Le Monde.fr
Des buts, de l’engagement, du rythme, du suspense et de la passion. Le premier huitième de finale du Mondial entre le Brésil et le Chili, samedi 28 juin à Belo Horizonte, avait la saveur et la dramaturgie propres aux matchs à élimination directe. La Seleçao a finalement arraché sa qualification pour les quarts de finale en venant à bout de la Roja lors de la fatidique séance de tirs au but (1-1 a.p, 3-2).
Dans ce Mondial aux allures de Copa America, avec huit représentants du continent sud-américain, ce Brésil-Chili, 69e du nom, a offert un spectacle de toute beauté. Alors que le Chili a fait plus que jeu égal lors de cette rencontre qui s’est soldée sur le score de 1 à 1 au bout du temps réglementaire, Julio Cesar, 34 ans, gardien de Toronto, a sauvé la patrie au terme d’une irrespirable séance de tirs aux buts, permettant à la Seleçao d’éviter un drame national. En quart de finale, le vendredi 4 juillet à Fortaleza, le Brésil affrontera le vainqueur de l’autre huitième de finale du jour où l’Uruguay affronte la Colombie.
LE BRÉSIL N’AVAIT JAMAIS PERDU FACE AU CHILI AU MONDIAL
Le Brésil et le Chili se retrouvaient pour la deuxième fois consécutive au stade des huitièmes de finale en Coupe du Monde. En 2010, les Auriverde l’avaient emporté 3-0. En dépit d’une rencontre pleine de talent et de bravoure, le Chili n’a pas trouvé les ressources pour créer un « Mineiraozo », 64 ans après le « Maracanazo » réalisé par un autre voisin sud-américain, l’Uruguay, qui avait privé le Brésil du titre mondial, dans son antre du Maracana.
D’un strict point de vue statistique, la tâche s’annonçait ardue pour la Roja. Dans l’historique de leurs confrontations, la Seleçao menait largement avec 48 victoires, 13 nuls et seulement 7 défaites. Pis, les Brésiliens n’avaient jamais perdu sur leur sol face au Chili en 26 rencontres. Le Brésil était en outre invaincu sur son sol depuis 40 matchs, son dernier revers sur ses terres datant d’août 2002 face au Paraguay.
UN STADE MINEIRAO EN FUSION
Le match démarrait sur un rythme soutenu, sans round d’observation. Une charge de Fernandinho sur Aranguiz, un coup de coude de Medel sur Neymar, deux occasions de chaque côté. Le ton était donné. Sur le deuxième corner du match, Neymar trouvait Thiago Silva dont la déviation trouvait David Luiz, esseulé au second poteau, qui n’avait plus qu’à pousser le ballon de la cuisse dans les cages de Claudio Bravo (17e), dans un stade Mineirao en fusion.
Le Chili prenait alors le contrôle du jeu, dans une rencontre heurtée et à l’engagement physique certain. Symbole du manque d’assurance de la Seleçao, les Chiliens revenaient finalement dans cette partie… après une touche mal négociée par le Brésil. Hulk ratait sa remise et Vargas en profitait pour donner directement le ballon à Alexis Sanchez dans la surface adverse. Le Barcelonais, plein de sang froid, décochait un tir croisé à ras de terre qui faisait mouche, sur la première frappe cadrée de la Roja dans cette première mi-temps (32e).
Neymar puis Dani Alves étaient à quelques centimètres de redonner l’avantage au Brésil juste avant la pause mais Brésiliens et Chiliens rentraient finalement aux vestiaires sur un score de parité. Si la Seleçao a plutôt dominé les débats, surtout en termes d’occasions, elle a manqué de réalisme dans le dernier geste.
JULIO CESAR, CE HÉROS
Hulk, lui, n’a pas manqué sa frappe… du genou pour tromper Claudio Bravo dix minutes après la reprise de la seconde mi-temps. Mais l’arbitre anglais Howard Webb, très sollicité dans cette rencontre, refusait ce but, estimant que l’attaquant avait contrôlé le ballon du bras. Neymar, omniprésent lors du premier acte, était totalement transparent en seconde mi-temps, à l’instar d’une sélection brésilienne à la peine physiquement.
Le sursaut de la Seleçao est intervenu à l’approche du dernier quart d’heure. Neymar puis Hulk ont fait briller Claudio Bravo, futur portier du FC Barcelone. Julio Cesar, lui, s’est offert un arrêt de grande classe après une tentative du Turinois Arturo Vidal.
Conscients de l’état de grâce du gardien chilien, les Brésiliens vont tout donner pour faire la différence en prolongations. Mais ce sont bien les Chiliens qui, à la 119e minute, se sont créés la meilleure occasion de ces prolongations avec une frappe de Pinilla venant heurter la barre transversale de Julio Cesar. Le Chili a laissé passer sa chance. La décision se fera aux tirs au but. Julio Cesar, gardien de la Seleçao, apparaît en larmes.
Dans l’atmosphère étouffante du stade Mineirao, Julio Cesar, auteur de deux arrêts dans cette séance de tirs au but, a été sauvé par son poteau sur l’ultime tentative chilienne. L’histoire est belle pour celui qui, depuis trois ans, est allé de galère en galère, frôlant la mise à la retraite forcée après avoir été longtemps considéré comme l’un des meilleurs gardiens du monde. Le Brésil peut respirer, la Seleçao est encore en vie.
Lemonde.fr
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