Violence politique contre LIDER: Le Dr Séraphin Prao agressé, Benson de Gnacabi cambriolé, Nathalie Yamb menacée
Par LIDER News | 25 juin 2014
Abidjan – Plus l’élection présidentielle se rapproche, plus les agressions et intimidations à l’encontre des animateurs du très actif parti d’opposition LIDER augmentent.
Hier soir, le Délégué national au Système monétaire et financier de LIDER, le Dr Prao Yao Séraphin, a été agressé par des Frci alors qu’il rentrait chez lui vers 22 heures. Un individu en tenue l’a sauvagement matraqué avec un objet contendant jusqu’à ce qu’un autre, que le Dr. Prao n’a pas réussi à identifier, intervienne en disant : «Ne le tue maintenant». Roué de coups, l’opposant au régime Ouattara, le visage ensanglanté et la chemise trempée de sang, a eu la présence d’esprit d’enclencher la marche arrière et de s’éloigner rapidement du lieu du guet-apens. Des amis et collègues de LIDER appelés au secours l’ont emmené dans une proche clinique pour se faire soigner. Les blessures infligées au dirigeant de LIDER ont nécessité la pose de plusieurs points de suture près de l’œil gauche par l’équipe médicale de la clinique Ste Philomène. Le Dr. Prao est enseignant d’économie à l’université de Bouaké et bien connu du grand public pour les analyses politico-économiques et prises de position sans concession à l’endroit du régime Ouattara qu’il publie régulièrement dans les médias.
La veille, c’est la société de Benson de Gnacabi, située à la Riviera Bonoumin, qui a été cambriolée par des hommes en tenue et des civils. Après avoir affirmé être à la recherche de documents, ils ont battu le gardien – qui a été sévèrement blessé -, arraché les antivols, fracturé des portes et emporté tout le matériel de travail de l’entreprise : une dizaine d’ordinateurs, écrans, tours de gravure… Benson de Gnacabi est le Délégué national à la Communication de LIDER, et à ce titre, il a souvent protesté contre les pratiques du gouvernement. On se souvient qu’au début du mois de juin, il a adressé une lettre à la ministre Affoussiatou Bamba-Lamine, pour s’ériger contre la censure dont LIDER fait l’objet à la Rti et dans les médias d’Etat, courrier auquel la ministre n’a pas réagi à ce jour, à moins que le cambriolage de lundi ne puisse être considéré comme sa réponse ?
Par ailleurs, dans la journée d’hier, la Conseillère exécutive du président de LIDER a fait l’objet de menaces de la part de Franklin Nyamsi, conseiller de l’actuel président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, qui a tenté – sans succès – de l’intimider en lui envoyant des messages d’insultes et d’avertissement via la messagerie d’un réseau social.
Menaces
Les méthodes violentes du régime Ouattara et la succession vertigineuse d’agressions à l’endroit des dirigeants d’un parti qui se démarque dans le paysage politique ivoirien par son rejet de la belligérance et du tribalisme, ses propositions innovantes et réalistes pour un changement de système et ses critiques fermes et courtoises du pouvoir sont le signe de l’agitation qui s’est emparée du clan Ouattara depuis l’annonce de la candidature du président de LIDER à l’élection présidentielle d’octobre 2015.
En effet, le Pr. Mamadou Koulibaly, économiste réputé et ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, respecté par tous pour son intégrité, son franc-parler et sa rigueur, est l’adversaire le plus sérieux d’Alassane Dramane Ouattara. Le grain de sable qui menace de gripper la machine bien huilée du président de la République, qui entend être l’unique candidat de la coalition au pouvoir et comptait sur l’abstention du parti de Laurent Gbagbo, qui a affirmé à plusieurs reprises son refus de prendre part au scrutin de 2015 en l’absence de son fondateur emprisonné à La Haye, pour n’avoir aucun adversaire en face et faire de la prochaine présidentielle une balade de santé.
LIDER attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur la violence employée par un régime qui, depuis son accession au pouvoir, s’est distingué en tournant résolument le dos à l’état de droit et en garantissant une impunité totale aux Frci et miliciens à sa solde, que M. Ouattara (qui cumule les fonctions de président de la République, chef des armées, ministre de la Défense, président du conseil national de Défense, président du conseil national de sécurité) refuse mordicus de désarmer. Par ailleurs, il faut rappeler que le président de la République s’oppose vigoureusement à l’adoption du Statut de l’opposition, qui précise les droits et les devoirs des opposants et que, depuis trois ans, il persiste à violer la législation ivoirienne en refusant d’octroyer au président de LIDER les indemnités et bénéfices prévus par loi.
LIDER dénonce vivement les agressions dont sont victimes ses cadres et met en garde le gouvernement contre la persistance des atteintes à la vie ses militants, à leur intégrité matérielle ainsi qu’à leur droit à la sécurité et à la libre expression. Les agressions, brimades, censures et intimidations ne font d’ailleurs que renforcer la motivation des membres de LIDER à réussir le changement démocratique dans les urnes en 2015.
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