Calixthe Beyala est dans toutes les librairies du monde, avec sa nouvelle parution: Le Christ selon l’Afrique. Plus les années passent, plus l’écrivain à succès se bonifie.
C’est drôle, c’est frais, c’est coloré, très épicé et surtout bien écrit.
Ce qui étonne, c’est que le livre est aussi très sérieux. Dans la profondeur du propos, un appel à la réflexion. Des scènes épiques, empreintes d’un grand réalisme. Un côté émotionnel qui vous prend aux tripes. Sur le plan du style, un enchevêtrement de vocables justes, de scènes hautes en couleurs et contrastées, décrivant la réalité et s’entremêlant comme des cheveux dans un peigne. En lisant la première phrase, vous ne lâchez plus prise. Ce côté narratif et jouissif, cette force littéraire; ce volcan de tendresse, cet océan de beaux mots. C’est du Calixthe Beyala ! Tous azimuts !
CHRIST
Les Honneurs perdus, Paris, Albin Michel, 1996, reçoit le Grand prix du roman de l’Académie française. Ce dernier opuscule en prend le chemin. Le Christ selon l’Afrique, Paris, Albin Michel, 2014, 19,50 euros.
Découvrir Boréale, la jeune héroïne du roman est simplement un grand moment. Passionnel, exaltant, vibrant. Tout au long de la lecture, un suspens haletant. « Mais quelle haine conduit le monde ? » s’interroge l’écrivain à succès dans Le Christ selon l’Afrique. S’ensuivent alors, tout au long de cette oeuvre majeure, des expressions et mots à vous couper le souffle: « Transsexuel culturel », « Même le malheur se fatigue », « Il avait dû se viagratiser, tant, il grattait bien sa guitare », « féticher », « blanc pelliculé », « mini-jupes ou bandes quéquettes », « funérailles Rolls Royce » etc. On comprend pourquoi elle est traduite à des dizaines de langues.Que dire du personnage Bola Ochoa, la maquerelle victime d’un prophète de Dieu, qui finalement ne respecte pas les préceptes bibliques en allant faire brûler son bordel ? Un livre à mettre très vite dans sa bibliothèque…
Mot de l’éditeur:
Boréale n’a que vingt ans mais des problèmes à revendre, entre un amoureux infidèle, une patronne dépressive, une tante qui veut lui faire porter son enfant et une mère qui la dénigre constamment. Dans ce quartier populaire de Douala où elle habite, on s’enthousiasme comme on déteste, selon le dernier tribun qui a parlé, et des tribuns il y en a à tous les carrefours, des prophètes surtout qui hypnotisent la foule par leurs prières, leurs transes et leurs promesses mirifiques, attirant chaque jour davantage de croyants. Boréale, elle, ne croit en rien et ne veut obéir à personne mais en a-t-elle la liberté ?
Dans cette chronique savoureuse de la rue africaine, Calixthe Beyala, Grand Prix de l’Académie française pour Les honneurs perdus, poursuit avec sa verve inimitable une œuvre littéraire inclassable, célébrée et étudiée dans de nombreux pays.
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