Côte d’Ivoire – Bédié invite le FPI à renoncer au boycott de la nouvelle CEI de Ouattara

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Par Patrice Allégbé

Le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, allié au pouvoir), Henri Konan Bédié a invité vendredi celui de Laurent Gbagbo à « désigner ses représentants » au sein de la nouvelle commission électorale indépendante (Cei), contestée par l’opposition, lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Abidjan.

« Je crois que cette composition est tout à fait appropriée, c’est la bonne et il faut laisser le temps à l’opposition de rejoindre ceux qui ont non seulement voté la loi concernant la recomposition de la Cei et ceux qui vont participer au fonctionnement de cette commission », a dit M. Bédié, à son arrivée à la base aérienne d’Abidjan (Gatl), après un séjour de deux mois à Rome et à Paris.

M. Bédié a indiqué avoir « participé de loin à tout le débat concernant la recomposition de la (nouvelle ossature de la) Cei », qui est passée à 17 membres (contre 31 auparavant), dont quatre représentants de l’administration, quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir, quatre des partis de l’opposition et un représentant du chef de l’Etat.

« On a abouti à une très bonne structure qui garantira les élections crédibles, des élections transparentes » et « je souhaite vivement que le Fpi désigne ses représentants à cette délégation puisque comme ils le savent très bien, au temps de l’ex-président (Laurent Gbagbo), les représentants du gouvernement étaient beaucoup plus nombreux », a ajouté M. Bédié.

Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), parti de M. Gbagbo, a expliqué jeudi avoir « rejeté » la nouvelle ossature de la Cei), parce que cette monture n’a pas été créée à travers d’une démarche « inclusive » et comprenait d’ailleurs neuf représentants proches du pouvoir sur 17 membres.

« Si dès le départ, il n’y a pas de consensus et qu’une partie à la compétition émet des réserves, des suspicions sur la Cei, on est mal parti pour avoir des élections apaisées », a-t-il affirmé, appelant le pouvoir à « reprendre le processus de discussion » en vue d’une Cei « équilibrée ».

Concernant les élections présidentielles de 2015, le leader du Fpi a fait savoir que « tout dépend du contexte à ce moment précis », annonçant que le parti fera une « analyse très bientôt » sur sa participation ou non à cette question à l’occasion d’un congrès qui se tiendra « dans quelques mois ».

L’ancien président Henri Konan Bédié, a rappelé que son parti se prononcera sur la présentielle de 2015, lors d’une convention du Rhdp, la plate-forme des Houphouëtistes ou du pdci, qui devrait à cette occasion trancher sur son soutien on non à la candidature « unique » de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, au sein de cette alliance politique.

M. Bédié a affirmé par ailleurs s’être fait « opéré de la cataracte à l’œil droit et cela a duré deux jours : Une journée pour l’opération et le deuxième jour pour retirer le pansement qui me voilait les yeux », insistant n’avoir « pas été malade ».

Le leader du Pdci a été accueilli par le Premier ministre Kablan Duncan, issu du parti et plusieurs cadres ainsi que des militants, venus apporter leurs soutiens à l’ancien président ivoirien au terme de son séjour européen.

La Cei a été au cœur des violences postélectorales qu’a connu le pays à la suite de la présidentielle de novembre 2010, ayant opposé au second tour l’actuel président Alassane Ouattara et son rival Laurent Gbagbo, détenu à La Haye pour « crimes contre l’humanité ».

PAL

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