Levée de fonds: le marché régional contrarie la Côte d’Ivoire

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Des liasses de billets de francs CFA d’Afrique de l’Ouest. © Issouf Sanogo / AFP


Le Point.fr Par Malick Diawara

Le gouvernement voulait mobiliser pour 250 milliards de francs CFA d’obligations. Seuls 241,7 milliards ont été au rendez-vous.

L’opération avait été lancée le 25 février dernier. Après le succès du forum Investir en Côte d’Ivoire, qui s’est tenu à l’hôtel Ivoire du 29 janvier au 1er février dernier avec, comme le signale Le Patriote, « un taux de satisfaction des participants de 84% pour des intentions d’investissement de 443 milliards de francs CFA », l’heure était à l’optimisme. Pourtant, le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine n’a pas répondu aux attentes des autorités ivoiriennes quant à leur volonté de lever pour près de 250 milliards de francs CFA d’obligations.

Le Trésor public ivoirien avait pourtant pris toutes ses dispositions pour assurer le succès de cette levée de fonds. Pour preuve, il est même allé jusqu’à confier des mandats de placement à NSIA Finances et à Bank of Africa Côte d’Ivoire. Si la seconde structure, filiale locale de la banque marocaine BMCE, a su placer pour 180 milliards de francs CFA, la première na pas réussi à dépasser le niveau de 61 milliards de francs CFA, remplissant moins que les deux tiers de son mandat. Sans être catastrophique, le montant des placements n’en reste pas moins en deçà de l’objectif de départ, même si, en réalité, c’est le sérieux de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest qui a réduit le niveau des souscriptions. La BCEAO a en effet rejeté pour environ 23,9 milliards de francs CFA de coupons pour « non-conformité aux normes ».

Cela dit, face aux interrogations sur le bilan mitigé de cette levée de fonds, plusieurs analystes avancent l’hypothèse d’une « désorientation » des souscripteurs traditionnels du fait du recours du pays dirigé par le président Ouattara à des conseillers pour une opération qu’ils jugent banale. Jusque-là, en effet, ce sont le Trésor public et la BCEAO qui étaient à la manoeuvre pour ce type d’appel de fonds. Une interprétation qui devra faire réfléchir à Abidjan, où les mandats à BOA Côte d’Ivoire et NSIA Finances auraient coûté près de deux milliards de francs CFA. Une belle somme par ces temps de crise.

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