Côte d’Ivoire – Des nouvelles de Wattao ?

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26 avril 2014

On l’avait dit mort dans un dernier combat autour de l’Hôtel du Golf, à Abidjan, quelques heures avant que les forces françaises ne se saisissent du Président élu, Laurent Gbagbo au prétexte que les services de l’ONU aux ordres des américains avaient décidé que le vainqueur de l’élection était Outtara et pas Gbagbo .
Un journal français avait même publié des photos de lui gisant, blessé et dressé un panégyrique de ce commandant des zones Nord , populaire, cruel, grand amateur de whisky, de voitures américaines et de femmes et qui se faisait appeler Wattao.

Puis il avait ressuscité et quand les FRCI -composées des Forces Nouvelles et des forces de Défense c’est à dire la rébellion du Nord au service de Ouattara- allaient fonder la nouvelle armée nationale ivoirienne, devenir, sous la conduite du Général Bakayoko, un de ces personnages mythiques au bagout fantastiques, aux déclarations fracassantes, au dévouement canin et aux fêtes somptueuses.

Voilà qu’il ré-apparaît sur la scène international.

Dans un rapport de l’ONU , daté du 17 Avril dernier qui s’inquiète de deux choses quant à la Cote d ‘Ivoire.
D’abord que le trafic de diamants et d’or, condamné par les accords de 2005 – résolution 1643-continue de plus belle sous la conduite et la supervision de ce même Wattao qui amasserait des millions d ‘euros en contrôlant la production , très artisanale, et le commerce via quelques Hadjis maliens en direction de la Guinée, entre autre, avec le soutien de son frère Morou, de son ex second, Fofana, quand il était chef de la zone rebelle mais aussi de l’ensemble des cadres militaire de la nouvelle armée ivoirienne.
Ensuite que ce trafic de diamants, important, servirait à l’achat d’armes – également condamné et interdit par les mêmes accords de 2005 confirmé en 20013 – sous le n° 2011-
Ce sont rien de moins que 1500 pistolets 9mm, 3000 AK 47 ou encore un hélicoptère MI-24 : autant d’armes sous embargo, que pourtant, Abidjan se serait procurées sans obtenir le feu vert du comité de sanction de l’ONU. Les enquêteurs évoquent également le cas de gilets pare-balles et d’équipements destinés à la vision nocturne

Factures à l’appui, des entreprises ivoiriennes, françaises, canadiennes mais également israéliennes sont accusées d’avoir fourni ce matériel au pouvoir ivoirien.
Le Burkina Faso est aussi clairement visé. Ouagadougou a enfreint l’embargo, dit le rapport, notamment avec la fourniture de 540 lance-grenades, pourtant commandées à l’origine par la présidence Burkina, démontrant ainsi que les liens entre Campaoré et Ouattara tissés pendant la guerre de 2002 n’ont pas cessé, confirmant et confortant ainsi notre analyse d’un pouvoir burkinabe directement impliqué avec l’appui des autorités françaises et américaines dans la guerre visant à faire sauter Gbagbo de la présidence, même au prix d’une guerre civile qui fit des milliers de morts et dont le pays peine encore à se remettre.

Enfin puisque des entreprises françaises sont pointés du doigt par les experts de l’ONU exigeons du Ministère des Affaires Etrangères que toute la lumière soit faite sur cette violation de la loi internationale et que des sanctions soient prononcées et excécutées.

Nous attendons.

Par Kakadoundiaye

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