Côte d’Ivoire – 3000 militaires grognent et menacent

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Les 3095 militaires rentrés d’exil à qui le régime ouattara refuse l’intégration dans l’armée ne veulent pas baisser les bras. Ils veulent se battre jusqu’au bout pour se faire entendre. « Nous ne prendrons pas les armes, mais nous nous ferons comprendre par la force de nos arguments », indiquent certains d’entre eux qui étaient à notre rédaction, il y a quelques jours. ils ont confié être venus pour prendre au mot le ministre auprès du chef de l’etat chargé de la défense, Paul Koffi Koffi, qui affirmait récemment que 3.095 parmi les 4.008 militaires rentrés d’exil n’étaient pas des militaires au motif qu’ils n’avaient pas de matricule. Bien qu’il a reconnu qu’ils ont été recrutés par l’autorité habilitée à le faire, à savoir l’ancienne hiérarchie militaire, et formés dans les casernes militaires par des officiers de l’armée ivoirienne. « C’est le ministre de la défense, lui-même, qui donne un début de solution à notre problème de réintégration. il dit qu’il reconnaît que nous avons été recrutés conformément aux dispositions militaires par l’ancienne hiérarchie militaire et que nous avons été formés dans les casernes par des officiers de l’armée nationale.

Il ne peut pas dire ça et affirmer que nous ne sommes pas des militaires. nous sommes des militaires. nous avons appartenu à des unités et des commandements. il ne peut pas le nier. Il faut qu’il nous donne des matricules comme il l’a fait pour les éléments de l’ex-rébellion armée », ont-ils dit quasiment en chœur. Pour ces jeunes gens, qui se considèrent désormais comme des laissés-pour-compte, c’est une fuite en avant de la part du gouvernement. Ils estiment que si les nouvelles autorités militaires ont pu attribuer des matricules après la guerre postélectorale à leurs adversaires d’hier pour les intégrer dans les rangs de l’armée ivoirienne, elles peuvent également le faire pour eux en leur donnant des matricules. « Nous avons répondu à l’appel du chef de l’etat en rentrant d’exil, le ministre de la défense ne peut pas nous traiter ainsi. Ce qu’il fait s’appelle deux poids, deux mesures. Il ne peut pas intégrer des ex-rebelles et nous laisser sur le carreau. Nous sommes venus, ici, pour prendre l’opinion à témoin. Nous n’avons pas été formés pour être jetés à la rue », ont-ils affirmé écœurés.

Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr

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