Côte d’Ivoire – Le FPI style Affi ou le dégré zéro de la résistance

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Affi N’guessan aurait-il un agenda caché, en vue de…

Le style Affi ou le renversement des valeurs et des priorités de la lutte

Par Ozi-Godo source: re.ivoire-blog.com

Affi à l’ombre de Gbagbo, ou l’inverse? Affi N’guessan aurait-il un agenda caché, en vue de la prochaine élection présidentielle de 2015 à laquelle il aimerait bien se présenter en lieu et place du président Laurent Gbagbo? Cette question lancinante, qui ne cesse de tarauder de façon inquiétante la galaxie patriotique acquise à la cause du combat du célèbre prisonnier politique de la Haye, mérite d’être posée ouvertement. Car, à regarder de près le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, parcourir la Côte d’ivoire, et à l’écouter prêcher la réconciliation dans tous ses meetings, l’on ne peut s’empêcher de douter de sa capacité, et de sa volonté réelle, de créer un rapport de force propice à la libération du président Laurent Gbagbo, injustement incarcéré à la Haye.

En effet, Affi N’guessan, à qui est dévolu la lourde responsabilité de créer un rapport de force en faveur de la libération du président Gbagbo, donne de plus en plus l’impression, s’il n’a pas un autre agenda caché, de ne pas être à la hauteur des attentes du peuple ivoirien. A l’observer jouer sa partition sur le terrain, on sent un louvoiement qui cache mal son jeu, tant sa démarche ne cesse de trahir sa marche.

En effet, que nous donne-t-il à voir ? N’est-ce pas un Affi devenu, pour la circonstance, l’un des missi dominici de Ouattara? N’est-ce pas, lui, et lui seul, on peut le dire, qui parcourt en ce moment les pistes impraticables de la Côte d’ivoire pour prêcher la réconciliation?

Mais alors? Est-ce à Affi, et au FPI, de prêcher la réconciliation, et de faire le boulot de Ouattara, de Soro et de la communauté internationale à leur place ? Est-ce à Affi N’guessan de faire le « missus dominicus » de ce régime, quand les mêmes continuent de pourchasser les nôtres, et de les traiter comme des moins que rien, les tuant ou les emprisonnant à tour de bras, en vue de les déposséder de ce qu’ils ont de plus cher au monde ; c’est-à-dire leurs terres, leurs biens, et leurs enfants? Mais diantre, que lui ont-ils promis, qui vaille la peine de renier le combat pour la libération de Laurent Gbagbo?

Enfin, ils étaient nombreux, ceux qui ont espéré que la libération d’ Affi, et de la haute direction du FPi, dynamiserait la résistance et lui donnerait une impulsion nouvelle capable de changer les rapports de force en faveur de la libération des dignitaires civils et militaires de l’ancien régime.Mais aujourd’hui, force est de constater, qu’ils sont de plus en plus nombreux ceux qui commencent à douter et à perdre leur espoir et leurs illusions. Mais où nous mène-t-il se demandent-ils ?

Car, aujourd’hui, la mobilisation, au niveau de la diaspora, a pris du plomb dans l’aile. La pression, que la direction intérimaire du FPI avait maintenue constante sur le régime Ouattara, est retombée. Le pouvoir d’Abidjan a repris du poil de la bête tant il bénéficie aujourd’hui d’une accalmie sur tous les fronts (militaire, diplomatique, politique).

Et pour cause ? Affi, devenu l’un des missi dominici attitré du régime, est à l’oeuvre pour faire baisser la pression sociale en prêchant la réconciliation nationale! Mais diantre, Affi sait-il au moins qu’il n’a pas le droit de faire moins que la direction intérimaire du FPI incarnée par les Miaka, Akoun, Richard Kodjo, Koua Justin, et les autres?

On s’en souvient, la direction intérimaire, en son temps, avait réussi à délégitimer complètement le pouvoir de Ouattara aux yeux de la communauté internationale, par un boycott intelligent des élections. Elle avait aussi réussi à réorganiser et à redynamiser la mobilisation de la diaspora africaine en Europe. Elle avait également réussi à mener une offensive médiatique, diplomatique, juridique et politique, qui a su maintenir avec constance une atmosphère sociale de pression sur le régime d’Abidjan, qui n’avait d’autres choix que de libérer la haute direction du FPI, afin de desserrer un peu l’étau qui ne cessait de l’étrangler. Cette direction intérimaire, on s’en souvient encore comme si c’était hier, n’avait qu’un seul mot à la bouche, la libération de Gbagbo et de tous les autres, avant toute forme de discussion.

Mais, aujourd’hui, que fait Affi dans ses meetings?

Dans ses meetings, la libération de Gbagbo est devenue secondaire. Dans ses meetings, la libération de Laurent Gbagbo n’est plus le sujet, le débat. Mais, le débat aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, pour Affi, c’est la réconciliation. La réconciliation d’abord.

Ce faisant, Affi a opéré, sous nos yeux et avec notre silence coupable, un renversement des valeurs et des priorités de la lutte. Avec Miaka, Laurent Gbagbo était la condition de la réconciliation. Avec Affi, la réconciliation est devenue la condition de la libération de Gbagbo. Mais, ce discours, ne vous semble-t-il pas l’avoir déjà entendu dans la bouche de Jeannot Ahoussou Kouadio? Moi si.

Qui donc croit-on berner avec ce discours qui opère un renversement des priorités de la lutte ? Est-ce là la priorité du FPI dirigé par AFFI ? Qu’on ne trompe pas impunément les ivoiriens et démocrates africains ! Seul un rapport de forces sur le terrain, peut véritablement sortir Gbagbo Laurent de là où il est à la Haye. Toute autre stratégie est un leurre ! Car le chien ne change pas sa manière de s’asseoir.

Nelson Mandela est sorti de prison parce que les rapports de forces ont changé en sa faveur. Et, c’est parce que Nelson Mandela est sorti de prison que la réconciliation des sud-africains a été possible. L’inverse n’est pas vrai. Ce n’est pas la réconciliation qui a fait sortir Mandela de prison. Mandela est sorti de prison parce que les afrikaners avaient peur, ils craignaient pour leurs vies et pour leurs intérêts. Mandela est donc sorti de prison en sauveur des Afrikaners. Voilà la vérité.

Mandela est sorti de prison pour rendre possible la réconciliation. Mais, Affi, le fils de Gbagbo, n’est-il pas, sous nos yeux et avec notre silence complice, en train de couper l’herbe sous les pieds de Laurent Gbagbo? N’est-il pas, avec cette stratégie de louvoiement, en train de tuer et d’enterrer le père sans en donner l’air? N’est-il pas en train de donner raison à ceux qui soutiennent mordicus qu’il a un agenda caché, et que la libération de Gbagbo ne l’arrange pas?

Dans tous les cas, il y a des actes qui ne trompent pas. Pascal Affi N’guessan est en train d’opérer sous nos yeux, et avec notre silence complice, un renversement des valeurs et des priorités de la lutte pour la libération de la Côte d’Ivoire.

Une analyse d’OZI-GODO
Le 27 mars 2014

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