Ils disent:
« Il est inutile de se battre pour imposer des conditions normales d’exercice de la vie démocratique ;
il est inutile de se battre pour une CEI acceptable et des élections propres ; ça ne marchera pas de toute façon ; laissons le gars faire ses dix ans. »
Puis ils disent : « Nous sommes des radicaux, nous sommes l’aile dure ».
Ils disent : « Mettons-nous en marge de tout, et quand les Occidentaux verront que nous boudons, que nous ne voulons plus faire de politique tant que notre Gbagbo qu’ils détestent ne sera pas là, eh bien ils le libéreront ».
Ils disent : « C’est une justice de vainqueurs, mais c’est en nous installant dans la posture de vaincus de l’Histoire qu’elle s’amendera ».
Ils disent : « La fidélité à Gbagbo consiste à remettre nos possibilités d’avenir entre les mains des Occidentaux, puisqu’ils savent désormais que s’ils ne le libèrent pas, nous l’attendrons, et qu’ils ont le pouvoir de le garder tant qu’ils veulent justement parce qu’au fond cela les arrange bien de nous voir assis sur le bas côté, spectateurs de notre pays, à attendre le fruit de leur bon vouloir ».
Et ils répètent : « Nous sommes l’aile dure ».
Ils disent : « Nous ne prendrons pas les armes, nous n’irons pas aux élections, mais nous gagnerons ».
Personnellement, je n’y vois qu’une nouvelle victoire d’une anthropologie coloniale qui dit qu’en Afrique, quand le chef tombe, les peuples se soumettent. C’est au nom de cette vision-là que Béhanzin, Samory, Toussaint Louverture ont été déportés. Je ne sais si ceux qu’ils traitent de traîtres le sont vraiment, mais je sais qu’il y a mille et une manières d’être soumis.
Théophile Kouamouo
Titre: Connectionivoirienne.net
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