Le plus jeune sélectionneur du Mondial (42 ans) arrive en fin de contrat, mais espère amener les Éléphants en huitième pour la première fois de leur histoire.
Sabri Lamouchi a d’ailleurs fait partie des six bannis de 1998. Sabri Lamouchi a d’ailleurs fait partie des six bannis de 1998. © GUY JEFFROY / SIPA
Par Alexandre Ferret Le Point.fr
Il est sous le feu des projecteurs. Sabri Lamouchi, le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, a fort à faire lors de cette Coupe du monde. Plus jeune sélectionneur présent au Brésil avec Niko Kovac, son homologue croate de 42 ans, l’homme qui était passé à côté du Mondial 1998 avec les Bleus (1) vivra de l’intérieur la première Coupe du monde de sa vie avec un arrière-goût amer.
En effet, l’ancien joueur d’Auxerre, de Parme ou encore de l’Inter Milan, qui est à la tête des Éléphants ivoiriens depuis mai 2012, risque de vivre sa dernière compétition en tant que sélectionneur de la Côte d’Ivoire. À moins d’un exploit… Celui de hisser le pays en huitième de finale pour sa troisième participation à la Coupe du monde après 2006 et 2010. Un défi réalisable au vu du groupe hérité par les Ivoiriens (Grèce, Colombie, Japon). Mais attention à l’excès de confiance…
Étrange parachutage
Car Sabri Lamouchi n’est pas un vieux de la vieille sur un banc de touche. Parachuté en mai 2012 à la tête d’une des sélections africaines les plus attendues – composée notamment de Yaya Touré et de Didier Drogba -, l’homme aux 12 capes avec les Bleus succède à François Zahoui, étrangement limogé par la Fédération ivoirienne et qui vient d’amener la Côte d’Ivoire en finale de la Coupe d’Afrique des nations 2012 (défaite contre la Zambie d’Hervé Renard).
Une nomination improbable pour le joueur fraîchement retraité trois ans auparavant et qui semblait prendre la direction d’une carrière de consultant. Du coup, son absence d’expérience à ce poste se fait cruellement ressentir pour sa première compétition en tant que sélectionneur : la CAN 2013. Battu (2-1) en quart de finale de la CAN 2013 face au futur vainqueur, le Nigeria, Sabri Lamouchi est maintenu in extremis à la tête des Éléphants qui attendent toujours leur premier sacre continental… depuis 1992 !
Un huitième ou la porte ?
Malgré cela, l’ancien international tricolore roule tranquillement sa bosse lors des qualifications pour le Mondial 2014 et parvient à inscrire ses premières lettres de noblesse sur un banc de touche en qualifiant les siens pour leur troisième Coupe du monde (2006, 2010, 2014). La Côte d’Ivoire termine notamment devant le Maroc en poules et se paye le Sénégal en barrages (3-1, 1-1). Encensé par ses joueurs qui louent ses qualités de meneur d’hommes, le natif de Lyon se sait pourtant sur la sellette.
Les rumeurs début 2014 faisant état de l’arrivée de Giovanni Trapattoni juste après ou juste avant (!) le Mondial 2014 ont certes été balayées par la Fédération ivoirienne, mais la menace reste bien réelle. D’autant que, contrairement à 2006 (Pays-Bas, Argentine, Serbie) et à 2010 (Portugal, Brésil, Corée du Nord), le groupe des Éléphants semble cette année à leur portée… Un nouvel échec aux portes des huitièmes de finale – les Ivoiriens ont terminé 3es en 2006 et 2010 – risquerait donc d’être très mal vu en haut lieu.
(1) Présents dans la liste des 28 présélectionnés par Aimé Jacquet, il n’avait pas été retenu parmi les 22 joueurs du groupe France comme Lionel Letizi, Martin Djetou, Ibrahim Ba, Pierre Laigle et Nicolas Anelka. Un traumatisme avoué qu’il mettra du temps à oublier, mais qui scellera presque définitivement son avenir international en Bleu (12 sélections, dont une seule après 1998).
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