Xinhua/AIP
Abidjan – Après un mois d’exécution du recensement démographique sur le terrain, le gouvernement ivoirien a annoncé mercredi la prorogation de cette opération, alors que la tension monte entre le pouvoir et l’opposition.
Pour les proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, Le recensement national de la population en Côte d’Ivoire démarré le 17 mars dernier connait un « échec cuisant ».
« Le bilan à mi-parcours du recensement montre un rejet total de l’opération par la population, a déclaré lundi le président du Front populaire ivoirien (parti pro-Gbagbo) Pascal Affi Nguessan.
Pour le chef du FPI, la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts, a aussi « profondément divisé » les Ivoiriens, et a créé des « obstacles politiques à surmonter avant le démarrage de l’opération ».
« Le recensement a été rejeté par 90% de la population. En réalité, toute opération réalisée au-delà du délai de 21 jours comporte beaucoup de biais qui la rende irrecevable et sans objet », a noté M. Affi Nguessan.
Le FPI qui avait déjà appelé ses militants à boycotter le recensement général, a invité l’ONU à ne pas valider l’opération.
Le parti de Gbagbo a ainsi demandé au président ivoirien Alassane Ouattara « d’en tirer toutes les conséquences en prononçant son arrêt immédiat et sa reprogrammation dans un cadre de consensus national apaisé et d’une meilleure maîtrise technique « .
L’opération de recensement démographique sur le terrain ne se déroule pas sans heurts, des actes de violences étant enregistrés dans plusieurs localités.
Dans le courant du mois d’avril, la presse ivoirienne s’est fait l’échos de violences dans plusieurs régions dont San Pedro- sud-ouest) où des agents recenseurs ont été pourchassés.
Des violences liées au recensement ont également éclaté dans des zones telles que Yopougon (ouest d’Abidjan).
Face à la situation, le gouvernement a averti lundi lors d’un conseil des ministres qu’il prendra désormais ses responsabilités vis-à-vis de ceux qui troublent d’une façon ou d’une autre le déroulement de cette opération ».
« L’appel au boycott du recensement national de la population en Côte d’Ivoire est un acte puni par la loi », a indiqué son porte- parole Bruno Koné, relevant que « le gouvernement va sévir ».
« La justice commencera à observer et des décisions seront prises immédiatement », a-t-il déclaré.
Le gouvernement a toutefois reconnu que malgré un taux de dénombrement allant de « 20% à 93% », l’opération connaissait « des difficultés de terrain, notamment des problèmes de mobilité du personnel, des retards de livraison des équipements informatiques ».
Le directeur général de l’Institut national de la statistique ( INS), structure en charge du recensement, Ibrahima Ba, a également reconnu lundi à Yamoussoukro (centre), que l’opération rencontre de nombreuses difficultés liées notamment à la mobilité des agents sur le terrain.
« Le problème de refus de certaines populations accentué par l’absence de sensibilisation et de proximité, et le mot d’ordre donné par un parti politique à son impact sur l’opération », a confié Ibrahima Ba, lors d’une réunion de travail avec le corps préfectoral.
D’un coût global de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions d’euros), l’opération mobilise 30.000 agents qui sillonnent plus de 10.000 villages.
Xinhua/AIP
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