SYNTHÈSE Xinhua
Le pouvoir ivoirien et l’opposition pro-Gbagbo s’accusent mutuellement de rompre le dialogue politique, donnant lieu à une sorte de chassé-croisé entre les deux blocs.
Dans un communiqué publié dimanche, le Front populaire ivoirien (Opposition, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo) a dénoncé dimanche dans un communiqué une « rupture du dialogue » par le gouvernement, au lendemain du transfèrement de Charles Blé Goudé, un proche de Gbagbo, de la Côte d’Ivoire vers la Cour pénale internationale (CPI).
Pour le principal parti d’opposition, cet acte n’est autre qu’une entrave grave à la réconciliation nationale.
Pour le FPI, d’autres faits tels que le maintien en détention de Simone Gbagbo (épouse de Gbagbo et membre influent du parti), et l’arrestation et le maintien en détention d’autres personnalités pro-Gbagbo sont de nature à porter un coup au dialogue entre les deux entités.
« Dans ces conditions et au regard de la logique qui anime le gouvernement, il est évident que le dialogue politique est un leurre », note la formation politique.
« Nous avons des conditions que nous posons telles que la libération des domicile occupés depuis la crise, le retour des exilés, le dégel des comptes ,et », a précisé le président du FPI Pascal Nguessan Affi lors d’un entretien lundi avec des médias.
M. Affi a ainsi expliqué qu’il faut que ces points de convergence fassent d’abord l’objet d’actes concrets avant que le FPI ne retourne à la table de discussions.
Demeurant dans cette logique, le parti de l’ex-président a boycotté la rencontre programmée mardi entre le pouvoir et l’opposition.
« Nous sommes dans une position de rupture dictée par l’absence de volonté du gouvernement de discuter », a relevé Pascal Nguessan Affi.
« Nous attendons des actes et non des réunions interminables », a-t-il énoncé.
Bien avant, le FPI a annoncé des actions de masse telles que les marches et sit-in dans les prochains jours afin de se faire entendre.
Réagissant au projet des pro-Gbagbo, le porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR, parti du président Alassane Ouattara) Joël N’Guessan a estimé que « c’est au contraire le FPI qui vient de décider de rompre le dialogue politique sous des prétextes d’émotions politiques du moment ».
« Il s’agit de déclarations politiciennes des frères du FPI. Le dialogue politique s’impose à tous. Il ne peut plus avoir d’autres issues ni d’autres alternatives si nous voulons continuer de vivre ensemble », a estimé M. Nguessan.
Pour celui-ci, refuser le dialogue politique c’est ramer à contre-courant de l’intérêt national.
APLANIR LES DIVERGENCES
Abondant dans le même sens, le ministre d’Etat Jeannot Ahoussou en charge de la facilitation du dialogue a invité mardi le FPI à retourner à la table du dialogue afin d’aplanir les divergences.
« Nous disons que le gouvernement a posé des actes forts en libérant Pascal Affi N’Guessan et plusieurs autres prisonniers. Le gouvernement a également favorisé le retour de plusieurs cadres exilés. C’est pourquoi, j’appelle le FPI à revenir à la table de négociation car, on ne peut pas régler les problèmes à distance », a déclaré M. Ahoussou.
Lors d’un conseil des ministres mercredi, le gouvernement ivoirien s’est également prononcé de manière officielle sur la question.
« Le gouvernement a fait sa part et attend le FPI sur la table des négociations », a noté le porte-parole du gouvernement Bruno Koné.
A en croire celui-ci, des actes tels que le dégel des avoirs ont été accomplis par le gouvernement, qui continue de tendre la main.
La Côte d’Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aiguë qui a secoué le pays en 2010 et 2011.
Selon des observateurs, il importe de restaurer la confiance de tous les acteurs pour réinstaurer un climat politique apaisé dans le pays.
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