BBC Afrique
Vingt ans de démocratie, cela se célèbre.
Bien que l’Afrique du Sud soit en proie à l’une de ses pires crises politiques et économiques depuis la fin de l’apartheid il y a 20 ans, le Congrès national africain (ANC) reste le parti le plus fort et devrait, sauf surprise, remporter les législatives du 7 mai.
L’ANC trop seule?
L’ANC montre des signes de fébrilité, mais il n’y a personne pour rivaliser avec sa position dominante au niveau national. L’opposition faible et divisée, n’a toujours pas réussi à faire rêver, sauf dans quelques zones. Mais cette élection pourrait consacrer une baisse notable de son électorat. La cote de popularité du président Jacob Zuma est en net recul, surtout après le scandale entourant la réfection de sa résidence privée.
Nelson Mandela, le premier dirigeant noir du pays, avait prédit que l’ANC resterait au pouvoir jusqu’en 2025 environ. Cette prédiction semble se confirmer.
Les mouvements de libération sont restés au pouvoir pendant des décennies dans de nombreux pays africains, ainsi qu’en Inde, où le Congrès, après l’indépendance, a dirigé le pays pendant 30 ans.
Corruption
Jusqu’à présent, la justice a joué un rôle important consistant à veiller sur l’État et ses excès, ainsi que sur les services publics.
Toutefois, d’autres institutions, telles que la police, ont été accusées de brutalité, et de corruption.
La pègre a également pénétré l’Etat. Un chef de la police, considéré comme un vétéran de la lutte anti-apartheid, Jackie Selebi, a été reconnu coupable de corruption passive et mêlé à une affaire de drogue.
Quant à Bheki Cele, un autre chef de la police, il a été licencié après qu’une enquête a révélé des malversations dans la location des bâtiments de la police.
Pourquoi l’opposition est si faible ?
L’Alliance démocraitque peine à conquerir l’électorat noir.
Dirigée par Helen Zille, l’Alliance démocratique (DA) est le principal rival de l’ANC. Elle était une fois une fervente admiratrice du parti conservateur britannique et la défunte chef du gouvernement de Grande Bretagne Margaret Thatcher, mais elle se considère désormais comme une libérale-démocrate.
Malgré cela, elle n’a jamais réussi à séduire les électeurs noirs d’Afrique du Sud, qui voient en elle un défenseur des privilèges des Blancs acquis pendant l’apartheid.
En conséquence, son parti n’avait obtenu que 17% des voix dans les élections de 2009, mais selon un sondage Ipsos, le score de l’Alliance démocratique devrait grimper à 23% lors du scrutin du 7 mai.
Malema, le trouble-fête ?
Les partisans disent qu’il a le charisme du défunt président vénézuélien Hugo Chavez. Julius Malema a lui-même adopté un style révolutionnaire. Béret rouge vissé sur la tête, il s’est donné le titre de commandant en chef des combattants de la liberté économique (EFF). Il semble séduire les déçus de l’ère Zuma, même si le sondage IPSOS ne lui crédite que de 5% des voix.
Son discoures extrémiste fait peur du côté de la minorité blanche, avec ses appels à la nationalisation partielle des secteurs des mines et de l’agriculture, ainsi que son soutien pour le président du Zimbabwe Robert Mugabe.
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