France Front national: la nouvelle provocation de Jean-Marie Le Pen

Le FN a retiré samedi soir de son la vidéo de Jean-Marie Le Pen dans lequelle il promet une «fournée» à Patrick bruel Capture d'écran site FN
Le FN a retiré samedi soir de son la vidéo de Jean-Marie Le Pen dans lequelle il promet une «fournée» à Patrick bruel
Capture d’écran site FN


Dérapage de Jean-Marie Le Pen : Louis Aliot dénonce une phrase «stupide»

Jean-Marie Le Pen serait-il repris par ses vieux démons ? Le président d’honneur du Front National attaque Guy Bedos, Madonna, Yannick Noah et Patrick Bruel dans une interview vidéo diffusée vendredi sur son blog hebdomadaire hébergé par le site officiel du FN et repérée par le Lab d’Europe 1.

Ronan Tésorière et Olivier Beaumont LeParisien.fr

Interrogé sur les critiques de figures du spectacle sur la victoire du parti de Marine Le Pen aux Européennes, le dirigeant frontiste se paie Guy Bedos, Madonna et Yannick Noah. : « Pour avoir de belles roses il est nécessaire de mettre du purin aux pieds. Alors «le vieux Bidoche» (Guy Bedos), «la vieille Maldonna» (Madonna) ont participé à l’exercice de façon orale», déclare-t-il goguenard.

Plus tard dans l’entretien, après s’en être pris à Yannick Noah qui n’aurait pas tenu sa promesse de s’exiler en cas de victoire du FN à des élections (ndlr : il vit déjà à New York), l’ex leader du parti nationaliste s’en prend à Patrick Bruel, lui aussi coupable à ses yeux d’attaques contre le Front : «On fera une fournée la prochaine fois», lâche, rieur, Jean-Marie Le Pen qui sait parfaitement que le message sera reçu 5 sur 5 par ses supporteurs au sein du Front national.

Louis Aliot condamne les propos du président d’honneur

Parler en effet de «fournée» à propos du chanteur de confession juive, Patrick Bruel, sonne comme une attaque à connotation antisémite. Un nouveau dérapage de son père qui ne devrait pas manquer d’exaspérer la présidente du FN , Marine Le Pen, engagée dans une stratégie de dédiabolisation du parti. D’ailleurs, depuis le milieu de soirée la vidéo n’est plus visible ni sur le site du Front National, ni sur le réseau social Youtube.

Contacté par nos soins, Louis Aliot, vice-président du FN, et compagnon de Marine Le Pen, avoue n’avoir pas encore vu la vidéo. Mais ,dit-il à propos de Patrick Bruel, «s’il a bien utilisé le terme de «fournée», c’est une mauvaise phrase de plus. C’est stupide politiquement et consternant.» De son côté, Wallerand de Saint-Just, candidat FN à la mairie de Paris, a déploré «une polémique artificielle. Il a prononcé le mot de fournée de façon anodine», nous a-t-il affirmé.

Une attaque teintée d’anti-sémitisme envers Manuel Valls

A la fin de cette entretien d’une vingtaine de minutes, le député européen s’attaque aussi à Manuel Valls. Le président d’honneur fait référence à un livre récemment publié sur le Premier ministre, «Le vrai visage de Manuel Valls», d’Emmanuel Ratier, qui connaît un grand succès dans les milieux d’extrême-droite. «Un ouvrage plein d’intérêt sur la véritable personnalité d’un homme qui a été pendant une grande partie de sa vie pro-palestinien et qui est devenu pro israélien par mariage. En quelque sorte…(…) lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël…» ironise-t-il.

«Comme quoi on peut être d’un bord un jour… et l’autre….» continue le patriarche du parti de Marine Le Pen. «Il paraît qu’il a des ambitions présidentielles.. pourquoi pas… voilà… Manuel Valls» conclut-il dans un grand sourire, prononçant le nom du premier ministre avec un accent… allemand !

Le président d’honneur du FN est coutumier de ces petites phrases à connotation antisémite. Le 3 septembre 1998, il avait ainsi dérapé sur le ministre du gouvernement Mitterrand, Michel Durafour. «Durafour et du moulin, obscur ministre de l’ouverture, dans laquelle il est d’ailleurs immédiatement tombé». déclarait Jean-Marie Le Pen. Puis il enchaîne sur un «M. Durafour crématoire merci de cet aveu».

En 1993, la cour d’appel de Paris le condamne à 10.000 francs d’amende (1.524 euros) pour son jeu de mot injurieux de 1988. Pas sa première condamnation. En effet le 18 mars 1991. La cour d’appel de Versailles le condamne à verser 1,2 million de francs (183.000 euros) à 11 associations pour avoir déclaré sur RTL, le 13 septembre 1987, à propos de l’existence des chambres à gaz nazies: «Je n’ai pas spécialement étudié la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.»

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