Le « mobile banking », un moyen de gérer son argent depuis son téléphone
PAPIER D’ANGLE Par Patrice Allégbé
Le « Mobile banking », service permettant depuis le téléphone mobile d’alimenter directement son compte bancaire et de faire des achats, des transferts de fonds ou de réaliser des opérations bancaires, est de plus en plus utilisé par des Ivoiriens pour leurs transactions.
Ce service notamment proposé aux « clients bancarisés » permet d’avoir un accès direct à son compte via le téléphone mobile et donne la possibilité d’effectuer des opérations bancaires en « temps réel » sans se rendre en agence.
Depuis son mobile, le client peut créer un compte à partir d’un code indiqué par un opérateur de téléphonie, lui permettant d’alimenter en continu cette source grâce à un compte bancaire ou inversement.
Cette fluidité de transfert entre le compte bancaire et celui du mobile facilite les transactions des usagers qui peuvent engager des paiements de biens et services comme les factures d’eau, d’électricité et d’abonnement TV ou l’achat de crédit téléphonique. L’utilisateur bénéficie en outre des fonctionnalités comme le paiement marchand.
Un vaste réseau de distributeurs agréés
En Côte d’Ivoire, cette activité est surveillée par les autorités. Elle est soumise à un agrément préalable aux sociétés de téléphonie mobile, qui multiplient les points de distribution de leurs services dans le pays, parfois à travers des tiers.
Dans les coins de rue ou des grandes surfaces, des opérateurs mobiles, ont des agences ou des boxes, où sont généralement proposés les services tels Orange Money du groupe français Orange, Mtn Mobile Money de la firme sud-africaine MTN ou Flooz de l’émirati Moov.
Ces services de paiement électroniques permettent aujourd’hui à des milliers d’Ivoiriens de recevoir et d’envoyer de l’argent à leurs proches ou à l’étranger et d’acheter des comptes Internet, de payer des factures entreprises, les salaires, les primes d’assurances épargne ou obsèques.
Les transactions Mobile banking plafonnées à 500.000 Fcfa
Le mobile banking vient élargir le champ de services qui s’offrent aux clients au sujet d’une transaction financière. En plus de servir d’épargne, il permet de faire des achats de biens et services. Hormis ces avantages pour l’utilisateur, il y a un gain de temps et la possibilité d’effectuer des opérations courantes sans compte bancaire (achats et transferts), indique Guillaume Kokora, un expert ivoirien en analyse financière.
Les clients peuvent également accéder à de nouveaux services, tels le compte d’épargne, la carte bancaire internationale, ou bénéficier d’un réseau de retrait/dépôt étendu, d’avoir la possibilité de recharger du crédit téléphonique depuis leur mobile.
« S’il est d’un apport appréciable en terme de service, il faut dire que les montants de transaction sont pour le moment plafonnés à 500.000 Fcfa maxi », précise M. Kokora.
Ceci explique le fait que la Bceao et par ricochet l’ensemble des banques, demeurent « maîtres de la politique monétaire et la vitesse de circulation de la monnaie a un impact certain sur le nombre de billets et pièces mis en circulation », ajoute-t-il.
Un moyen de réduction de l’inflation
″Plus la monnaie circule par le biais de l’électronique, moins nous avons besoin de cash. Le contrôle de la masse monétaire en circulation permet de réduire l’inflation qui est l’objectif premier″ de la banque centrale, souligne l’expert, Guillaume Kokora.
Pour ce faire, les opérateurs de cellulaires sont adossés à des banques commerciales et le mobile banking se développe par un partenariat société de téléphonie-banque, d’où les partenariats entre ces sociétés de téléphonie tels ″Orange/BICICI, MTN/SGBCI″.
Ceci permet par un rapprochement comptable au niveau des banques de fournir toutes les informations utiles à la Bceao dans la conduite de la politique monétaire. Toutefois, ″ce système ne permettant pas de transactions à crédit (peut-être à très petite échelle) ne rentre-t-il pas en concurrence avec les banques qui détiennent seul ce privilège″, poursuit M. Kokora.
Mobile banking et sécurité
Le niveau de sécurité peut être analysé à deux niveaux : Le matériel et le circuit électronique. Le portable étant à la disposition de l’utilisateur expose celui-ci à un braquage, car il s’agit d’un porte-monnaie électronique et il peut être contraint d’effectuer des transactions contre son gré, note l’expert.
Au niveau du système, il existe un code sécurisé que seul l’utilisateur (et peut-être l’opérateur) connait. Une divulgation de ce code d’une manière ou d’une autre est de nature à fragiliser ce mode de transaction. Aussi existe-t-il des experts informaticiens (hackers, brouteurs) qui peuvent opérer des intrusions dans ce système bancaire. Toutefois, ″le faible niveau de thésaurisation (épargne) est pour l’heure dissuasif″, assure-t-il.
Les transactions via le Mobile money font ″perdre des commissions aux banques″
La principale balise se trouve dans le partenariat (banque/téléphonie) et l’impossibilité de contracter des prêts via son téléphone. Bien que ce soit un service innovant, le volume de transactions est très faible comparé à la celui des banques, affirme l’expert.
Il demeure un moyen de thésaurisation, et plus les montants épargnés seront élevés, plus cela constitue un danger pour les banques en termes de collecte de ressources.
″Les transactions via le mobile money font perdre des commissions aux banques. Le développement de ce service constituera à terme une concurrence certaine à l’activité des banques si les volumes de transactions atteignent des proportions importantes″, fait observer M. Kokora.
PAL/GBK
Alerte-info.net
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