La gestion des occupants du Mont Peko, constitue ‘’un nœud gorgien’’ pour le gouvernement ivoirien eu égard aux difficultés inhérentes, ont indiqué lundi des observateurs à Abidjan, plus d’un an après l’arrestation du chef de milice Amadé Ouérémi qui y régnait sans partage.
En effet ce processus est difficile à mener à terme vu la complexité de la situation. Celle-ci réside autant dans le foncier, l’aspect humain que dans la pression exercée sur le pays. Même si vendredi, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko a rassuré au terme d’une réunion avec des partenaires techniques et financiers à Abidjan, que les actions posées dans ce cadre seront plus axées sur le « volet humanitaire’’, afin de « garantir la sécurité » des occupants estimés à environ 27000, annonçant que le démarrage de l’évacuation est prévu pour juillet.
D’abord le foncier, la question de la terre a toujours été un problème en Côte d’Ivoire. D’ailleurs elle fait partie, selon nombre d’observateurs, non seulement des premières causes du conflit mais elle est indexée comme la cause majeure de l’accentuation et la récurrence des conflits dans l’ouest ivoirien. Cette zone instable, véritable poudrière ne peut à coup sûr accueillir dans ses villages les populations du Mont Péko si l’Etat décide de les recaser. les populations villageoise de la région n’y adhéreront pas.
»C’est suite à la guerre que nous nous sommes retrouvés en cachette dans cette forêt. Mais très vite il s’est posé à nous la question de la survie. Nous avons donc commencé par faire des plantations d’ignames et de banane. C’est bien plus tard que nous avons créé les plantations de cacao ‘‘, a expliqué un guide religieux, l’Imam Mandé Ousséni (64 ans) et dont le campement porte le nom, installé là depuis 2006.
L’imam a précisé cependant: » On nous a dit au départ que ce site appartenait à l’Etat de Côte d’Ivoire. Mais nous n’avions pas eu le choix. Si nous n’étions pas ici, beaucoup d’entre nous seraient mort à l’heure actuelle. C’est à la fin de la crise que nous avons appris que le parc est la propriété de la Suisse qui veut aujourd’hui que nous partions ».
Pour un vieux propriétaire terrien dans les environs du Mont Péko Bouhi Dassié Stéphane, propriétaire terrien qui a accueilli de nombreux burkinabè chassés du parc, »La relocalisation de tout ce monde ailleurs dans les villages va poser un véritable problème. Il y a plus de forêt dans les villages pour des cultures. Or les burkinabè ne savent que travailler la terre. Ça ne sera pas facile », s’est-il inquiété.
Au plan humain, déguerpir 27 000 âmes, même s’il y a une contrepartie, d’une zone à laquelle elles sont attachées et briser l’affection, le lien intime née durant ces années entre les populations et la terre nourricière n’est pas chose aisée pour un pays. Surtout que ces personnes qui ne savent rien d’autre que le travail de la terre.
La forêt du parc estimée à 34.000 hectares est située entre quatre sous-préfectures dont ceux de Bagohouo, Guiéhibly, et Bangolo est occupé massivement à cause de sa fertilité. Objet de convoitises, elle subit aujourd’hui une forte pression. car ce sont près de 26.000 hectares de ce parc qui ont été transformés en plantations de cacao et de café.
Le gouvernement ivoirien a annoncé vendredi le début de l’évacuation pour juillet des occupants du Mont Peko. Qui réunis au sein d’un Conseil représentatif des populations du Mont Péko (CRPMP) ont plaidé ‘’un délai de grâce de 3 ans’’ en vue de mieux s’organiser à partir des lieux non sans promettre une franche collaboration avec les autorités ivoiriennes pour la réussite de l’opération.
Enfin, selon des indiscrétions, l’ambassade de Suisse, propriétaire du parc s’impatiente de reprendre son contrôle. Il aurait même mis à la disposition des eaux et forêt des tronçonneuses pour la destruction des plantations. »Le gouvernement subit la pression de la Suisse qui est propriétaire du parc. Sinon que nous ne voyons aucune urgence à chasser tout ce monde maintenant’’ a affirmé un officier des eaux et forêt sous le couvert de l’anonymat.
Environ 10 campements sont encore habités dans cette foret notamment Sanematenga, Ouaga 1, Mandékro, Bariko, Gribadji, Allakabo, Sabarikro, Ladjikro, Nourlay, Sokorolay, Bobly, et Diéblié.
Ibrahim SEKOU
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