Côte d’Ivoire – des frais de mission pour journalistes de médias d’Etat disparaissent

Photo: de g. à dr. Mme Barry Oumou (AIP) et Ahmadou Bakayoko (RTI)
Photo: de g. à dr. Mme Barry Oumou (AIP) et Ahmadou Bakayoko (RTI)

Boris M. avec Hervé Coulibaly

Activités gouvernementales

Rattrapage au sommet de l’Etat

Des frais de mission pour journalistes des médias d’Etat disparaissent entre les ordonnateurs et les bénéficiaires

Les frais de mission mis à la disposition des journalistes des médias d’Etat lors des tournées ou cérémonies officielles sont sources de frustration, voire de mépris dans certains de ces médias dont la dernière en date ne pouvait laisser indifférents nos confères.

Si le traitement accordé aux journalistes de la presse privée n’a jamais posé problème parce que le minimum de 35.000F/j est respecté, il n’en est pas de même pour certains organes d’Etat qui ont à peine 10.000F/j (restauration, hébergement y compris). Malheureusement, c’est ce qui nous est arrivé de constater lors des assises de la CEDEAO tenues du 25 au 29 mars 2014 à Yamoussoukro. Des journalistes s’y sont rendus avec des frais de mission d’un montant 55.000FCFA, le transport par car y compris et des frais d’hôtel calculés à 5.400FCFA/j, et ce, sur sept jours. Alors que les médias auraient déjà reçu les frais de mission avant le départ des journalistes, les montants encaissés sont restés à Abidjan sans que les envoyés spéciaux ne soient informés. Ces montants de « 350.0000 FCFA » pour certains médias comme l’AIP n’ont pas été remis aux concernés. Il faut noter qu’habituellement dans la manne octroyée pour les journalistes lors des événements spéciaux (couvertures des visites d’Etat, élections…), les membres de la direction de l’Agence ivoirienne de presse (Aip), même restés à Abidjan, reçoivent des « perdiem » détriment des ayants-droits, à savoir les journalistes sur le terrain et ceux restés à Abidjan qui abattent un travail colossal. Le 25 mars après les Assises de la Cedeao, une source proche du ministère des Affaires étrangères a confié que ce département avait dégagé les fonds pour les médias d’Etat et qu’ils ont été remis à leur ministère de tutelle (Communication). Par exemple, le projet de budget soumis par la direction de l’AIP au Minicom était de 1.320.000 FCFA, pour quatre journalistes. La source précise que la somme décaissée pour Fraternité Matin est de plus de 4 millions. Les journalistes (2) et le photographe ont reçu 25 000F/J soit 125 000F/personne. Ce que les journalistes de cette rédaction ont toujours perçu pour leurs missions à l’intérieur du pays pour la couverture d’événements (visite d’Etat, etc.). Le 29 mars avant la cérémonie officielle de clôture, des journalistes ont rencontré un responsable du Minicom pour savoir ce qu’il advenait de leurs frais de mission.

Cette personne a répondu que cet argent avait été remis par le DAAF du Minicom aux DAAF des médias publics, notamment l’AIP et Frat’Mat, et qu’il était d’au plus 500.000 FCFA, ajoutant que beaucoup de chapitres ont été « barrés ». Le lundi 31 mars, l’information a été portée à certains responsables de médias d’Etat qui n’ont pas contesté les faits. Par exemple, sur les 350.000 FCFA que l’AIP dit avoir reçu du Minicom, l’envoyée spéciale a reçu, le 1er avril, 45.000 F, puisque, disent-ils, le reporter avait droit à 100.000 F pour sept jours sur lesquels ont été défalqués les 55.000 remis au départ de Yamoussoukro, transport par car compris. Quant au correspondant local, il a reçu 35.000 F, la direction ayant décidé de déduire les 20.000 F remis à la veille des assises. Quant aux huit journalistes et correcteur restés à Abidjan, 10.000 FCFA ont été prévus pour chacun. Soit un total de 160.000 FCFA décaissés au bénéfice des journalistes sur les 350.000 FCFA, le reste passé sous silence. Pour ce sommet, les journalistes de la presse privée sont arrivés jeudi après-midi à Yamoussoukro et sont retournés samedi après la clôture, transportés par car. Ils ont reçu pour ces « trois » jours, chacun, 105.000 FCFA (35.000 FCFA/jour) de la part du Minicom. « Ce cri de cœur est juste pour porter au grand jour les magouilles qui se font sur le dos des journalistes des médias d’Etat en général et de l’Aip en particulier, dans les situations de mission et même d’autres situations que nous n’aborderons pas pour le moment. Et surtout pour attirer l’attention sur le gap entre ce qui est décaissé pour les missions de la part des ministères et ce qui est effectivement perçu par les bénéficiaires », indique la source proche du dossier.

Boris M. avec Hervé Coulibaly

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