Affrontements entre les jeunes à KORO, voici ce qui s’est réellement passé
Depuis deux semaines la commune de Koro a été le théâtre d’affrontements violents entre les jeunes occasionnant la mort de Soumahoro Maboutou dit « joli ». Ce dernier, roué de coups, a trouvé atrocement la mort. Son crâne cassé, sa colonne vertébrale brisée et sa mâchoire fracturée.
Beaucoup de choses ont été dites sur cet épisode malheureux dans l’histoire de la commune. Et pourtant la réalité est tout autre. Retour donc sur ce qu’il convient d’appeler « les évènements de Koro ».
Le défunt Soumahoro Maboutou dit «joli» doit sa mort selon les sources fiables et concordantes à l’ambulancier du centre de santé du village. C’est ce dernier qui aurait donné le coup mortel à la victime à l’aide d’un gourdin à portée de main. Aussi, a-t-il refusé qu’on évacue la victime au Centre hospitalier régional (Chr) de Touba. «Tuez-le et j’assume». C’est suite à cette injonction du sieur BAMBA Laciné dit Nanan, collecteur à la mairie de KORO que la victime SOUMAHORO Maboutou dit «joli» a trouvé cruellement la mort. Terrible fin pour ce jeune homme espoir de toute une famille, qui ne demandait qu’à vivre. Il laisse derrière lui une veuve inconsolable et 3 innocents adolescents tous, victimes de la méchanceté humaine.
Les causes du drame
Ce jour-là, dimanche 09 mars 2014, aux environs de 17 heures 30, 2 peulh éleveurs, Siaka DIALLO et Borh viennent se plaindre au chef du village contre un groupe de jeunes se réclamant du Maire SOUMAHORO Youssouf et dirigé par TRAORE Youssouf dit «dieu» pour racket portant sur des numéraires et un bœuf. «Nous avons reçu la visite d’un groupe de jeunes armés de fusil et de machettes sous la conduite de TRAORE Youssouf dit «dieu» ; ils nous ont exigé le paiement des droits d’installation sur les parcelles qui s’élève à 50.000francs. A défaut, ils nous ont contraints à leur donner un bœuf qu’ils ont plus tard -selon les informations recueillies dans le village – vendu au boucher KONE Kalifa. Nous avions souhaité rencontrer le chef du village avant toute chose, ils y ont opposé un refus catégorique. Pris de peur, nous nous sommes exécutés pour avoir la vie sauve en leur donnant un jeune taureau.» Ont-ils soutenu. A l’absence du chef central de KORO, son intérimaire Ibrahima BAKAYOKO a envoyé BAKAYOKO Amara appeler le chef des mises en cause. « Je ne bougerai pas d’ici sans la permission de mon patron » a-t-il argué. Signalons que TRAORE Youssouf est veilleur de nuit au domicile du Sous-préfet de la localité. Informé, le commandant autorisa l’indélicat employé à répondre à la convocation du chef. Une fois hors de la résidence de l’autorité sous préfectorale, «dieu» se rebiffa : « je ne répondrai pas à l’appel de votre chef dont je récuse l’autorité. Je ne le ferai que lorsque le Maire me l’aura demandé » a-t-il fait savoir. « Ce n’est qu’une simple convocation, il faut donc répondre» lui a conseillé l’envoyé du chef de village. Peine perdue. La bande à « dieu » réunie au domicile du sieur Yaya TRAORE géniteur de ce dernier, pour le partage du butin, accourt et l’entretien entre les 2 jeunes tourne très vite à la bagarre. Parmi les jeunes venus secourir BAKAYOKO Amara, se trouvait SOUMAHORO Maboutou dit «joli». «C’est un des responsables de la jeunesse de KORO, vous n’allez pas tout de même le brutaliser.» aurait lancé ce dernier. «S’il répète ce qu’il vient de dire, tuez-le et j’assume.» a vociféré BAMBA Laciné dit «nanan» présent sur les lieux, tout excité.
Les témoignages d’une habitante
Aïcha BAMBA témoin oculaire et auriculaire raconte : « Après l’injonction de Bamba laciné dit Nanan, Moussa Diomandé dit « kimou » muni d’un gourdin, asséna un violent coup sur la tête de « joli » qui l’affaissa. Agonisant, le pauvre reçut un autre violent coup de pied à la mâchoire de la part de BAKAYOKO Vamo. Pour boucler la série des violences, c’est Issa BAKAYOKO qui donna le dernier coup de gourdin au flanc de l’infortuné «joli» qui avait perdu connaissance car il ne bougeait plus. Tout porte à croire que l’assassinat de «joli» était programmé au regard de la férocité avec laquelle ils se sont acharnés sur lui.» Nous a-t-elle révélé. Avant d’ajouter ceci « Je suis prête à rendre témoignage où que l’on m’appelle.» A-t-elle promis entre deux sanglots. Joint au téléphone El Hadj BAKAYOKO Mamadou dit Déhi déclare : « Je regrette ce qui s’est passé mais il fallait s’y attendre. Chaque fois, j’ai été pris en partie par les jeunes et personne n’a levé le doigt au village.» s’est-il exclamé. Sans toutefois expliquer ce qu’on lui reprochait. Quant à SOUMAHORO Maboutou, au regard de la gravité que présente son état et sur instruction du médecin-chef de KORO, il est transporté au Chr de TOUBA dans un véhicule banalisé ; l’ambulancier-meurtrier ayant refusé de remettre la clé de l’ambulance. Maboutou a rendu l’âme le lundi 10 mars 2014 à 19 heures 17 minutes des suites d’une fracture du crâne et de nombreuses autres blessures. Il a été conduit à sa dernière demeure par une population complètement médusée. Notons qu’à la suite de ce crime, auteurs et commanditaires disparaissent dans la nature avant de réapparaitre quelques moments plus tard à la résidence du Gouverneur CISSE Ibrahim où gîte et couvert leur ont été servis au grand dam des populations qui espéraient les voir arrêtés par la gendarmerie. D’ailleurs, c’est à partir de la résidence du Préfet que le principal meurtrier a regagné la ville de Daloa a-t-on appris de source bien introduite. En conséquence, des jeunes amis de « joli », pris de colère et exacerbés par l’attitude complaisante du Préfet, ont saccagé quelques domiciles de certains parents proches des auteurs et commanditaires de ce forfait. « Ma maison a été saccagée et ma moto emportée » s’est répandu en lamentation l’enseignant à la retraite BAMBA Mamadou, frère ainé de l’instigateur de cette horrible mort. Comme pour sanctifier la terre sainte d’El Hadj Moussa BAKAYOKO souillée par cet assassinat, une forte pluie est tombée avec des grêlons sur la cité de «Yirima» quelques instants après l’inhumation de « joli ». Pour l’heure, le chef de village BAKAYOKO Kassimou et les imams multiplient les rencontres avec les populations pour pacifier la situation. Quant au Maire SOUMAHORO Youssouf venu dans sa propre commune sous haute protection des éléments FRCI avec lesquels ils entretient de bons rapports depuis la rébellion en est immédiatement reparti abandonnant la commune de KORO à ses malheurs et dans un calme précaire.
Le service de communication du Chef de village de KORO
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