Ainsi donc, le gouvernement a réussi le passage en force. Il nous impose une Commission Electorale résolument dépendante et subordonnée à la présidence de la république. Le candidat à la présidentielle que je suis, après avoir pris acte de la décision du Conseil Constitutionnel face à la demande des députés ivoiriens, de laisser en l’état les choses, entend donner mon point de vue.
Car pour moi, la Commission Electorale est l’institution des institutions de la république. Tout comme le sélectionneur de notre équipe nationale, la commission détermine l’issue des élections parce qu’elle détermine le jeu, les acteurs et au final, le résultat. Tout comme tout le peuple ivoirien a vite compris que Lamouchi, sorti de l’école d’entraîneur, ne pouvait pas être celui qui conduirait notre équipe nationale à une victoire certaine dans un contexte de haute compétitivité, la Commission Electorale de Bakayoko ne peut pas conduire notre pays à la légitimation de ses institutions après les élections de 2015. Une commission contrôlée par la présidence sera conduite à valider le schéma arrêté par le pouvoir. Qui plus est, une commission politique, supposée organisée la contradiction entre les partis, ne peut pas être source de paix sociale.
Le pouvoir RDR, en imposant cette formule de Commission Electorale contrôlée par les politiques, en l’occurrence par la présidence de la république, dans un contexte de Conseil Constitutionnel aux ordres, nous convainc clairement que le jeu démocratique est mort. L’opposition a donc deux choix : soit accompagner le pouvoir RDR, soit s’y opposer. Ce qui est certain, je ne saurais avaliser l’imposture démocratique, 24 ans après avoir contribué au retour du pluralisme dans mon pays. Alors que le pouvoir RDR souhaite que nous nous opposions à sa vision et à sa politique, nous choisissons l’option de nous en remettre d’abord au peuple de Côte d’Ivoire, ensuite à la Communauté Internationale et enfin à Dieu.
Car il est de mon avis que notre choix de ne pas accompagner le RDR dans son jeu est fondé sur notre conviction que la mort de la démocratie sera celle de notre pays. Qui plus est, si nous regardons en profondeur le sens de la politique actuelle, nous savons que les élections ouvertes seraient catastrophiques pour ceux qui ont dénoncé l’exclusion pour l’ériger en mode de gouvernement. Et la fracture ethnique est encore plus large qu’au temps de la politique de l’Ivoirité. Dès lors, les risques d’une implosion sont trop énormes pour ne pas en tenir compte. Mais le peuple ivoirien, dans toutes ses composantes, n’est certainement pas dupe même si c’est dans notre pays que tout ce qui n’est pas possible ailleurs se fait au quotidien. Dès lors, il s’agit pour moi, tout comme pour l’ensemble des opposants, à s’en remettre à la volonté du peuple ivoirien de voir demain devenir prospère pour tous et non pour un clan, par l’avènement d’une véritable démocratie. Car l’enjeu des prochaines élections, reste de réinventer la nation pour que, tous, réapprenions à vivre ensemble, uni et solidaire, fier de notre pays et de ce qu’il a fait depuis le 7 août 1960. J’ai appelé cela la 3ème République, non plus fondée sur la force d’un homme comme le Père fondateur, encore moins sur celle de la violence et des guerriers comme la présente, mais exclusivement sur la DICTATURE DE LA LOI juste, impersonnelle et intemporelle. Voilà pourquoi la communauté internationale doit agir pour ne pas donner carte libre aux extrémistes. Voilà pourquoi nous avons notre foi en Dieu pour qu’il intervienne pour changer le temps et les circonstances. Je n’enverrai donc personne siéger dans la commission électorale, version Lamouchi, c’est-à-dire, celle qui planifie depuis le début, le chaos ou la mort de la liberté.
Dr AHIPEAUD Martial Joseph,
Candidat à la présidentielle d’octobre 2015
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