Les esprits sordides et étriqués, pensent toujours que nous voulons salir le gouvernement actuel de la Côte d’ivoire. Il n’en est rien, nous sommes simplement de ceux qui ont tiré les leçons du parti unique dans lequel un seul homme et son clan décidaient de tout sans notre avis. Nous voulons être plus exigeant aujourd’hui avec ceux qui dirigent nos malheureux pays africains pour que la contradiction porteuse de dynamique sociale dans les communautés humaines existe aussi chez nous.
Si nous ne sommes pas capables d’exiger la raison, la dignité et le mieux être pour notre peuple, alors inutile de se plaindre des souffrances continuelles et du sous-développement chronique ainsi que de tous les malheurs qui se sont donnés rendez-vous chez nous. Ceux qui pensent gouverner aujourd’hui comme en 1960 se trompent d’époque.
Aujourd’hui quand un président africain dort dans un hôtel, le citoyen veut savoir combien a coûté la chambre et combien il a dépensé au frais du contribuable en champagne, en vins, en foie gras ou en côtelettes de veau. Nous voulons tous voir clair dans la gestion des affaires de la citée parce que cela nous concerne au plus haut point.
Le pessimisme dont nous faisons cas ici, est une disposition d’esprit qui porte à considérer le présent ou l’avenir sous leurs aspects négatifs. Au moment ou d’autres se gargarisent de l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020, il est bon de relever ici tous les indicateurs qui tirent ce pays vers le bas et qui renforcent notre désarroi devant l’avenir sombre, incertain voir même catastrophique qui se prépare pour les ivoiriens.
Pour être un pays émergent en 2020 la Côte d’Ivoire actuelle doit guérir de ses propres démons. Comment un pays qui entretient et aiguise ses propres querelles tribales peu s’épanouir dans la jungle du monde actuel ? Comment un pays incapable de fonder son unité et réussir une simple réconciliation nationale peut-il prétendre être un pays émergent ? Voilà les questionnements qui fondent les doutes des esprits libres que nous sommes.
Nous appelons esprits libres ceux et celles qui ne doivent rien à aucuns des gouvernements ivoiriens qui se sont succédés à la tête de la Côte d’ivoire du 7 aout 1960 à nos jours. Ceux qui prirent très tôt la précaution de s’éloigner de la courtisanerie politique. Ceux qui par méfiance du diable ont gardé leur distance des partis du marigot politique ivoirien à cause de la malfaisance et du sang qu’ils ont tous sur les mains.
Enfin ceux qui comme nous sont libres d’esprit, c’est ceux sur qui aucune puissance, financière, politique ou aucune multinationale ne pèsent au point de leur faire renoncer à leurs convictions, à leur libre arbitre et à la grandeur de la démocratie à laquelle ils sont profondément attachés.
Cela étant dit, le samedi 07 aout 2060, la république de Côte d’ivoire aura un siècle d’existence en tant qu’état indépendant. Quel visage ce pays offrira-t-il au monde ? Celle de ses dozos, des FRCI, des prisons bondées, des braquages, des coupeurs de routes, des taxis de la mort, des universités qui n’ont même pas de bibliothèque sans oublier les amphithéâtres sans micro, des routes devenues des ravins, d’une jeunesse au chômage à vie. De l’hypothèque des terres agricoles, du gouvernement ethno tribal, clanique et régionaliste.
C’est avec des guerres interethniques un peu partout dans un pays gangrené par la corruption, la gabegie, la prévarication le pillage et le meurtre politique devant une justice impuissante et aux ordres du pouvoir que la Côte d’ivoire risque de se présenter à ce rendez-vous un siècle après son indépendance.
Nous estimons et respectons les pays qui font de l’unité et de la cohésion nationale une priorité.
Le président, Macky Sall, au Sénégal vient de se rendre deux fois en Casamance avec un projet d’investissement important pour sortir cette partie du pays de sa léthargie. L’Angola se reconstruit avec tous ces fils. Le Mali et le Libéria se relèvent péniblement peut être, mais dignement. La Côte d’ivoire elle, ressemble au Soudan qui incapable de résoudre un problème humain à préféré céder aux sirènes de la partition en deux états.
II – La bombe démographique ivoirienne
La population ivoirienne est de 25 millions d’habitants aujourd’hui, en prenant en compte le taux de croissance démographique actuel la Côte d’Ivoire aura 55 million d’habitants en 2060 et Abidjan sa plus grande ville aura 12 millions d’habitants. Soit environ le quart de la population du pays. Voilà un immense défi qui exige une politique de responsabilité et non des rêves de dominance ethnique dans une population très imbriquée.
Comment nourrir plus du double de la population actuelle avec une agriculture essoufflée et encore au stade artisanale avec l’occupation des terres agricoles par des multinationales dans des contrats dont l’opacité totale nous font douter du sérieux et de la bonne foi des parties contractantes ?
La Côte d’ivoire est un pays qui a plus de 500km de littoral maritime et pourtant le poison est si rare dans ce pays. De l’élevage n’en parlons même pas car on préfère importer de la viande du Mali et du Burkina Faso en lieu et place de l’organisation d’une production locale pour couvrir nos besoins.
Il n’ y a rien de plus désolant pour la côte d’ivoire que de voire la vente sur les marchées d’Abidjan, des pattes de poulets, des ailes, des gésiers et autres croupions de dinde, importés pour satisfaire les besoins alimentaires d’une population livrée à elle-même par un état qui a démissionné sur l’essentiel, c’est-à-dire, organiser dignement notre vie nationale au plan économique et sociale. Nous faisons même le pari que bientôt on importera les intestins de volailles pour les vendre sur les marchés ivoiriens.
Si les prix des denrées comme le riz, la banane, l’igname, le tarot et le manioc ont flambé, c’est parce que l’insécurité dans les zones de production a fait que le nombre de producteurs de ces vivriers s’est considérablement rétréci en lieu et place on a installé par des convoies organisés en colonie de peuplement des gens venus des pays voisins qui n’ont pas un savoir-faire dans la culture de ces produits. Le résultat est aujourd’hui sous nos yeux, la Côte d’ivoire risque durablement d’être un pays importateur de sa propre nourriture.
Dans la Côte d’Ivoire de 2060 les denrées alimentaires coûteront quatre fois plus chères, parce que les terres agricoles deviendront de plus en plus rares. Et puisse que les gouvernements au lieu de promouvoir une agriculture vivrières nationale a préféré confier l’importation de riz à des gens proches du régime. Ils ont oublié depuis longtemps ce que c’est que produire pour se nourrir.
Ne parlons même pas des terres de nos paysans cédées à des multinationales dans une opacité totale digne des actes de la mafia sicilienne. Ce qui obligera demain nos parents à se faire embaucher comme des ouvriers agricoles dans des grandes plantations de type latifondiaires de riz, de tomate, de pomme de terre ou de soja destinés à l’exportation.
Nous regardons ce pays avec affliction et déception pour tous ces rendez-vous manqués, des illusions entretenues, du temps perdu dans des querelles stériles et des retards accumulés qui se paieront dans le futur au prix fort dans un environnement de corruption et de tribalisme généralisé. Tout cela ne nous rend pas optimiste pour le futur de la côte d’Ivoire.
III – Se loger pour vivre
La pression démographique sur les logements disponibles fait qu’aujourd’hui une chambre avec un salon et cuisine se négocie à 75 000 F CFA, avec six mois de caution. Selon nos calculs en 2060 une chambre un salon et cuisine avec douche coutera entre 100 000f ou 120 000 CFA, car il y a des simples studios à 60 000f CFA, aujourd’hui à Angré ou à la riviera. Ceux qui peuvent investir dans l’immobilier de location aujourd’hui seront des beaux rentiers de demain.
L’état aujourd’hui doit s’engager dans une politique avant-gardiste de construction de logements à des prix abordables pour démocratiser l’habitat chez nous mais la préférence ethno tribal, le népotisme et les différentes exclusions font que pour se loger aujourd’hui et demain sera le cauchemar des ivoiriens dans les prochaines années aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays.
Il faut d’autre part envisager la création par un partenariat public-privé, d’une assurance Ivoire caution, capable de garantir la caution exigée par les propriétaires de logements. Cela existe dans de nombreux pays dans le but de permettre à ceux qui n’arrivent pas à avoir les six ou dix mois de caution de se loger.
IV – La sécurité des ivoiriens
L’expérience actuelle de création d’une armée mono ethnique avec de nombreux hommes de troupe et la promotion d’officiers supérieurs de la même origine ethnique et régionale que le président de la république, va laisser des traces dans le futur de la Côte d’Ivoire. Les coupeurs de routes, les dozos et autres malfrats vont prospérer en Côte d’Ivoire. Car ce pays est le seul au monde qui a présentement désarmé sa police et sa gendarmerie.
Abidjan est aujourd’hui le lieu de rendez-vous privilégié de tous les brigands de la sous région. Ils peuvent tout se permettre en Côte d’Ivoire car c’est le pays qui offre le plus de facilité aux cambrioleurs, aux braqueurs, aux voleurs et aux brigands de tous calibres.
Les ivoiriens ne sont même plus en sécurité à leur domicile.
Notre sœur, AWA FADIGA, aujourd’hui décédée, fut agressée, violentée et jeter d’un taxi roulant à vive allure sans qu’on puisse retrouver ses assassins. Des domiciles sont souvent attaqués à l’arme lourde et les habitants violés et dépouillés de leurs biens sans que cela n’émeuve le gouvernement. Les murs de clôture même électrifiés ne dissuadent plus les bandits.
Pourquoi avoir désarmé la police et la gendarmerie ?
Depuis quand une police aux mains nues a pu dissuader des bandits ? Les FRCI, sont-elles au service du peuple ivoirien ou du président Allassane Dramane Ouattara et de sa tribu ? Comment sortir de l’engrenage ? L’armée ivoirienne dans sa forme actuelle peut-elle assurer la défense des frontières du pays et protéger et ivoiriens ? Une armée de pillards, de voleurs, de violeurs, d’égorgeurs, de cambrioleurs de banques, de trafiquants en tous genres, peut-elle défendre la paix et la sécurité de la Côte d’Ivoire ?
Une armée dans laquelle on retrouve des évadés de prisons, des dozos et autres zozos, peut-elle se porter garante de la survie de l’Etat et des citoyens ? Peut-on instaurer la démocratie et l’enracinée dans un environnement ou les milices côtoient les forces régulières ralliées du bout des lèvres au vainqueur d’un bras de fer électoral ? Comment restaurer la confiance entre le peuple et son armée ?
Ne pas se poser ces questions au grand jour et maintenant, c’est se mettre aujourd’hui dans l’impossibilité de comprendre ce qui arrivera demain. Car il y aura dans le futur proche des élections présidentielles en 2015. Chaque camp a gardé dans cette perspective, sa capacité de nuisance. Voilà pourquoi il faut ramener l’armée, la gendarmerie et la police à leur mission première. Protéger la vie des ivoiriens sans distinction ethnique, régionale ou religieuse.
Il faut sortir de cette logique de type mafieuse d’une armée clanique pour rassurer les ivoiriens car si on ne le fait pas aujourd’hui. Il nous sera difficile de rejeter de telles pratiques quand un Koulango, un Guéré ou un Abey arrivera demain au pouvoir. Qui ira investir dans un tel pays ? Toutes les ambassades déconseillent aujourd’hui, Abidjan comme destination à leurs ressortissants.
V – Trouver du travail
Les mouvements syndicaux sont politisés au point ou ils sont paralysés et ne peuvent plus défendre valablement la liberté syndicale et revendiquer des meilleures conditions de travail. Mahan Gahié, le secrétaire général de la centrale syndicale Dignité, fut emprisonné et torturé sans que cela ne soit un problème majeur pour le mouvement syndical ivoirien visiblement en perte de vitesse.
Le plus grand casse-tête des temps prochains sera comment mettre son enfant à l’école, il y a aujourd’hui des classe de 75 à 85 élèves par classe. L’état complètement débordé n’arrivera pas à démocratiser l’école exactement comme l’autosuffisance alimentaire n’a jamais été son problème. Il y aura une détérioration complète de l’enseignement aussi bien dans le public que dans le privé au point ou la faillite du système éducatif ivoirien sera constaté sur son lit de mort le samedi 7 aout 2060.
Trouver du travail ou entrer dans la fonction publique ivoirienne dans les prochaines années relèvera du miracle, un chômage des jeunes concernera plus de 47 pour cent de tous ceux qui auront un diplôme. Les différends gouvernements seront dans leur logique ethnique et les concours seront plus ouverts aux membres du groupe l’ethnique présidentiel et rien de plus. Comment résorber le chômage des jeunes quand la corruption, les impôts multiples et la bureaucratie ne favorisent pas la création d’entreprises ? Tel sera le défi dans le domaine du travail au pays des éléphants.
VI – Se soigner en Côte d’Ivoire en 2060
Abidjan avec ses trois CHU, sera une mégalopole englobant Dabou, Sikensi, Anyama, Azaguié, Agboville, Bassam, Bonoua et en approche d’Adiaké, imaginer la circulation. Les trois ponts sur la lagune ébrié ne serviront à rien il faudra deux heures de temps pour aller de Treichville au Plateau. L’idéal serait d’avoir quatre autres CHU, à Bassam, Bingerville, Anyama, et Dabou. Mais ces investissements ne se feront jamais.
Notre pessimisme ici se base sur notre incapacité à entretenir simplement ce qui existe.
Au CHU de Treichville et vous pouvez vérifier nos affirmations :
– les urgences de chirurgie sont fermées depuis une année
– le service de pneumologie est fermé depuis bientôt deux ans
– le scanner est en panne depuis cinq ans
– les mammographies sont impossibles car les appareilles sont en pannes depuis sept ans. – Ne parlons même pas des gants ou des simples seringues introuvables.
– Que doivent faire les médecins et infirmiers quand un hôpital manque de tout jusqu’au désinfectant ?
Comment pouvons-nous croire encore à l’hôpital public dans des conditions aussi désastreuses ? On ferme un service parce que nous sommes incapables de faire réparer un appareil médical. C’est incroyable et c’est cela la Côte d’Ivoire ? Mais le pire est qu’on s’en prend vertement à celui qui dénonce le mal. C’est cette acceptation permanente de l’aveuglement et de la médiocrité qui est à la base des malheurs de la Côte d’Ivoire.
L’assurance maladie universelle n’était pas une urgence pour le présent gouvernement, il fallait naturaliser les Burkinabés et les Maliens pour en faire un électorat, entre temps les hôpitaux sont devenus des mouroirs au point ou le président de la république lui-même préfère aller se faire examiner et se soigner à l’étranger. Les services d’urgences de nos CHU n’ont rien pour les premiers soins aux blessés. Quel est donc ce pays bizarre qui veut être émergeant en oubliant l’essentiel c’est-à-dire la santé de ses habitants?
Sous la pression des grands groupes pharmaceutiques, la Côte d’Ivoire n’a pas envisagé de créer sur son sol une industrie pharmaceutique locale capable de couvrir ses besoins en médicaments de premières urgences. La quasi totalité des médicaments est importée à des prix prohibitifs auprès des laboratoires français qui en situation de monopole tiennent ici un marché juteux.
En 2060 une boite d’aspirine normale de 10 comprimés qui coute aujourd’hui 1000 F CFA coutera 4000 F CFA, les pharmaciens et leurs laboratoires fournisseurs s’opposeront toujours à la naissance d’une assurance maladie universelle dans nos pays africains. Les riches ayant les moyens d’aller se soigner à l’étranger, le peuple comme aujourd’hui sera livré à lui-même avec des coûts de soins difficilement atteignables avec les revenus de la majorité de nos populations.
VII – Le défi de l’eau potable
La pression démographique sur les nappes phréatiques qui alimentent les grandes agglomérations urbaines, comme Abidjan, Bouaké, Daloa, Korhogo, Man ou Odienné, seront à saturation. Avoir de l’eau potable pour boire et pour les besoins domestiques deviendra un casse-tête pour les ivoiriens. Le mètre cube d’eau qui coute 650 F CFA aujourd’hui atteindra les 25000 F CFA en 2050.
Les métiers liés à l’eau comme les camions-citernes de distributions, les charretiers, les porteurs d’eau ou les vendeurs d’eau de quartiers seront des métiers très lucratifs grâce à la raréfaction de l’eau potable, qui deviendra simplement une marchandise commerciale.
Ceux qui ne seront pas capable de payer les factures faramineuses d’eau qui a été privatisée en Côte d’Ivoire, depuis belle lurette au profit d’opérateurs privés plus soucieux de faire des bénéfices, connaitront des coupures d’approvisionnement sans ménagement.
Le problème de la qualité de l’eau va se poser, raréfaction oblige. Ceux qui ont les moyens boiront de l’eau minérale, la grande bouteille d’eau minérale coute aujourd’hui 500 F Cfa et la petite 250 F CFA aux alentours de 2050 elle coutera 1500 et 750 F CFA, ils ne seront pas très nombreux à pouvoir s’offrir cette eau qui deviendra un luxe réservé aux gens des beaux quartiers et à la nomenklatura ivoirienne.
Dans les quartiers populaires comme Abobo, Yopougon, Koumassi, Port-Bouët ou Anyama, les populations démunies auront recours à des puits pour s’approvisionner en eau. Dans les cours communes la nappe phréatique n’est pas loin des toilettes et voilà que le cholera et son frère jumeau la typhoïde, qu’on croyait éradiquer, feront leur retour triomphal pour nous rappeler l’imbécillité de nos choix en matière d’eau potable. Ils feront des ravages à grande échelle, parce que des petits malins croient aujourd’hui encore qu’on peut gouverner sans prévoir.
VIII – La disparition de la forêt ivoirienne
Depuis l’indépendance il n’y a pas eu une politique volontariste de gestion de la forêt. Le ministère des eaux et forets est une coquille vide au sein du gouvernement. Pour preuve, les forets classés sont occupées pour des plantations agricoles ou pour l’exploitation sauvage de bois précieux. Le ministère n’a aucun moyen d’assurer véritablement la protection du patrimoine forestier national. C’est d’ailleurs lui qui attribue les permis d’exploitation de la forêt primaire ivoirienne.
Regardez les parcs animaliers de la Côte d’ivoire, le braconnage à eu raison des espèces rares dont certaines étaient classées au patrimoine mondiale de l’humanité, vous croyez que le ministère des eaux et forêts peut véritablement protéger les parcs nationaux ivoiriens? Nous sommes aujourd’hui les témoins de l’immense faillite qui se dessine à l’horizon.
La désertification avance à grand pas dans un désastre inévitable, à cause du manque de vision des différents gouvernements ivoiriens. Dans les prochaines années le bois deviendra de plus en plus rare. La forêt sera un vieux souvenir aux alentours de 2050, au point ou les portes et les fenêtres des maisons ivoiriennes seront tous en fer ou en tôle exactement comme dans les pays voisins comme le Mali et le Burkina-Faso. Les métiers liés à la ferronnerie auront un avenir certain dans cette perspective.
IX – Du fléau de la corruption parlons-en !
Nous sommes de ceux qui n’ont jamais digéré la surfacturation des complexes sucriers dans les années 1970. Et surtout de l’impunité qui a couvert leurs auteurs. Mais plus grave de l’arrogance et des richesses qu’ils affichent aujourd’hui avec mépris pour le contribuable ivoirien qui fut floué dans cette opération crapuleuse.
– Nous invitons donc le gouvernement ivoirien à travailler avec toutes les parties prenantes pour promouvoir une volonté politique sincère pour combattre la corruption par des méthodes qui engagent l’ensemble de la société ivoirienne. Les marchés publics de gré à gré dans l’opacité totale doivent être stoppés net aujourd’hui et maintenant. Au risque de faire de la Côte d’ivoire un Etat mafieux.
– encourageons le gouvernement ivoirien a poursuivre ses efforts pour augmenter la transparence dans tous les domaines, particulièrement celui de la passation des marchés publics et la vente ou l’octroi de licences pour des autorisations et intérêts économiques, en éliminant les obstacles bureaucratiques, en permettant une adjudication ouverte et concurrentielle pour les contrats publics par l’interdiction des pots-de-vin et en adoptant des procédures susceptibles de régler les plaintes exprimées lors de l’attribution des contrats ou la vente ou l’octroi de licences pour des concession économiques.
C’est aussi le devoir du gouvernement ivoirien de créer des partenariats entre les secteurs publics et privés pour développer des systèmes fiables, ouvert et compétitifs, y compris les appels d’offres ouvert au niveau local, national et international.
Les élites politiques et administratives de la Côte d’ivoire d’aujourd’hui sont-t-elles à même d’affronter le défi étique auquel le pays se trouve confronté ? Voilà la grande question à laquelle elles doivent répondre par un oui sincère, afin de permettre aux ivoiriens de consolider la démocratie naissante, en trouvant des nouveaux mécanismes de gestion et d’exercice du pouvoir politique plus attentifs à l’éthique.
Car en définitive le plus grand danger qui menace la démocratie naissante ainsi que nos libertés de citoyens et de citoyennes, c’est bien le masque hideux de la corruption. Le danger pour l’état de droit ne réside pas dans l’acte criminel qu’est la corruption, mais dans la possibilité qu’ont les corrompus du fait de leurs énormes puissance financières, d’influencer durablement les processus démocratiques de décision.
Ouvrez bien les yeux chers concitoyens et vous comprendrez que celui qui tien de tels propos sera toujours mal vu par un état qui aime le floue et se tien comme un ennemi acharné de la transparence. En 2060 la Côte d’ivoire sera un pays tellement corrompu que
Mettre son enfant à l’école, trouver un logement, un travail ou une place dans un avion sera pratiquement un rêve pour les ivoiriens.
X – Postulat de conclusion générale
Ne pas avoir sa propre monnaie, travailler pour aller déposer de façon non remboursable la moitié de ses revenus dans le trésor d’un autre pays, c’est de la stupidité. La Sierra Leone, la Mauritanie, le Rwanda ou le Ghana font mieux que cela. Tous les pays émergeants ont leur propre monnaie, ou est celle de la Côte d’Ivoire ?
Il faut couper le cordon monétaire qui lie nos malheureux pays africains à ce pays vampire qu’est la France. Il faut le couper court et jeter le reste sanglant très loin et au besoin en pleine brousse, pour qu’il soit dévoré par les hyènes ou les charognards. Il n’y jamais eu de souveraineté et de développement sans monnaie. Le Francs CFA est une monnaie de vassalisation utilisée par des pays qui seront des éternels captifs.
La Côte d’ivoire ne sera pas un pays émergeant en 2025 comme le prétendent certains politicards ivoiriens avec leurs rêves trompeurs portant les seaux du mensonge et du rattrapage ethno tribal. Les problèmes d’aujourd’hui vont être multipliés par dix. Prenons simplement la problématique de l’hygiène publique. Observez la baie lagunaire de Cocody et tous les sacs en plastique dans les rues d’Abidjan. Accra et Kigali, sont ici des exemples de propreté que la Côte d’Ivoire n’atteindra pas en 2050.
Alors l’émergence comme slogan politique est carrément démoralisant car ne reposant sur rien de concret. Même pas sur la liberté de penser. Un pays où on ne ramasse plus les ordures ménagères, un pays où on entretien plus les rues et les routes alors que l’argent affecté à cette besogne est dépensé dans des surfacturations, le népotisme, le clientélisme et d’autres abus ne peut pas être un pays porteur de progrès et de bien être pour ses habitants au point d’être émergeant du jour au lendemain.
Notre pessimisme sur l’avenir de la Côte d’ivoire se nourrit les mensonges et les blocages actuels entretenus par les politiciens ivoiriens hautains et médiocres. Si ce n’est pas une malédiction, comment un pays qui avait tout au départ pour réussir sa vie nationale a pu devenir un pays ou prendre un simple taxi devient l’enfer pour le passager. Quel touriste qui ira visiter un tel pays ? Autant aller visiter l’enfer pendant qu’on y est.
Les pénuries, la faim, des épidémies, les guerres interethniques, la mauvaise gouvernance, la mauvaise foi, la démocratie à reculons, le népotisme, le rattrapage ethno tribal et la catastrophe du système éducatif pénalisent l’ensemble du pays et tirent la vie économique et sociale par le bas en empêchant durablement le pays d’être prospère pour mener une politique nationale en faveur du bonheur des ivoiriens.
L’ivoiro-pessimiste radical que nous sommes, affirme que les blocages dénoncés plus haut ne permettront aucun développement dans les années avenirs. L’endettement faramineux de l’Etat ivoirien, la violence dans la vie publique, la corruption et le tribalisme nous éloignent sans cesse du destin voulu par nos pères. Fonder un état nation à notre service, c’est-à-dire pour conduire notre bien être et non le contraire.
Tout cela ne nous donne pas une vision positive de l’avenir. Les questions concernant l’eau, le système éducatif, la qualité du service public, le logement, la réorientation de l’agriculture ivoirienne dans une direction d’autosuffisance alimentaire pour palier aux pénuries, la protection de l’environnement et de la forêt ivoirienne, la création d’une industrie pharmaceutique pour la production sur place des produits d’urgences.
La sécurité des ivoiriens, le chômage des jeune ou boire de l’eau potable plus de cinquante ans après l’indépendance nous n’avons pas été capables de satisfaire ce minimum, ce n’est pas avec nos hôpitaux sans médicaments que nous serions émergeants en 2050. Il ne faut pas rêver et surtout porter des rêves trompeurs aux pauvres gens dans un pays sans boussole ou vous risquez l’égorgement à tous les coins de rues.
Aucune aide extérieur ne viendra nous sauver. Ce n’est pas non plus chacun de son côté que chaque ivoirien fera sa côte d’ivoire. C’est tous les ivoiriens ensembles qui accoucheront la nouvelle Côte d’ivoire porteuse de paix, de dignité et de progrès pour tous. Sur ce plan nous sommes tous d’accord. Mais qu’est ce qui est fait aujourd’hui pour réussir une simple réconciliation nationale ? Rien, rien du tout. C’est cela le drame ivoirien.
Le danger à moyens terme en Côte d’Ivoire, si cette crise perdure, c’est la parcellisation à terme du pays. L’Etat n’ayant plus d’autorité, le pouvoir complètement démonter et emporté ailleurs. L’Etat incapable d’assurer la sécurité des personnes et des biens, amène le citoyen ivoirien à se réfugier dans sa tribu ou dans son groupe ethnique.
Car il se sent mieux protégé par sa tribu, l’Etat devient ainsi une fiction juridique dans laquelle chaque communauté se bat pour son propre intérêt, ce qui conduit à terme à l’implosion du pays. Nous avons vu cela au Libéria, en Somalie et en Sierra Leone.
La géopolitique moderne utilise le terme de libanisation, qui est un phénomène traduisant la déconfiture d’un pays ou les différentes communautés qui le constituent, entre en conflit pendant plusieurs décennies, ce qui achève la décomposition de l’Etat en faisant de l’indépendance nationale une plaisanterie, de l’intégrité territoriale, une fiction et de la souveraineté de l’Etat un rêve complètement inaccessible.
Voilà les faits que nous étalons ici devant nos lecteurs, si l’histoire proche et lointaine contredit notre position nous serions les premiers à applaudir. Mais pour l’instant nous ne voyons aucun avenir pour un pays couché à plat ventre devant les intérêts des pays étrangers et qui ignore royalement son propre avenir et la vie quotidienne de son peuple.
Nous attendons donc des acteurs de la vie politique ivoirienne qu’ils donnent tord au grand dramaturge Allemand, Bertolt Brecht, quand il disait : < < Nous voulûmes être des frères, nous ne sûmes même pas devenir des amis. >>
Que la paix soit au cœur de la vie politique ivoirienne, en ces moments de doutes et d’incertitudes, pour rendre au pays des éléphants sa raison d’être et son énergie créatrice.
Merci de votre aimable attention.
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano (Suisse)
Tel. 004179.246.53.53
Email : nicolasnzi@bluewin.ch
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