Par Issiaka N’guessan a Abidjan
Jeune-Afrique
Après avoir obtenu la levée de l’embargo de l’ONU sur le diamant exploité dans le pays, la Côte d’Ivoire souhaite désormais renforcer son système de traçabilité.
La levée de l’embargo sur le diamant ivoirien, votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 29 avril dernier, vient desserrer un peu l’étau enferrant depuis 2005 une filière qui représente entre 200 à 300 000 travailleurs (faisant essentiellement de l’extraction artisanale) en Côte d’Ivoire, d’après un document de l’Union européenne cité par l’AFP.
Opportunité
Cette décision représente également, assure-t-on du côté du gouvernement ivoirien, une opportunité de redresser le secteur. « Cette levée de l’embargo est le résultat d’un processus entamé fin septembre 2013 et elle nous permet de renforcer la traçabilité depuis les sites de production jusqu’à l’exportation, a soutenu le ministre ivoirien de l’Industrie et des Mines, Jean-Claude Brou le 30 avril à Abidjan. Elle permet à l’Etat d’avoir des ressources additionnelles générées par les taxes perçues sur cette activité, grâce notamment à l’arrivée des bureaux d’achat de diamants ».
Au cours de cette conférence de presse, Jean-Claude brou a également assuré que le pays comptait bien se plier aux recommandations du Conseil de sécurité de l’ONU qui a demandé à la Côte d’Ivoire « de le tenir informé (…) de l’état d’avancement de l’exécution de son Plan d’action relatif aux diamants, y compris en ce qui concerne la répression de la contrebande, la mise en place du régime douanier et la déclaration des recettes financières tirées des diamants »
« Une feuille de route sera établie en concertation étroite avec le groupe des Amis de la Côte d’Ivoire (Etats-Unis, Canada, Union Européenne, France, Belgique, Grande Bretagne, Brésil, Russie, Chine, Afrique du Sud) », a dévoilé le ministre ivoirien. Ces assurances ne devraient toutefois pas voiler les nombreuses difficultés qui attendent Abidjan.
Paiement
En effet, dans leur dernier rapport rendu public le 17 avril, des experts de l’ONU qui se sont rendus a Séguéla affirment avoir « réuni des éléments de preuve très probants indiquant que les paiements liés à la vente de diamants bruts ivoiriens, qui s’effectuent entièrement en numéraire et ne sont pas enregistrés, continuent d’être utilisés pour apporter un appui aux éléments des FRCI qui sont sous le contrôle » de l’ex-commandant de zone 5 des Forces Nouvelles, Issiaka Ouattara alias Wattao.
Plus encore, une sorte d’omerta règne autour des chiffres de la production réelle de diamant – estimée 50.000 et 300 000 carats- supervisée par la société de développement des Mines (Sodemi, publique), redéployée depuis la fin de la crise électorale de 2010-2011 à Séguéla.
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