et de déchirure, qui a vu s’affronter les partisans de l’ancien président Gbagbo, et les partisans du nouveau chef de l’état Alassane Ouattara, que vient de rencontrer la diplomatie française.
A la conférence de presse de Paris, à laquelle assistaient des médias africains et européens, après celle de Londres le 15 avril et celle d’Abidjan le 19 avril, Aly Touré a bien situé les enjeux.
Après la guerre civile, l’économie du pays était exsangue, mais la croissance ivoirienne est de 8,6% en 2012, en 2013 9% et la croissance démographique de 3,2%.
Les 25 millions d’ivoiriens constituent une force. D’où l’idée de « Convergence 2020 » de « regrouper toutes les sensibilités nationales ». « Convergence » est « une structure de rassemblement ». « Les clivages ethniques ne doivent pas bloquer le développement ». La « neutralité » de « l’état-nation », de « l’état de droit » et « la tolérance » doivent être entières.
La crise, tout ce qui s’est passé, est « le summum de la bêtise ». « Les élections sont un moment de l’histoire » et « la Côte d’Ivoire est au-dessus ».
Lorsqu’un participant de la conférence interpelle en écho Aly Touré, c’est sur « le minimum commun nécessaire à tous:emploi, éducation, sécurité, justice ».
Il faut que la Côte d’Ivoire soit « un pays dans lequel il soit possible de vivre, quel que soit le président ». Si « la Côte d’Ivoire se relève, l’Afrique francophone se relève ». « La Côte d’ivoire a vécu le panafricanisme » (une politique étrangère d’ouverture, 12 pays qui interviennent dans son agriculture). Alors tout est possible.
Alors que des ivoiriens ont leurs parents en exil ou en prison (Laurent Gbagbo est en prison à La Haye, le frère de l’ex ministre et président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro est lui aussi en prison) des Pro-Gbagbo appellent à signer un communiqué commun avec « Convergence » avec « le respect d’opposant » mis en avant.
Il peut y avoir « des adversaires mais pas des ennemis ». « Les contradictions peuvent se gérer sans injures ». Entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara « la machette est bannie ».
« Human Rights watch » dénonce cependant « les droits de l’homme bafoués ».
Aly Touré le martèle : « Convergence n’est ni un parti politique, ni un mouvement de soutien à qui que ce soit, mais une plate-forme ». « Si vous me voyez pousser le mouvement vers un parti politique, arrêtez-moi ».
Des médias ivoiriens, des journalistes ivoiriens en France, souhaitent que « la diaspora ivoirienne » soit écoutée à Abidjan et que « le ministère des ivoiriens de l’étranger voulu par le président Ouattara » soit efficace.
« Un programme national de cohésion sociale » doit se développer. « Il faut converger avant l’émergence » car « une véritable bombe sociale existe avec les gens laissés sur le bas-côté de la route ». « Les coupures d’électricité, d’eau, les routes impraticables sont toujours là ».
Aly Touré qui prône « l’abandon des rancoeurs » a connu contre lui les tueurs à gages à Londres. Il sait pertinemment que des anciens du gouvernement Gbagbo lui en veulent à mort.
Mais il a confiance dans l’avenir de son pays : il y a 20 ans Singapour enviait la Côte d’Ivoire pour son développement. Aujourd’hui Singapour est numéro 1. Alors pourquoi pas la Côte d’Ivoire ?
Aujourd’hui « les ivoiriens toutes tendances se reparlent » mais « le problème c’est le quotidien des ivoiriens ». « Il ne peut y avoir de réconciliation sans justice »
Il faut donc poursuivre, « avec passion sans palabre ». C’est la conclusion d’Aly Touré qui note que les journalistes opposants sont présents et ont été reçus par lui.
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