Côte d’Ivoire – quand « l’émergence » freine l’Emergence des planteurs d’anacarde à Bondoukou

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Economie anacaedière à Bondoukou: incompatibilité les intérêts de l’Etat et ceux des populations locales ?

Les années passent et se ressemblent pour les populations de Bondoukou, dépendantes à 97% de la culture et de commercialisation de l’anacarde.

Tandis que ce produit de spéculation est acheté à 225 F/kg à Bondoukou, de l’autre côté de la frontière, à Sampa, la même unité de mesure est achetée aux planteurs à 500 F/kg depuis au moins dix ans.

Les populations sensibilisées des deux côtés de la frontières à l’idéale de l’intégration sous régionale et qui ne sont pas restées sourdes aux appels incessants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en faveur du developpement des relations commerciales entre populations des pays membres,sont malheusement confrontées aux entraves de l’Etat ivoirien quant à la libre circulation de l’anacarde.

S’il est légitime que l’Administrition ivoirienne veille à ses propres intérêts, quid des intérêts des pauvres populations d’une zone dont la vente de l’anacarde ( noix de cajou) constitue la seule occasion annuelle pour pouvoir engranger tout au plus cent mille franc (100 000 F) et par personne en moyenne?

Veut-on initier la population locale à la liberté du commerce ou non ? Veut-on initier les groupements de paysans aux règles du libre échange ou non ?

Avons-nous vraiment le souci d’inverser la balance des paiements entre la Côte d’Ivoire et en notre faveur? Car, dans cette région de la Côte d’Ivoire, la plupart des biens de consommation (Appareils électro-ménager, habillement, engins à deux roues…) proviennent du Ghana contre d’importantes devises versées aux commerçants de ce pays voisin. Ce qui fait pencher la balance des paiement en faveur du Ghana .

En retour, qu’est ce que la Côte d’ivoire vend au Ghana? Très peu de choses dont l’anacarde pourrait être le produit phare.

Malheusement l’exportation de l’anacarde ivoirien au Ghana, qui devrait pouvoir changer un tant soi peu la balance des paiements est traquée sans ménagement par les pouvoirs politiques successifs.

Pourquoi, la Côte d’Ivoire ne prend-elle pas les mesures idoines pour assurer la perception du DUS (Droit Unique de Sortie) dans le poste de douanes à SOKO, ou le cas échéant ouvrir un Grand Guichet Unique de l’Anacarde (GUA) à Bondoukou, à l’image du Guichet Unique Automobile à Abidjan ?

La Côte d’Ivoire y gagnerait et éviterait d’apparaître comme étant l’obstacle au principe de la libre cisrcultion des biens et des personnes entre Etats membres de la CEDEAO.

Bien entendu, l’ambition de transformer (sur les lieux de récolte) la totalité de la production ivoirienne de noix de cajou demeure le remède contre la paupérisation intolérable dans cette région.

Mais en attendant, que fait-on pour soulager les populations qui ont le produit dans les bras sans pouvoir l’écouler au port d’Abidjan faute de prix incitateur ?

Il y’a urgence, car dans cette partie du pays, l’émergence de l’Etat semble freiner celle des populations.

Cordialement

K. DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant

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