En Israël, les violences se sont poursuivies dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes arabes dans le nord du pays, après le meurtre d’un adolescent palestinien, qui aurait été perpétré en représailles à celui de trois jeunes Israéliens quelques semaines plus tôt. Dans le même temps, les tirs de roquettes de la bande de Gaza contre le sud d’Israël n’ont pas discontinué, laissant craindre une escalade du conflit avec le mouvement islamiste Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été kidnappé mardi soir dans le quartier de Chouafat à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Son cadavre, entièrement brûlé selon un proche, a été retrouvé près d’une forêt. Selon des responsables et médias palestiniens, l’adolescent a été enlevé et tué par des juifs extrémistes.
« Des brûlures causées par le feu et leurs complications sont la cause directe de la mort », a précisé vendredi soir le procureur général palestinien, cité par l’agence de presse officielle palestinienne WAFA. Le garçon a également été blessé à la tête, mais « ce sont les brûlures qui couvraient 90 % du corps qui sont la cause directe de son décès », selon le procureur général.
Le garçon a « été brûlé de l’intérieur et de l’extérieur, car il a probablement été forcé à boire du carburant », a déclaré de son côté le ministre palestinien chargé de Jérusalem, Adnane al-Husseini. Les rapports préliminaires d’autopsie palestiniens ont indiqué la présence de fumée dans les poumons du Palestinien, signifiant qu’il était encore en vie lorsque son corps a été brûlé.
Les premiers résultats de l’autopsie de Mohammed Abou Khdeir montrent qu’il a été brulé vif.
La police israélienne a dit « explorer toutes les hypothèses » sans pouvoir déterminer le motif du meurtre du Palestinien pour le moment, alors que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a dénoncé « un meurtre répugnant ». Les Palestiniens, y compris le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, affirment de leur côté que Mohammed Abou Khdeir a été victime d’un acte de vengeance perpétré par des extrémistes de droite israéliens.
Violences dans les villes arabes israéliennes, roquettes et raids à Gaza
Dans le sud, l’armée a annoncé avoir recensé 15 tirs de projectiles depuis la bande de Gaza samedi et avoir procédé à 10 frappes sur l’enclave palestinienne, sans qu’aucune victime ne soit signalée de part et d’autre.
« Dans le nord, 22 personnes, dont 12 mineurs ont été arrêtées pour troubles à l’ordre public et jets de pierres sur les forces de l’ordre », a déclaré à l’AFP une porte-parole de la police, Louba Samri, précisant que le calme était revenu dimanche matin. Selon des témoins, les manifestants ont lancé des pierres contre les policiers, qui les ont dispersés à coups de gaz lacrymogènes.
Des affrontements sporadiques ont également touché Nazareth, haut lieu chrétien et principale ville arabe d’Israël, Arara et la région d’Oum al-Fahm, selon la police. Des autobus transportant des Israéliens ont également reçu des jets de pierre à Beersheva (sud), à Jérusalem-Est et près de Jéricho (Cisjordanie), selon la radio militaire.
La police israélienne fait face à des manifestations de colère quotidiennes à Jérusalem-Est depuis la découverte du corps du Palestinien mercredi dans la partie occidentale de la ville. Vendredi, des milliers de Palestiniens avaient assisté aux funérailles de Mohammed Abou Khdeir, en scandant « intifada, intifada ! » et en appelant à nouveau au soulèvement contre Israël. Visée par des jets de pierres, la police israélienne avait riposté à l’aide de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc.
Israël a mis en garde le Hamas contre toute escalade et dépêché des renforts près de Gaza. Le Hamas a, lui, assuré ne pas vouloir une « guerre » mais qu’il répondrait à « toute agression », alors que le médiateur égyptien œuvrait pour une trêve.
Malgré ce regain de violences, le ministre israélien de la sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch a exclu un début d’une nouvelle Intifada, en allusion aux deux précédents soulèvements populaires palestiniens.
Le cousin américain du Palestinien tué aurait été battu par la police
La police israélienne a arrêté jeudi à Chouafat le cousin du jeune Palestinien tué, Tareq Abou Khdeir, qui doit comparaître devant un tribunal de Jérusalem dimanche. Âgé de 15 ans et citoyen américain, il aurait été sévèrement battu, selon ses parents, qui ont diffusé des photos du jeune homme blessé.
Une vidéo reprise par les médias palestiniens et internationaux, comme le Guardian, montre des hommes cagoulés, visiblement des policiers, tabasser une personne menottée, à demi inconsciente.
La police israélienne n’a pas confirmé qu’il s’agissait de Tareq Abou Khdeir, mais a précisé que ce dernier faisait partie d’un groupe de six Palestiniens arrêtés jeudi. Il était, selon elle, armé d’une fronde et a attaqué la police. Les Etats-Unis ont fait part de leur « profonde inquiétude » et ont appelé à une « enquête rapide, transparente et crédible » sur l’« usage excessif de la force » dont aurait été victime le jeune homme.
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