Qui l’eut cru ? Trois ans après la chute de Laurent Gbagbo, sa vaste résidence de Mama, dans la sous-préfecture de Ouragahio, tombe déjà en ruine. Abandonnée, par sa famille biologique et politique, l’imposante demeure de l’ancien locataire du Palais présidentiel a totalement perdu son éclat et son prestige. Assaillie par la broussaille, faute d’entretien, la maison de Gbagbo, qui s’étend sur 10ha, a même été transformée en un hôtel de passe. Oui, vous avez bien lu, elle est devenue un lieu d’escapades sexuelles.
C’est le constat que le constat que nous avons fait hier lundi 21 juillet, lors de notre visite à Mama. Le plus vieux métier du monde se pratique dans la maison de l’ancien dictateur de la lagune Ebrié au vu et au su de tous. Renseignements pris, des ex-employés du détenu de la prison de Scheveningen, à La Haye, seraient à la base de ce business. . « Les travailleurs de la cour n’arrivent plus à se nourrir parce qu’ils sont délaissés par les frères et sours de Gbagbo depuis la chute de ce dernier. Ils n’arrivent même plus à scolariser leurs enfants. C’est donc pour cette raison qu’ils ont décidé de transformer la résidence de leur patron en un hôtel de passe», souffle un jeune du village, qui a requis l’anonymat, de peur de subir des représailles. Selon lui, les tarifs varient selon le luxe des chambres. « Il y a des couples qui payent souvent 2000 FCFA la nuitée. J’ai une fois passé la nuit dans la chambre de Mme Gbagbo en compagnie de ma petite amie », poursuit notre interlocuteur, avec une fierté non feinte, d’avoir partagé avec sa dulcinée la chambre conjugale de Laurent Gbagbo.
Avant d’être transformée en un lupanar, il faut savoir que la maison de l’ancien chef d’Etat a d’abord été pillée, de fond en comble. Ses meubles d’une grande valeur ont été vendus, pour la plupart, par ses proches. De même, les ustensiles de cuisine ont été emportés par des habitants de Mama, d’après un employé de cette résidence, tout comme les appareils électroménagers. Seuls des tableaux d’art, qui ont été épargnés sans doute par méconnaissance de leur valeur, sont encore accrochés au mur. « Ce sont les parents de Gbagbo qui ont volé ses affaires et non les soldats FRCI. Je vous assure que les militaires n’ont rien pris. Il y a certains villageois qui dorment en ce moment sur des matelas de valeur qu’ils ont volé chez notre patron », témoigne un vigile de la résidence. Celui-ci ajoute que ses collègues et lui ne croient plus au retour de leur patron. « Je pense que Laurent Gbagbo ne sortira jamais de cette prison. Vous allez me prendre pour un fou. Mais c’est la vérité que je vous dis. (.) Je ne crois plus en son retour». Comme lui, d’autres employés l’ont compris et ils se sont lancés dans d’autres activités qui leur permettent de se prendre en charge. C’est le cas du célèbre Bebéto qui était cité en exemple par leur patron, Laurent Gbagbo. « Cet homme mène, depuis l’avènement du nouveau pouvoir, une vie paisible et gère ses propres affaires », indique notre interlocuteur qui s’est investi dans la culture du maïs. Manifestement, tous ceux qui se réclament au FPI de Laurent Gbagbo, se soucient peu de ses biens, ou du devenir de ses réalisations. Ce qui est à la fois curieux et troublant, à moins, ils donnent l’impression publiquement de croire en lui, alors que dans leur for intérieur, ils sont conscients que les carottes sont cuites pour le Woody de Mama et que ses chances de revenir en Côte d’Ivoire sont minces, pour ne pas dire quasi-inexistantes. Qui trompe donc les Laurent Akoun, Odette Lorougnon, Pascal Affi N’guessan et autres cadres du FPI ?
Gervais Amany, correspondant
Lebanco.net
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