Le face-à-face entre la ministre ivoirienne de la Communication, Affoussiata Bamba-Lamine, et la chaîne de télévision camerounaise, Afrique-Média, prévu pour le mercredi 23 avril dernier, n’a pu avoir lieu. Selon des confrères camerounais que nous avons joints par téléphone à Yaoundé et Douala, Mme Affoussiata Bamba-Lamine ne s’est pas pointée au rendez-vous. « Elle s’est refusée à toute confrontation avec Afrique-Média que le régime Ouattara accuse pourtant de ternir son image au plan international », soutient un confrère proche de la chaîne. Qui précise qu’Afrique-Média est collé à la vérité sur ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire depuis 2002 et durant la crise postélectorale. Pour un autre confrère camerounais, « Alassane Ouattara qui se trouve à un an de la présidentielle de 2015, ne veut pas que des vérités sur la crise postélectorale de 2010 soient sues de l’opinion africaine et internationale. Alors il utilise tous les moyens pour tenter de faire taire les médias camerounais qui sont attachés à la vérité en Côte d’Ivoire ».
Depuis mercredi, des rumeurs persistantes au Cameroun, au dire de nos confrères, font état d’une tentative de corruption des médias camerounais qui serait menée par une personalité proche du pouvoir ivoirien. Elle serait porteuse d’une forte somme d’argent évaluée à 2 milliards fcfa visant à soudoyer les patrons de presse camerounais afin qu’ils polissent l’image d’Alassane Ouattara. Des responsables de la télévision Afrique-Média auraient été approchés mais, « ils ont refusé de mordre à cet hameçon », précise un confrère camerounais qui semblait en savoir beaucoup sur cette affaire. Il a été impossible hier à Notre Voie de vérifier à partir d’Abidjan, la véracité de ce scandale qui fait grand bruit dans le paysage médiatique au Cameroun. La porte-parole de la ministre ivoirienne de la Communication étant en mission au Cameroun avec sa patronne, nous n’avons pu avoir la version du ministère sur cette affaire.
Autre fait révélateur, le signal de la chaîne de télévision cryptée, Afrique-Média, est brouillé depuis quelque temps pour les téléspectateurs de la zone ouest-africaine. Afrique-Média est disponible sur le Canalsat. Donc sur le bouquet Canal Horizons en Côte d’Ivoire, par exemple. « Depuis ce matin (hier), on est en concertation avec Canalsat. Ils sont à pied d’œuvre pour rétablir le signal », nous a confié hier, sous le couvert de l’anonymat, un confrère de la chaîne camerounaise. Avant d’ajouter qu’Afrique-Média est victime d’un piratage mené par un opérateur de télécom basé au Kenya. «Comme les n’ont pu nous corrompre, ils utilisent un opérateur anglophone spécialiste du piratage pour brouiller notre signal en direction de l’Afrique de l’Ouest », accuse-t-il. Pour le confrère, il n’y a pas de doute, « le pouvoir d’Abidjan a versé beaucoup d’argent pour ce sabotage ». Dans un communiqué rendu public, jeudi, sur son site officiel, la télé Afrique-Média faisait état du sabotage dont elle est victime et accusait un pays africain, sans le nommer, d’en être l’instigateur. Dans les milieux médiatiques au Cameroun, on indexe ouvertement la Côte d’Ivoire.
Quelle a été la réaction de la ministre Affoussiata Bamba-Lamine face à toutes ces accusations ? Hier, a-t-on appris, elle a animé une conférence de presse au Cameroun dont nous n’avons pu avoir la teneur exacte. Officiellement, la ministre ivoirienne de la Communication est en visite de travail au Cameroun, du mardi 22 au dimanche 27 avril 2014, pour raffermir les liens d’amitié et de coopération qui unissent les deux pays dans le domaine de la communication. Cette visite fait suite à la 2ème session de la grande commission mixte ivoiro-camerounaise qui s’est tenue à Abidjan en mars 2014.
Publié le samedi 26 avril 2014 | Notre Voie
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