Côte d’Ivoire – le FPI accuse la commission Banny de mener ses activités de façon solitaire

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Par Serge Alain Koffi

Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, a accusé la commission chargée de conduire la réconciliation en Côte d’Ivoire après la crise post-électorale de novembre 2010-avril 2011, “de mener ses activités de manière solitaire’’

“Alors qu’on s’attendait à ce que la commission dialogue vérité réconciliation (CDVR) associe les vrais protagonistes de la crise, les partis politiques, la société civile et les victimes, au processus de réconciliation nationale, celle-ci a choisi de mener ses activités de manière solitaire, à l’insu des populations et des belligérants’’, a déclaré le FPI, dans un communiqué signé par son porte-parole, Laurent Akoun.

Pointant “la non implication des acteurs de la crise’’ et “l’insuffisance de lisibilité’’ de la démarche de la Commission, l’ex-parti présidentiel estime que “la méthode de la CDVR qui allie réconciliation, justice des vainqueurs, exclusion des vrais protagonistes et catégorisation des victimes n’est pas de nature à favoriser l’adhésion des populations ivoiriennes à cette noble ambition de réconciliation nationale’’.

Créée au lendemain de la crise post-électorale qui a fait près de 3.000 morts en 2011 par le président Alassane Ouattara et calquée sur le modèle sud-africain, la commission, suscite beaucoup d’interrogations et de critiques dans la classe politique.

Elle est régulièrement accusée par la presse de produire peu de résultats probants, trois ans après sa mise en place. Selon une ordonnance de M. Ouattara signée le 3 février, le mandat de la CDVR expiré depuis septembre dernier, a été prorogé de 12 mois.

Elle a achevé début mars une phase pilote d’audition des victimes des différentes troubles sociopolitiques survenues dans le pays entre 1990 et 2011, à laquelle succéderont celles des enquêtes afin “de remonter aux auteurs présumés de violations’’ et des audiences publiques.

Jugeant ces séances pilotes “prématurées’’, en raison “du climat de méfiance et d’insécurité permanente qui prévaut encore’’ en Côte d’Ivoire, le FPI invite plutôt la commission à s’approprier “dès maintenant’’ son projet des Etats généraux de la république (EGR), un cadre devant servir d’ « instrument opérationnel de la réconciliation ».

Un projet que M. Ouattara a déjà rejeté, estimant que c’est une « perte de temps ».

SKO/GBK

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