Côte d’Ivoire: à qui profite la nouvelle découverte de pétrole ?

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Côte d’Ivoire: nouvelle découverte de pétrole, au bénéfice de qui ?

Ouestafnews – Le groupe pétrolier français Total a annoncé ce jeudi 17 avril 2014, la découverte d’un gisement d’hydrocarbures dans l’offshore ivoirien. Il s’agit là de la seconde découverte annoncée par Total en une année dans la même zone, qui ne manque pas de raviver la lancinante question sur les vrais bénéficiaires des ressources naturelles africaines..

« Ce premier puits, (…) met en évidence pour la première fois dans le bassin de San Pedro (nord) un système pétrolier efficace à huile légère », a indiqué Marc Blaizot, le directeur Exploration de Total, sur le site web de son entreprise.

Selon, M. Blaizot, Total va prochainement procéder à l’évaluation de ces résultats très « prometteur » et étendre ses prospections vers le nord et l’est.

Cette annonce est consécutive aux travaux d’exploration faites sur un bloc, sur lequel Total détient une participation de 54 % aux côtés de CNR International (36 %) et 10% pour l’entreprise nationale ivoirienne, Petroci Holding, une clé de répartition qui pose de sérieux problème sur les bénéficiaires des revenus pétroliers.

En 2013, une première découverte de pétrole était annoncée par Total, dont les travaux d’analyses sont toujours en cours, selon le Groupe qui détient plusieurs permis d’exploration en Côte d’Ivoire.

Depuis la découverte d’importantes quantités de brut au Ghana, le Golfe de Guinée est investi par les compagnies pétrolières, attiré par le potentiel d’hydrocarbures de cette partie d’Afrique de l’ouest. Au-delà de la Côte d’Ivoire, des découvertes ont aussi été annoncées au Liberia.

La Côte d’Ivoire dont l’économie est principalement basée sur l’agriculture avec l’exportation de cacao est à la quête d’une diversification et les autorités misent beaucoup sur les industries extractives comme l’atteste l’élaboration du nouveau code minier, qu’elles considèrent comme « rigoureux » au plan financier et technique.

Toutefois, l’exploitation des ressources naturelles du continent pose un grand problème. L’essentiel des revenus revient aux grandes multinationales étrangères, d’où l’incapacité des pays africains à booster leur développement économique en dépit de leurs richesses.

Récemment et en raison de la dénonciation de cet état de fait par des organisations de la société civile, certains pays commencent très timidement à faire de la résistance et à changer d’approche.

En Afrique centrale le Gabon tente de revoir certains contrats avec les multinationales étrangères et imposent désormais un début de transformation de son bois avant exportation. Le pays est aussi en conflit avec Total sur un problème de fiscalité dans le secteur pétrolier, mais aussi avec la société chinoise Addax, qui a fini par proposer un règlement à l’amiable après avoir perdu un procès contre l’Etat gabonais, suite à un redressement fiscal.

En Afrique de l’Ouest, le gouvernement du Niger est engagé dans une rude bataille contre le français Areva, qui depuis des décennies exploit et l’uranium nigérien, au seul bénéfice de cette entreprise française et au détriment des populations nigériennes.

Les organisations de la société civile qui suivent ce dossier ne manquent pas de signaler que là où seul 10 % des Nigériens ont accès à l’électricité, une lampe sur trois en France marche grâce à l’uranium en provenance du Niger.

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