Côte d’Ivoir affaire « 10 millions de Ouattara au CNP » – Les explications de Raphaël Lakpé

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Affaire « 10 millions du Président Ouattara au CNP » Raphaël Lakpé répond à L’Intelligent d’Abidjan

A Monsieur le Directeur de Publication
de « L’Intelligent d’Abidjan »
Droit de rectificatif

Nous avons lu l’article que nous avez bien voulu consacrer au don que nous a fait le Président de la République, à l’occasion de la remise de notre rapport d’activités de l’année écoulée. Si votre édition n°3115 du jeudi 22 mai 2014, à la Une et à la page 7, ne comportait pas des contrevérités ; de graves accusations et des commentaires irrespectueux faits à partir des propos, fruits de votre imagination, nous n’aurons pas pris la peine de vous répondre. Conformément à la loi, nous vous adressons ce rectificatif pour publication dans le strict respect des textes en vigueur.

Par honnêtété professionnelle, Monsieur le Directeur de publication, vous auriez dû apprendre à vos lecteurs que vous étiez parti pour démontrer que le Président du Conseil national de la presse (CNP), est un voleur. Sur la somme que le Chef de l’Etat lui a remise, il n’a présenté que deux millions aux agents et a empoché huit millions de FCFA. Vous étiez parti sur des a priori et vous cherchiez des confirmations. Mais quand vous vous êtes rendu compte que vous vous trompiez, vos propres chiffres faisant foi, la volonté de nuire ne vous a pas quitté, vous avez changé votre fusil d’épaule. Le voleur est devenu le
méchant qui maltraite ses collaborateurs. Et vous voilà en train de pleurnicher sur le dos des agents du CNP.

Les pauvres, ils n’ont reçu que 12 mille francs sur le trésor ramené de la Présidence de la République. Pour vous soigner d’une récente actualité qui n’a pas ménagé votre Directeur général, M. Alafé Wakili, dans une affaire de corruption, vous voilà en train de transformer ce don de la Présidence en un geste malfaisant. Si l’on suit votre raisonnement, c’est chaque fin de mois que le Président de la République corrompt le CNP. Car, cette structure est un démembrement de l’Etat. Elle a pour mission de réguler la presse écrite et ne vit que grâce à une subvention de l’Etat dont le Président de la République est le Chef. Pour l’année écoulée, le collège des conseillers composé de 12 membres dont six journalistes, a abattu un volume de travail égal au double de ce que la loi exige (12 sessions). Pour l’année 2013, le bilan affiche 26 sessions (12 sessions ordinaires et 14 sessions extraordinaires), sans compter les séances d’audition des interpellés ou témoins d’affaires dont le CNP est saisi. Où est donc la corruption quand le Chef de l’Etat décide de soulager quelque peu, des Conseillers, membres non permanents du CNP, dont les indemnités mensuelles, visiblement, ne pouvaient couvrir les frais de leur présence si fréquente au CNP ? Vous croyez mystifier la République en faisant un parallèle entre le Conseil supérieur de l’audio-visuel (CSA), autorité de régulation en France et le CNP, sans toutefois dire un mot des moyens mis à la disposition des différents conseillers pour l’accomplissement de leur mission. Si le Président de la République a mal fait en soulageant les Conseillers du CNP, que dites-vous des aides que vous recevez de l’Etat alors que vous êtes des entreprises privées ? Et quel est votre sentiment au sujet des sollicitations actuelles des éditeurs auprès du Chef de l’Etat ?

Le CNP se réjouit, cependant, de la réaction de votre collaborateur, auteur de l’article. Le Conseil se rassure du fait que dans votre entreprise de presse, les travailleurs sont très regardants quand à leurs conditions de travail. Il se félicite en outre que par ces écrits, vous indiquiez que votre Directeur général ne fait pas partie de ces patrons de presse qui, chaque fin de mois, envahissent les cabinets ministériels ou autres services de l’Etat, pourrecevoir des prébendes afin de pouvoir faire face à leurs obligations salariales. Le CNP applaudit des deux mains, parce que vous venez de lui apprendre que votre Directeur général ne fait pas partie de ces promoteurs de presse qui entretiennent des relations compromettantes avec des acteurs de la vie civile pour faire vivre leur journal.

Le Conseil national de la presse regrette que votre collaborateur ait laissé libre cours à son imagination dans le compte rendu qu’il fait de la réunion qui a déclenché la publication du scoop de l’année. Ce dernier a prêté des propos au Président du CNP qu’il n’a jamais tenus. Aucun agent n’a appris, au cours de cette réunion, que l’année prochaine le Président de la République donnerait plus d’argent. Jamais il n’a été fait cas des montants perçus par les Directeurs encore moins par les différents Conseillers. Aucun agent en possession de toutes ses facultés, ne peut soutenir qu’il vit le calvaire au CNP et travaille dans le mépris de son Président. Au cours de cette réunion, après le Président du CNP, seul le délégué du personnel a pris la parole et ce, pour regretter ce qui s’est passé et présenter des excuses et aucun agent n’a été menacé. Evidemment, comme vous étiez parti pour nuire, il vous fallait trouver des faits comme il s’en invente désormais dans certaines rédactions. C’est bien dommage.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.

Raphaël LAKPE

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