Officiellement, le sort de l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo ne sera pas connu avant octobre 2014. Et si ce sort présage bien de surprises, il convient de faire un petit détour sur le comportement des dirigeants de l’ancien régime. De Pascal Affi Nguessan à Assoa Adou en passant par Emile Guirielou, tous semblent convaincus que la libération de leur mentor n’est pas pour maintenant.
Aussi, selon des informations en notre possession, pour la coordination des cadres exilés du FPI à Accra, la libération de Laurent Gbagbo, si cette condition continue de figurer sur toutes leurs correspondances avec la direction du parti à Abidjan, pour leur retour, cette condition ne serait plus un préalable. Pourquoi un tel revirement ? Le poids de l’exil ou bien le fruit d’une réflexion approfondie et qui appel à une lucidité pour la suite du combat ? En tout cas, des langues se lèvent de plus en plus au sein des cadres du FPI en exil pour plaider un mot d’ordre venant de la direction d’Abidjan appelant tous les cadres exilés à rentrer. « Il suffit que le parti nous appelle, pour que nous rentrions. Nous ne voulons plus rentrer individuellement, cela fragilise la position du parti dans ses discussions avec le gouvernement. Mais si Affi nous dit de rentrer demain, nous irons » murmure-t-on du côté d’Accra.
Question. Pourquoi Pascal Affi Nguessan tarde à donner ce mot d’ordre ?
Après Pascal AFFI c’est AFFI NGUESSAN
Le culte de la personnalité, l’arrogance, le manque d’écoute de la base…voilà ce que dénoncent certains militants du FPI, qui ont fini par se tracer un nouveau destin au sein du courant « Humaniste » au cœur du FPI. Ont-ils raison de rappeler à l’ordre la direction du parti au moment où le FPI entame sa deuxième traversée du désert ? En tout cas, le choix de la localité de Bongouanou pour la célébration de la fête de la liberté en dit long. Et ce n’est pas le jeune « Englobal » qui nous contredira, lui qui a osé écrire sur sa page facebook, pourquoi le FPI fête une liberté « bafouée depuis le 11 avril 2011 » là où il devait faire un deuil national ? Et oui, seul M. Pascal Affi a la réponse.
En outre, nous savons qu’en dehors des effets d’annonces des Etats généraux et l’organisation d’une convention bis et enfin cette fête dite de la liberté, le FPI version AFFI n’aurait jamais posé d’acte allant dans le sens de la libération du père fondateur du FPI. Mieux, on multiplie défiance et arrogance comme pour se tailler un costume d’opposant charismatique, après Laurent Gbagbo.
Mais nous le savons, pour beaucoup de cadres du FPI, seule la prison garantie une voie directe vers le palais. On comprend pourquoi, alors que tous les feux sont au rouge avec une insécurité galopante, l’on annonce des manifestations éclatées dans le pays autour du 5 juin prochain. A qui profitent réellement tous ces comportements des dirigeants d’un parti qui a pour autant eu la chance de gouverner sans convaincre le reste du Monde ? Les plaies de la guerre postélectorale se sont cicatrisées au point de vouloir en ouvrir d’autres ? Qui protégera ces nombreux jeunes anonymes qui serviront de boucliers humains ? Il n’ y a –t-il pas d’autres moyens plus intelligents de s’opposer au pouvoir en place ? Affi Nguessan se soucie-t-il de ses autres camarades qui attendent que leurs comptes soient débloqués et qu’ils reprennent à vivre dignement ?
Est-il fier lorsqu’il est le seul maître à bord, pour un parti de la trempe du FPI ? Pourquoi ne partage-t-il pas le micro avec d’autres membres de la direction lors de ses meetings ?
Et si on préparait le procès de Laurent Gbagbo ?
Nous l’avons écrit. Et Laurent Gbagbo lui-même l’a aussi dit. A Kleber en janvier 2003, il disait : « On ne sort pas d’une guerre comme si on sortait d’un dîner gala ». A la CPI, c’est encore lui qui lançait : « On ira jusqu’au bout ». Et à la Défense de renchérir : « le dossier de mon client est très complexe ».
On le sait, l’ex président ivoirien n’a rien fait qui puisse l’emmener à la Cour pénale internationale. Malheureusement, il y est et cela depuis trois ans. Les marches, les cris, les pleurs n’ont pas encore suffi à l’enlever des griffes de la justice internationale.
Quelle force reste-t-il pour sauver le soldat Gbagbo et par ricochet, le fils spirituel, Charles Blé Goudé ? Mais aussi Simone Gbagbo et tous les autres prisonniers de guerre en Côte d’ivoire ?
Un bon procès ne vaut-il pas mieux qu’un arrangement politique ? Alors pourquoi ne pas concentrer les quelques énergies qui nous restent pour bien préparer le procès du Chef ? Un procès qui garantira tous les droits de l’ex président ivoirien et d’où il sortira grandi s’il est reconnu non coupable. Ne serait-il pas urgent que tous ceux qui auraient des éléments de preuves à décharge contre Laurent Gbagbo se mobiliser au sein des groupes de réflexions afin d’étoffer le DCC de la défense, pendant que la direction du parti, elle, négocie intelligemment la réhabilitation de ses cadres rentrés au pays ?
Philippe KOUHON
Tél : 00336 47 73 62 64
Mail : pkouhon@gmail.com
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