Côte d’ivoire réforme de la CEI – le Parlement « sort perdant de l’illusion de bras de fer » avec Ouattara (la reculade)

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Par Hervé Coulibaly avec S.K. | Le Journal de Connection | 6 mai 2014

Le gouvernement ivoirien tenait à faire tenir au mois de mai, les discussions relatives au projet de loi portant réforme de la Commission Électorale Indépendante CEI.

Son adoption doit, selon des sources gouvernementales, mettre fin à la polémique. Des députés qui n’entendaient pas les choses de cette façon, ‎avaient, avec le soutien discret leur Président Guillaume Soro, entrepris d’aller à leur rythme. Ils avaient donc programmé au 3 juillet l’examen de la loi sur la CECI, et avaient déjà entrepris d’écrire au gouvernement pour l’informer du chronogramme arrêté par la conférence des présidents.

Lors de son discours d’orientation le mercredi dernier à l’occasion de la rentrée solennelle de la 1ere session ordinaire de l’année 2014, le président Guillaume Soro avait apporté sa caution et son appui au chronogramme provisoire, établi tandis que son entourage indiquait que la conférence des présidents est souveraine, et que lui-même Guillaume Soro ne pouvait pas imposer d’agenda au bureau de l’Assemblée Nationale. Manifestement l’illusion d’autonomie absolue, semble avoir été de courte durée, puisque, c’est finalement la date du 12 mai qui a été retenue, au lieu du 3 juillet. La date du 12 Mai est conforme à l’agenda du gouvernement et de Ouattara, dévoilé par le ministre d’Etat Hamed Bakayoko. Le fait que le ministre ait dévoilé ce chronogramme n’avait pas plus aux députés. Ceux-ci ont fait savoir qu’ils ne souhaitent pas être perçus comme membres d’une assemblée sans débats, d’une chambre d’enregistrement.

Par ailleurs, les députés refusent de comprendre et d’admettre que la représentation nationale n’ait pas de représentant au sein de la nouvelle CEI. Ils exigent d’avoir un représentant, tandis que le gouvernement prenant acte des préoccupations de l’opposition, estime qu’il n’y a pas lieu de prévoir un membre supplémentaire, pouvant être assimilé à un soutien plus à Ouattara. Enfin les honorables parlementaires ivoiriens n’apprécient toujours pas le fait que les préoccupations relatives à leur statut, aient été reléguées loin des priorités de Ouattara, qui a confié le dossier à Duncan. Dans le projet de statut des députés, ceux-ci réclament les mêmes avantages et le même traitement que les ministres: salaires identiques, personnel de maison pris en charge, conseillers, charges de mission, chargé d’étude etc…, c’est à dire un vrai cabinet pour le député, afin qu’il n’ait rien à envier à un ministre. C’est dans cette ambiance « explosive » que le Ministre d’Etat Hamed Bakayoko est finalement attendu au parlement, le 12 mai 2014 sous réserve d’un courrier de confirmation au secrétariat général du gouvernement. Lors de son premier passage, pour la loi sur la décentralisation et l’organisation des élections locales couplées, le ministre d’Etat Hamed Bakayoko s’en était bien sorti. La reculade des députés sur les dates des échanges au Parlement, indique, à ceux qui en douteraient encore, que c’est l’Exécutif avec sa tête Alassane Ouattara qui détient la réalité pouvoir à Abidjan dans la IIe République Côte d’ivoire au regime fortement présidentiel. Les députés qui n’ont jamais pu définitivement bloquer une loi, ni la modifier dans un sens contraire à la volonté du gouvernement (en dépit de quelques discours enflammés jamais suivis de vote de rejet ni de défiance), vont-ils enfin prendre acte de cette réalité, pour économiser de leur temps et de leur énergie ?

Hervé Coulibaly avec S.K.

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