Côte d’Ivoire: Après son retour d’exil, Pr Alphonse Voho Sahi: « Après ce que chacun de nous a enduré, je peux dire qu’on est averti »
C’est avec une émotion contenue et un brin d’humour que le professeur Voho Sahi a répondu à ses frères et sœurs cadres et élus des régions du Cavally et du Guémon allés le saluer, hier. Voici quelques extraits du premier discours de l’ex-ministre ;
«Chers frères et sœurs, je dirai seulement trois mots : Merci, reconnaissance et encore merci… Je dis merci, avant tout, à Dieu qui nous a préservés… Vous savez, la guerre montre les limites de l’homme. Vous avez beau être riche, votre richesse ne vaudra pas grand-chose face au fusil, face au canon ; même si vous êtes militaire et que vous n’avez plus de munitions, vous avez atteint vos limites militaires. C’est dans la guerre que l’homme prend conscience de ses limites. Il n’y a pas de courage ni de richesse qui tiennent face à la guerre… Si un homme survit à la guerre, ce n’est pas de son fait, mais du fait de Dieu… Le président Gbagbo disait qu’un chien qui a vu le lion est différent de celui qui n’a pas vu le lion. Nous, nous avons vu le lion. J’ai vu le lion deux fois, ici en Côte d’Ivoire ; et j’ai vu le lion en exil. Vous qui êtes restés ici, vous avez vu aussi le lion. C’est pourquoi, je dis qu’il est temps de laisser toute la belligérance derrière nous. Et votre arrivée massive ici chez moi le démontre. Chaque chose en son temps. Je voudrais dire merci aux élus ici présents et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé aux élections. Le processus des élections et l’élection de nos frères signifient aujourd’hui qu’il est temps de ne plus faire la guerre, mais de faire la politique pour nos régions, pour nos parents. Il n’y a pas un seul ici que je ne connaisse pas… Nous sommes sortis du même moule… En vous voyant ici après une si longue absence, on ne peut qu’être soulagé. Après ce que chacun de nous a enduré, je peux dire qu’on est averti, et un homme averti en vaut deux. Vous et moi valons, chacun, deux… N’oublions jamais qu’il y a eu la guerre dans notre pays, dans notre région, dans notre esprit… En exil, nous avons vu des choses. Certains de nos camarades sont morts dans des conditions que je ne peux décrire ici…Par exemple, le maire Gnan Raymond. Il venait d’acquérir une société dont le chiffre d’affaires fait environ un milliard ; il venait de s’acheter une Mercedes Comprador, quand il a dû aller en exil en abandonnant tout cela. Mais de nous tous, il était celui qui « avait un peu ». Nous étions 20, dans une seule maison, qui dépendions de lui. Et il nous a quittés. Conséquence ou pas, quand il y a eu le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye, Gnan Raymond a piqué une crise et il ne s’en est pas remis. Koula Pouho Richard est mort à Accra, quand j’étais à Lomé…Beaucoup d’autres sont morts… C’est tout cela qui fait que quand je viens et je vous vois, je dis, il faut que tout cela s’arrête. Paul Dokoui était avec moi à Lomé. Quand on a arrêté Lida, c’était difficile de nous fréquenter. Dokoui est allé au Bénin. Hubert Oulaye, Guirieoulou, sont à Accra. Je transmets les salutations et les remerciements de tous ces frères à vous tous… C’est la manifestation de notre solidarité qui va changer le regard de la Côté d’Ivoire sur nous…»
Le Nouveau Réveil
Le titre est de connectionivoirienne.net
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