Abidjan va se doter d’un train urbain reliant son aéroport au nord de la capitale économique ivoirienne afin de fluidifier le trafic dans cette ville souvent congestionnée par d’interminables embouteillages, a-t-on appris auprès du ministère des Transports.
Le gouvernement ivoirien et un consortium franco-coréen, dans lequel figure l’entreprise française Bouygues, ont signé vendredi un accord portant sur la construction de cette ligne ferroviaire, peut-on lire dans un communiqué reçu par l’AFP.
Dans une vidéo de promotion du projet, le coût de l’ouvrage, qui nécessitera la construction de 11 ponts ferroviaires, est évalué à 500 millions d’euros, sans aucun financement public. Une première partie de la ligne entrera en fonction en 2017.
L’infrastructure, qui permettra le transport d' »environ 300.000 personnes par jour », vise à « résoudre le problème des embouteillages à Abidjan, qui engendrent des pertes importantes pour l’économie ivoirienne », a déclaré le ministre des Transports Gaoussou Touré.
Le train, qui ira de l’aéroport à Anyama, 37,5 km au nord, traversera les quartiers peuplés d’Abobo,Adjamé, Treichville et Port-Bouët, ainsi que le centre administratif et économique du Plateau.
L’attribution du marché s’est faite hors de tout appel d’offre mais en « négociation directe », en raison de « l’infructuosité » d’une « procédure de consultation lancée en 2013 », des « délais requis » pour en mener une nouvelle, ainsi que de « l’urgence de cette réalisation », d’après le communiqué.
Le groupement s’étant vu accorder le marché sera composé de Bouygues travaux public et d’une de ses filiales, ainsi que des entreprises coréennes Dongsan engeneering et Hyundai Rotem.
Les procédures dites « de gré à gré » sont vilipendées par la société civile ivoirienne, pour elles favorisent la corruption.
Parallèlement à la ligne de train urbain, le ministre Touré a annoncé l’accélération du transport lagunaire via l’arrivée de « compagnies de référence » du secteur, dotées de « bateaux-bus de dernière génération », avec la construction de « quais dotés d’infrastructures modernes ».
« Ces bateaux-bus relieront dans des délais record de 8 à 30 minutes la quasi-totalité des communes d’Abidjan », a-t-il affirmé, ce afin de « désengorger le secteur routier abidjanais ».
Trois ans après la fin de la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts, la Côte d’Ivoire connaît une très forte croissance – +9,8% en 2012, +8,7% en 2013 et de 8 à 10% prévus pour 2014 – portée par l’Etat, notamment via la construction d’infrastructures.
Le symbole de cette politique est le monumental chantier du « troisième pont » enjambant la lagune abidjanaise, également construit par Bouygues.
dhnet.be
jf/az
(AFP)
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