Les malheurs de Philippe Mangou au Gabon
Le Général Philippe Mangou, pourrait,dans les prochains jours, si ce n’est déjà, avoir maille à partir avec la Chancellerie, voire avec l’actuel locataire du palais présidentiel ivoirien. En cause, des accusations au parfum « ivoiritaire », portées contre l’officier général par des membres de la communauté ivoirienne au Gabon. Conduits par le bien nommé Koné Laciné, Secrétaire Général du RDR au Gabon, les frondeurs reprochent à l’ex-chef d’état major des armées sous Laurent Gbagbo et aujourd’hui fait ambassadeur au Gabon, par Ouattara, de rejeter systématiquement et sans raison valable, toutes les requêtes introduites auprès de ses services par les ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire, ou par tout autre individu dont le patronyme connote dans ce sens. Résultat des courses, il serait quasi impossible pour les concernés d’obtenir la carte consulaire et pour les agents « nordistes » de la maison de Côte d’Ivoire à Libreville d’avoir de la promotion tout comme seraient nulles les chances de ceux faits du même moule, de décrocher le moindre job ou quelque contrat au niveau de l’ambassade.
Une infortune que les détracteurs du Général Philippe Mangou attribuent en premier, à un groupe de « refondateurs », emmenés par une certaine dame Camara, à qui l’on prête de manipuler le premier diplomate ivoirien à Libreville.
Ulcérés par le traitement dont ils seraient l’objet, Koné Laciné et les siens adresseront successivement deux courriers à Charles Diby Koffi, ministre des affaires étrangères et à la direction du RDR à Abidjan. Dans la première missive, les « républicains » de Libreville écrivent en substance ceci : « (…) Les demandeurs de la carte consulaire qui ont un nom à résonnance de groupe Malinké, font l’objet de classification et de rejet. Nous, communauté ivoirienne et membres du rassemblement des républicains (RDR), nepouvons plus accepter cette forme de gestion administrative de notre ambassadeur. Pour rappel, cette forte communauté a Ouattara, lors de la présidentielle de 2010, le taux le plus élevé de toute la diaspora ivoirienne, dans le monde, avec 86,22% des suffrages exprimés.
Cette communauté a besoin de respect et non de mépris venant d’un Général qui gère la représentation ivoirienne
comme un camp militaire en lieu et place d’une administration émergente qui n’importe pas les vieux démons incubateurs de conflit. » Puis le signataire du courrier de se montrer plus menaçant : « Nous vous prions, Excellence M. le ministre des affaires étrangères, de ramener à l’ordre le plus rapidement possible le Général, faute de quoi, la communauté ivoirienne ne pourra plus se soumettre à ses ordres et à sa politique de classification d’Ivoiriens dit de seconde zone. »
De sources proches de la direction du RDR, la lettre adressée à Amadou Soumahoro sur le même objet serait un peu plus corsée contre Mangou. Toutes nos tentatives de joindre hier, le Général-Ambassadeur, s’étant avérées vaines, nous avons néanmoins recueilli l’avis d’un de ses proches, sur place à Libreville, qui n’est pas passé par quatre chemins pour crier au complot contre l’ex-patron des forces ivoiriennes de défense et de sécurité ; « Ce sont des accusations politiciens en mal de publicité. L’ambassadeur est fils de pasteur et fervent chrétien. A ce titre, il ne peut pas cautionner l’injustice. Ceux qui se plaignent, peuvent-ils brandir les preuves qu’ils remplissent toutes les conditions d’obtention des documents pas certain et je souhaite que les uns et les autres me donnent tort sur la question. »
Assurément, une passe d’armes qui promet. Aux dernières nouvelles, le chef de l’Etat aurait été mis au parfum de la fronde de ses partisans de Libreville contre leur ambassadeur. Un diplomate qui prend aujourd’hui, la pleine mesure de l’antipathie du RDR dont on peut penser qu’il l’attendait au détour du sentier. Pour le couvrir de tous les péchés d’Israël à la moindre occasion. Et visiblement, cela n’a pas raté. Trois petites années auront donc suffit pour signifier au Général Philippe Mangou qu’il n’est pas du sérail et que par conséquent, c’est à lui de se fondre dans le moule des « républicains » et non de leur imposer les règles administratives fussentelles républicaines celles-là.
Ouattara, qui depuis le début, se méfie du Général 5 étoiles, trouvera- t-il là, l’occasion de le dégager du poste pour le confier à un militant bon teint, dans l’optique e protéger les statistiques de la dernière présidentielle ivoirienne que rappelle si fièrement, dans son courrier, Koné Lacina ? » Rien n’est à exclure et les prochains jours nous situeront davantage. Dans l’intervalle, Mangou devra certainement méditer sur le dicton africain qui enseigne que : « qui veut dîner avec le diable, doit s’assurer au préalable, d’avoir de longues fourchettes. »
Aujourd’hui-09/05/2014
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