C’est chose faite. Depuis hier, Gobelet n’est plus qu’un champ de décombres. Les bulldozers sont entrés en action et ont détruit les habitations de ce quartier précaire. Les populations ne savent à quel saint se vouer
La décision de déguerpissement prise par le gouvernement a eu un début d’application hier matin, avec la démolition du quartier précaire aux II-Plateaux «Gobelet». C’est sous le regard vigilant des forces de l’ordre que les habitants de cette zone ont été sommés de quitter les lieux et ce, à l’aide de bulldozers. Les habitants qui semblaient être surpris par l’opération courraient de part et d’autre pour mettre en sécurité leurs affaires. Et pourtant, ils ont été invités par le gouvernement à libérer ces sites dangereux pour leur vie. Le ton a été donné par Kili Fiacre Fagnidi, Directeur général de l’Office national de la protection civile (Onpc) lors du lancement de la «campagne de prévention contre les effets néfastes des pluies dans le district d’Abidjan» avec pour objectif: «Zéro mort». «Depuis 2012, nous avons
lancé l’opération de démolition de ces bâtiments. L’opération a déjà commencé à Attécoubé et Adjamé où elle est terminée», a-t-il indiqué avant de poursuivre: «L’appel est lancé à ces populations qui occupent ces sites à les libérer dans leur propre intérêt parce que ce sont des vies qui sont menacées». Mais malgré ces conseils et après la grande saison des pluies qui a endeuillé profondément la Côte d’Ivoire, les populations du bidonville n’ont pas daigné chercher un logement jusqu’à ce que les bulldozers viennent les y contraindre. Hier, Kéïta Mariam, entourée de ses six enfants, n’arrivait pas à retenir ses larmes. Elle essaie tant bien que mal de sauver ce qui reste de ses affaires. Cette veuve explique qu’elle ne savait rien des mesures de déguerpissement. Elle estime ne pas comprendre ce qui se passe. Sa détresse est partagée par Fofana Moussa qui crie sa colère. «Où irons-nous? Il faut que l’Etat nous aide, ce n’est pas par plaisir que nous vivons ici, nous manquons de moyens financiers et nos familles comptent sur nous», crie-t-il les bras tendus vers les autorités. A l’heure où nous quittions les lieux, c’était la tristesse sur le visage des habitants.
L’Expression
Par KS (Stagiaire)
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