«Je ne pouvais abandonner mon bébé qui attend une opération»
A quoi sert donc une ambassade si elle n’est pas en mesure de prendre à bras le corps, une situation dramatique d’un ressortissant du pour le quel est censé représenter les intérêts. C’est cette question qui malheureusement est au cœur des échanges de la diaspora africaine aux Etats-Unis d’Amérique. Face à la détention d’un ressortissant ivoirien étudiant, voilà déjà plus d’un mois. Il est en détention dans la prison du centre d’immigration de Géorgie, depuis le 7mars 2014. Pourquoi ? Silence côté ambassade.
C’est à 7heures 00, ce 7 mars 2014, au domicile qu’il partage avec sa compagne, une jeune ivoirienne qui vient de lui donner un nouveau-né depuis le 24 décembre 2013 que l’étudiant a été appréhendé comme un vulgaire individu. Après s’être séparé d’une américaine avec qui, il a vécu de doux moments. Pour se voir être transféré dans un froid glacial de Charlotte en Caroline du Nord à la prison de l’immigration à Atlanta dans l’Etat de Georgie.
Régulièrement inscrit en tant qu’étudiant en Informatique, à Central Piedmont Community College Charlotte York, Caroline du Nord, sur le territoire américain, alors qu’il est en entente de finir un PHD, Jean Philippe YAPI est accusé par les services d’immigration américaine de n’avoir pas renouveler à temps (depuis septembre 13) son statut d’immigré. Donc, il est fait prisonnier.
Dénoncé par son ex-compagne, américaine
Parti de son pays natal, la Côte d’Ivoire en 2007, l’étudiant J-P. Yapi est inscrit régulièrement par ses parents à Central Piedmont Community College Charlotte York, Caroline du Nord, pour faire partie de la race pure des génies en informatique dans le monde. Il est l’un des doués. A partir de 2009, jusqu’en 2010, des problèmes surviennent dans la structure chargée des élections ivoiriennes où travaille son père.
Ce qui va du coup impacter la scolarisation de l’étudiant. Il parvient difficilement à renouveler son titre d’immigration (payant) le ‘‘I-twenty’’. Une situation qui va s’aggraver avec la rupture de liaison amoureuse avec sa dulcinée américaine fin 2012. Il paie cash cette rupture unilatérale!
2013, elle se rend à la police et dénonce son désormais ex-compagnon de son statut d’irrégulier vis-à-vis des services de l’immigration américaine. La police l’interpelle puis le relâche en lui intimant l’ordre dans les services de l’immigration de quitter le territoire américain au plus tard septembre 21013. Il signe les documents puis sort des locaux de la police. L’américaine rit à dents blanches.
Dans ses moments déboires, il fait la connaissance d’une jeune étudiante ivoirienne qui contacte une grossesse rapidement. Mais le père de la jeune fille pris d’une colère lui coupe les vivres depuis Abidjan. Les deux amoureux aménagent ensemble chez l’étudiante. Passé septembre 2013, il ne quitte pas le sol américain. Il y est pour étude. Le 24 décembre 2013 naît le fruit de la liaison des deux étudiants ivoiriens sur le sol américain, un garçon. Lequel dont la survie exige une opération chirurgicale en attente, des mois après sa naissance. Elle n’est pas encore effectuée.
Le jeune père savourait la venue de son nouveau-né, une lueur d’espoir dans son existence nuageux, quand débarque, à 7h 00 à leur domicile, le 7 mars 2014 la police de l’immigration de Charlotte en Caroline du Nord, pour une garde à vue. Quatre jours plus tard il est déporté en Georgie à York dans la périphérie d’Atlanta. Crise de nerfs !
La mauvaise danse de l’ambassade de côte d’Ivoire
Saisi par ses compatriotes de Gorgie, puis plus tard ceux d’Atlanta, aux lendemains de son arrestation, l’ambassade de Côte d’Ivoire aux Etats-Unis traine les pas. Le lundi 10 mars, les parents de l’étudiant saisissent à leur tour l’Ambassade ivoirienne aux USA, puis le ministère des Affaires Etrangères à Abidjan. L’avocate qui est chargé du dossier à son tour prend contact avec l’Ambassade de Côte d’Ivoire aux Etats-Unis pour évoquer la situation de son ressortissant. Mais, lourdeur que de lourdeur.
L’avocate début avril 2014, recontacte l’ambassade ivoirienne aux USA. Réponse : «L’ambassadeur attend que les services d’immigrations nous saisissent du cas de notre compatriote détenue à Atlanta pour entreprendre des démarches auprès de l’administration d’Obama». Scandale ! s’écrit la femme de droit. «Est-il lié à une histoire de drogue, de braquage ou de viol ?», cherche à comprendre l’avocate.
«Non», lui répondent les services de l’immigration. «Juste, son certificat d’immigration on à jour. Il est régulièrement inscrit dans une université américaine. Il n’est pas un clandestin», ajoute-t-elle face aux interrogations des proches de l’ivoirien étudiant.
«Je ne pouvais abandonner mon bébé qui attend une opération»
La communauté ivoirienne reste très préoccupée par la situation de l’étudiant Jean-Philippe Yapi. Mais pas du côté de l’ambassade où les chaises sont solidement lourdes à se remuer. Voilà plus d’un mois que le ressortissant du pays de l’ambassadeur est en détention mais, lui, ses services affirment qu’il attend l’appel des services de l’immigration américaine qui s’activent à renvoyer l’étudiant à Abidjan. Difficile à comprendre.
«Je rencontre quelques difficultés financières pour le renouvellement de mon I-Twenty. Dans cette difficile passe, je ne pouvais pas abandonner ma compagne enceinte. Elle porte mon enfant. Elle a donné naissance à notre enfant depuis, le 24 décembre 2013. Je ne pouvais les abandonner pour rentrer en Côte d’Ivoire. Ce serait une fuite en avant devant mes responsabilités de nouveau père. J’ai voulu assister à la naissance de notre enfant…», A-t-il déclaré à son avocat, lors de son transfèrement vers le centre de détention de l’immigration de l’Atlanta.
Aux dernières nouvelles, l’étudiant se trouve dans un état dépressif qui nécessite la présence permanente du médecin du centre de détention à son chevet.
Le nouveau-né est dans l’attente d’une opération chirurgicale, alors que son père, étudiant est détention pour irrégularité de statut d’immigré et sur le point d’être renvoyer à Abidjan. La mère-nourrice, une jeune étudiante ivoirienne, est abandonnée seule…avec le bébé.
Et l’ambassade ?
HERVE MAKRE
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