Côte d’Ivoire: une année 2013 critique pour la société des caoutchoucs de Grand-Béréby

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Agence Ecofin –

La valeur du titre de la Société des Caoutchoucs du Grand-Béréby (SOGB), a chuté vendredi 21 mars cumulant un recul global de 27,8% depuis le 1er janvier 2014, après que l’entreprise ait publié des résultats 2013 décevants, marqués par un environnement mondial délicat pour le caoutchouc et l’huile de palme. « La baisse du résultat par rapport à l’exercice précédent s’explique principalement par la baisse des prix de vente de caoutchouc et d’huile de palme de 23% et 19% respectivement », a commenté l’entreprise dans ses résultats. Concrètement, l’ensemble des indicateurs de la SOGB ont affiché un recul durant l’année de référence, avec 64,12 milliards de FCFA de produits vendus, contre 73,15 milliards de FCFA en 2012.

Les charges n’ayant que très peu baissé, la valeur ajoutée a reculé, partant de 35,31 milliards en 2012, à 24,68 milliards de FCFA, et le résultat d’exploitation brut n’a été que de 13,4 milliards de FCFA contre 24,58 milliards de FCFA en 2012. Rappelons que du côté des charges les dettes financières de l’entreprise ont progressé, passant de 9,2 millions de FCFA à 6,11 milliards de FCFA. Dans le même temps, l’entreprise a du accroitre les charges du personnel qui ont légèrement augmenté à 11,2 milliards de FCFA contre 10,7 en 2012.

Enfin la capacité d’autofinancement de SOGB a chuté de près de la moitié, partant de 20,19 milliards de FCFA en 2012, à 10,58 milliards de FCFA. Au final, le résultat net chute de près de 39% s’achevant à 5,8 milliards contre 15,2 milliards en 2012. Notons toutefois que l’entreprise s’est constituée un report à nouveau de 19,38 milliards de FCFA supérieur comparé au 17,64 milliards de FCFA constitués en 2012. Il est à relever que ces résultats interviennent dans un contexte international marqué par un recul sur les prix du caoutchouc. Malgré une hausse constatée de 20% des prix depuis le début d’année 2014, les prix du caoutchouc restent très bas, comparés aux niveaux de 2011. Une tendance qui risque de ne pas changer à court terme. Tout d’abord avec la crise mondiale qui s’est déclenchée en 2008, le secteur de l’automobile (qui consomme près de 41% de la production mondiale du produit), a chuté, pesant sur la demande de caoutchouc. Une illustration de cette situation est à noter avec les résultats financiers 2013 de Michelin, le deuxième producteur au monde de pneus qui a reculé de 28% malgré un recul du prix de sa matière première. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser au regard des perspectives de l’économie chinoise (un tiers du marché de l’automobile), qui prévoit un recul de la demande même dans ce secteur. Cette situation explique le deuxième motif de pessimisme, les stocks de caoutchouc sont désormais au plus haut depuis près de 10 ans, faisant tomber d’avantage les coûts Face à cette ambiance, le plan de la Côte d’Ivoire 6ème producteur mondial et premier africain, de doubler les surfaces à l’horizon 2020 semble remis en cause. Dans sa communication financière, la SOGB n’a pas fait plus de commentaire sur ses perspectives.

Idriss Linge

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