Côte d’Ivoire: la société civile contre une CEI réformée à « coloration politique »

ouattara
Abidjan (Xinhua) – Des organisations de la société civile ivoirienne se sont prononcées lundi à Abidjan contre la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) proposée par le gouvernement dénonçant « avec vigueur » sa composition à  » coloration politique ».

« Au regard de la composition de la CEI telle que proposée par le gouvernement, la Coalition dénonce avec vigueur la coloration politique de cette Commission », indique une déclaration signée par une dizaine d’organisations regroupées au sein de la Coalition de la société civile pour la réforme électorale.

Le gouvernement ivoirien a adopté mercredi un projet de loi qui fait passer l’organe central de la CEI de 31 à 13 membres et qui prévoit quatre représentants pour le président de la République et le gouvernement, trois pour les partis au pouvoir, trois pour les partis d’opposition et trois membres représentants de la société civile.

Le projet de loi doit être examiné et adopté par l’Assemblée nationale.

Pour la Coalition, la présence des représentants du gouvernement fait de la CEI réformée « une Commission à coloration politique bis » et leur « mode de désignation » pourrait entraîner  » une certaine instabilité » dans le fonctionnement de la CEI et la  » gestion des processus électoraux ».

La Coalition s’insurge également contre le nombre de représentants de la société civile, « trois dont deux religieux ».

« Cette proposition est en contradiction avec le souci d’expertise et de maîtrise des processus électoraux, le souci de faire siéger à la CEI des acteurs de la société civile ayant une expertise avérée des processus électoraux », explique la Coalition.

Elle appelle le gouvernement à « surseoir à la transmission » du projet de loi à l’Assemblée nationale, et le cas échéant, l’Assemblée nationale à ne pas examiner le texte.

La Coalition appelle également les partenaires au développement à « appuyer tous les efforts » pour une « Commission électorale indépendante, impartiale, crédible, professionnelle » pour des élections « crédibles et transparentes » en 2015.

Pour les élections de sortie de crise de 2010, la Commission centrale de la CEI était constituée, outre des représentants du gouvernement et du président de la République, de deux représentants des partis politiques et des mouvements de l’ex rébellion armée du Nord signataires des accords de paix de 2003 ( Linas-Marcoussis, France), au désavantage de l’opposition politique.

Le gouvernement a justifié la décision de recomposer la CEI par la nécessité de la rendre conforme au contexte actuel de  » normalisation politique et institutionnelle ».

La recomposition de la CEI est fortement réclamée aussi bien par l’opposition que par la coalition au pouvoir, la société civile, l’Onu et les partenaires au développement en prévision du scrutin présidentiel de 2015.

La patronne de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire ( Onuci), Aïchatou Mindaoudou, s’est « réjouie », dans une note d’information, de l’adoption par le gouvernement du texte réformant la CEI.

Selon elle, la mise en place de cette nouvelle CEI ainsi que la révision du fichier électoral devraient permettre la tenue d’élections « crédibles, libres et démocratiques » en Côte d’Ivoire.

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