REPORTAGE
Par Jacob Djossou
“Désolé, nous pas bouger“, scandaient à tue-tête plus de 2.000 habitants de Gobelet, bidonville situé dans la commune abidjanaise de Cocody (nord-est), visiblement furieux, armés de pierres et de gourdins, qui s’opposaient mardi à leur déguerpissement.
“Nos parents habitent ici depuis 100 ans. Maintenant, ils veulent casser nos maisons, on ne peut pas bouger“, lance un jeune habitant, visiblement excité qui s’improvisait en une des têtes de la contestation.
Torse nu, musclé, le visage dégoulinant de sueur face à la centaine d’agents des forces de l’ordre en tenue de combat, au carrefour Château, non loin du commissariat du 30e arrondissement, le jeune manifestant, la trentaine environ, se dit prêt à en découdre.
Dans les rangs des manifestants, femmes, enfants et vieux protestent de vives voix contre le déguerpissement, entamé lundi matin. “Hier, ils nous ont surpris, ils ont rasé une partie mais aujourd’hui, on ne va pas les laisser“, tonne un autre.
Vers 12H00 GMT, le carrefour s’est transformé en un podium où des jeunes garçons et des filles de Gobelet, fiers d’avoir opposé une farouche résistance, déambulaient dans la foule, en chantant et en exécutant des pas de danses traditionnelles.
De temps à autre, les riverains essayaient d’intimider les policiers et gendarmes, en les faisant reculer et en proférant des injures à l’encontre du gouvernement.
Aucun blessé dans les affrontements
Déjà, vers 09H00 GMT, les riverains avaient pris d’assaut le carrefour Château, selon des témoins, après l’arrivée des premiers policiers à Gobelet pour superviser les opérations de déguerpissement.
Vers 10H00GMT, pour disperser les manifestants, les forces de l’ordre ont fait usage du gaz lacrymogène, auquel des habitants de Gobelet ont répondu par des jets de pierres.
“Aucun blessé“ n’est à déplorer, a confié à ALERTE INFO un agent de la police du 30e arrondissement de Cocody.
Le carrefour Château était toujours assailli vers 15H00 GMT par les manifestants qui disent attendre les “machines“ qui doivent démolir leur maisons.
Plus de 800 hectares de quartiers précaires à Abidjan
Le gouvernement ivoirien a entamé à la mi-juillet une opération de déguerpissement des quartiers précaires après les pluies diluviennes qui ont fait près de 40 morts en Côte d’Ivoire.
A Cocody (nord-est), Attécoubé (nord), plusieurs habitants des zones à risque refusent de quitter leurs habitations. La plupart d’entre eux réclament de l’argent et d’autres sites avant de partir.
JAD/GBK
Alerte-info.net
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