Par Patrice Allégbé
Plusieurs transporteurs ivoiriens disent être « d’accord » pour le péage sur l’autoroute du Nord, reliant Abidjan à Yamoussoukro, les capitales économique et politique de la Côte d’Ivoire, mais jugent « excessifs » les tarifs fixés par le gouvernement.
Cars de transport
« Péage d’accord, mais prix excessifs », affichent certains conducteurs sur le pare-brise avant de leur car de transport, dans des gares routières à d’Adjamé, une commune au Nord d’Abidjan, qui abrite les plus grandes gares de transport dans le pays.
Daouda Ouattara, un chef de gare, en charge de six minicars, faisant la ligne Abidjan-Bouaké (centre), trouve les tarifs de l’autoroute à péage, dont les prix sont entrés en vigueur le 15 mai, « vraiment chers », affirmant opérer désormais avec trois véhicules sur cet axe.
Le mini car de 30 places, en aller-retour, revient à 10.000 Fcfa pour le péage, or « on a une moyenne d’une vingtaine voire dix-sept passagers ou quatorze », pour 5.000 Fcfa le tarif par personne, a-t-il ajouté, estimant que cela grève les charges d’exploitation.
Le ministre des Infrastructures économiques, Patrick Achi, en compagnie de ses collègues des Transports et du Commerce, avaient dévoilé mardi les tarifs officiels du péage de l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, le tout premier en Côte d’Ivoire, reliant le Sud au Centre du pays.
Il a été fixé pour les véhicules légers le montant de 2.500 Fcfa par passage, 5.000 Fcfa pour les mini-cars de transports et 7.500 Fcfa pour les gros cars de 60 à 70 places contre 10.000 Fcfa pour les poids lourds.
« On est parmi les taux de péage les moins chers au monde », a déclaré le ministre ivoirien des Infrastructures économiques, Patrick Achi, au cours de la conférence de presse.
Deux stations de péage ont été mises en exploitation sur cette autoroute, avec des tarifs proposés, qui laissent à la seule charge de l’Etat, le développement autoroutier, a dit M. Achi, précisant que les véhicules personnels pouvaient payer la moitié au premier poste et l’autre partie au second.
L’objectif est de mobiliser des fonds pour construire d’autres autoroutes, a-t-il expliqué, faisant observer que les usagers pourront payer directement au poste de péage, par abonnement, ou tout autre moyen de paiement électronique.
Le président de la Coordination des gares routières, Adama Touré, avait déploré que son organisation et plusieurs syndicats de transports n’aient pas été associés aux réflexions sur ces prix : « On nous sort des tarifs que nous n’avons pas souhaité », a-t-il dit.
Cette autoroute de deux fois deux voies, longue d’environ 240 Km a été réhabilitée pour environ 200 milliards Fcfa et est couverte par des caméras de surveillance, ainsi que des services d’assistance médicale en cas de sinistres et de dépannage.
Interrogé sur le trafic au niveau de l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, un responsable de « UTB », l’une des plus grandes sociétés de transport ivoiriennes, qui a requis l’anonymat, a indiqué que les horaires d’arrivée de leurs cars étaient quelque peu perturbés.
D’autres transporteurs dénoncent par ailleurs une « lenteur » aux postes de péage notamment à Attingué, à la sortie d’Abidjan et à la section de l’autoroute du Nord Singrobo-Yamoussoukro, longue de 100 Km, en raison des problèmes de monnaie ou de l’intensité du trafic.
Toutes les populations, les officiels et les ambassadeurs sont soumis au péage de cette autoroute, excepté les ambulances et la force française Licorne, qui ont signé une convention avec l’Etat ivoirien, selon le Fonds d’entretien routier (Fer), structure en charge de la gestion de l’autoroute du Nord.
PAL/GBK
Alerte-info.net
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