Côte d’Ivoire avec la CMU: les régimes passent, le mensonge gouvernemental continue

Madame Yamb, Conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly
Madame Yamb, Conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly

Après l’Amu, la Cmu: Les régimes passent, le mensonge gouvernemental continue

Par LIDER News |

L’Assemblée nationale ivoirienne a validé hier le projet de loi instituant la couverture maladie universelle (Cmu), «un système obligatoire de couverture du risque maladie au profit des populations résidant en Côte d’Ivoire», abrogeant la loi relative à l’assurance maladie universelle (Amu) votée en 2001. La Cmu constituée d’une seule caisse (la caisse nationale d’assurance maladie, Cnam), au contraire de l’Amu, propose un régime contributif basé sur un package minimum de soins offerts à toutes les populations de Côte d’Ivoire contre une contribution mensuelle de 1.000 fcfa par assuré et un régime non contributif concernant les personnes en situation d’indigence, pour qui l’Etat promet d’injecter chaque année 49 milliards de fcfa dans les caisses de la Cmu. Le système, selon les annonces du gouvernement Ouattara, se déploiera progressivement en s’appuyant sur la Cnps, la Cgrae, la Mugefci et sur les secteurs du palmier à huile et de l’hévéa.

Autant l’Amu nous a rendu dubitatifs, autant son sosie la Cmu nous amuse. Alors que le gouvernement peine à implanter un système de santé efficace, qui n’est même pas encore à la portée de tous, alors que l’Etat est incapable de mettre en place une éducation de qualité, qui n’est même pas encore accessible à tous, Ouattara prétend désormais assurer une couverture maladie pour tous?! Peut-être que grâce à elle, ceux qui, au sommet de l’Etat, vont se soigner à l’étranger aux frais du contribuable ivoirien quand ils ont mal au dos ou aux dents, pourront désormais faire confiance à un système de santé dont on les voit vanter les mérites au peuple?

Pour LIDER, la meilleure façon d’assurer la couverture santé des habitants de Côte d’Ivoire, dont plus de 50 % vivent dans l’indigence, c’est de préciser et de distribuer les droits de la propriété privée des terres aux populations et d’interdire à tous ceux qui vivent directement des fonds publics, à commencer par les premiers responsables de l’Etat, d’aller se faire soigner hors du pays.

Il est quand même curieux que le gouvernement ne dise pas combien le système Cmu va coûter aux contribuables, mais qu’il tente de faire croire que l’Etat qui, rappelons-le, ne sait comment rembourser le déficit des caisses sur lesquelles le système veut s’appuyer (la Cnps, la Cgrae, la Mugefci) sera capable d’injecter 49 milliards de fcfa dans les caisses du nouvel organisme de solidarité obligatoire. Seuls les naïfs seront dupés.

L’on peut déjà néanmoins anticiper quelques grands gagnants derrière ce projet de loi: le futur directeur général et ses collaborateurs. «Je travaille à la Cmu et chaque année, c’est près de 50 milliards que nous avons à gérer.» Quelle aubaine !

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