La démilitarisation en Côte d’Ivoire loin d’être achevée (France24)

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Trois ans après la fin de la crise ivoirienne, le processus de désarmement est encore loin d’être achevé. Des milliers d’armes sont toujours en circulation dans le pays. Reportage dans le nord de la Côte d’Ivoire.

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Amorcé il y a plus de deux ans, le processus de démilitarisation est en cours en Côte d’Ivoire : des AK-47, des revolvers et autres munitions sont détruits et broyés, pour s’assurer qu’ils ne seront pas réutilisés. Il y a encore quelques mois, toutes ces armes étaient encore aux mains d’anciens combattants.

Pour inciter les ex-soldats à rendre les armes, l’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion (ADDR), créée par le président Alassane Ouattara, leur propose des aides pour se réinsérer dans le civil. Et leur offre même des tricycles, symbole fort qui marque le début d’une nouvelle vie. « L’ADDR fait beaucoup plus pour nous, témoigne avec une certaine émotion l’ex-combattant Théophile Koffi. Elle nous donne des motos, mais elle a aussi ouvert des comptes pour nos camarades qui désirent faire du commerce ».

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« On n’a plus de travail »

À Bouaké, ville sinistrée du nord du pays, le processus de démilitarisation s’avère en revanche plus compliqué. Désarmés il y a plusieurs mois, des centaines d’anciens combattants attendent encore d’être réinsérés. « On n’a plus de travail, alors qu’avant on en avait, déplore Amara, qui n’a toujours pas reçu d’aide pour ouvrir sa petite entreprise. Tout s’est détérioré. Aujourd’hui, ce sont nos femmes qui vont au marché, d’autres font des galettes et vendent l’attiéké avec du poisson pour nous nourrir ».

Régulièrement, les soldats repentis font entendre leur colère et dénoncent un processus de désarmement lent et décourageant. Mais les autorités balaient toute critique et préfèrent y voir une certaine impatience de la part de la population. « Même s’ils attendent un ou deux mois, ils vont dire qu’ils sont laissés pour compte, explique Aidara Bouréhima Ould, chargé de communication à l’ADDR. Mais nous sommes là pour les rassurer, tout le monde sera pris en compte. Le président de la République l’a dit et nous sommes là pour le faire ».

Depuis la fin de la crise électorale, près de 12 000 armes ont été récupérées et quelque 27 000 anciens combattants ont été démobilisés. Mais la tache reste immense: en 2011, on estimait que 60 à 100 000 personnes devaient être désarmés. La menace n’a donc toujours pas disparu.

France24

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