Nommé en pleine crise postélectorale, Daouda Diabaté est un diplomate professionnel et de carrière. Pourvu d’un CV bien rempli, il a servi dans plusieurs pays avant d’être désigné par le Président Ouattara pour représenter à nouveau la Côte d’Ivoire à Washington. Atteint par la limite d’âge pour aller à la retraite et aussi en fin de mission à Washington, SEM Daouda Diabaté devrait rentrer au pays à la fin du mois d’Avril. Les spéculations vont bon train sur le profil et l’identité de son successeur et remplaçant, au pays de l’oncle Sam. Selon des sources diplomatiques, au stade actuel de la procédure et du retour au pays de Daouda Diabaté, les autorités ivoiriennes doivent avoir, en principe, déjà introduit une demande d’agrément et d’accréditation, concernant le nouvel ambassadeur ivoirien à Washington. La semaine dernière, des bruits et rumeurs ont fait état de la nomination du Ministre-Conseiller spécial Amadou Soumahoro, au rang et grade d’ambassadeur. Des populations à Séguéla auraient dansé. Ceci peut-il expliquer cela ? Approchés, des membres du cabinet du SGI n’ont pas voulu commenter la rumeur. Le départ de l’ambassadeur Daouda Diabaté, coïncide avec le projet de la nouvelle carte diplomatique, dévoilée le Mercredi dernier par le Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères.
Ce projet, mettra aux normes et à jour, toutes les ambassades, conformément aux différentes catégories. Il prévoit également, la nomination d’ambassadeurs adjoints. Tel est déjà le cas à New York, où Bafetegué Ouattara est ambassadeur adjoint de la mission diplomatique, aux côtés de SEM Youssouffou Bamba. Tous les regards sont tournés vers le Palais présidentiel, le Conseil des ministres mais aussi la Maison Blanche, via le département d’Etat pour décrypter et connaître le nom de l’alter ego aux USA, précisément à Washington de SEM Terence P. McCulley, plénipotentiaire américain à Abidjan. Que ce soit effectivement Amadou Soumahoro, ou pas les choses seront sues bientôt.
L’Intelligent d’Abidjan
Jean Simon Baar
Partir en Ambassade n’est point mourir politiquement
Selon les spécialistes de la question, Paris et Washington sont les deux postes diplomatiques les plus prestigieux de la Côte d’Ivoire. Le président Bédié a laissé ses traces aux USA, tandis que le 161 Avenue Raymond Poincaré a connu de grands noms de la diplomatie ivoirienne. Pourtant depuis l’épisode Ally Coulibaly, le sentiment de perte de prestige de l’une de ces deux places diplomatiques est un peu entré dans des esprits. Proche du Président Ouattara, discret, homme de loyauté et de mission, Ally Coulibaly avait hérité du poste de Paris en pleine crise postélectorale. Une grande marque de confiance, qui semble-t-il, n’a pas été appréciée au delà de la période de crise par l’actuel ministre de l’Intégration africaine. D’accord pour aller à Paris pendant la crise postélectorale pour porter le combat de la vérité et le message du chef de l’Etat élu et légitime, alors à l’Hôtel du Golf, Ally Coulibaly avait plus tard paru davantage disposé à apporter sa contribution en interne ( et non de loin), au succès de l’action du Président de la République . Cet épisode, s’il n’a en rien, fait perdre le prestige des places diplomatiques parisiennes et américaines, pousse néanmoins cartains à apprécier avec réticence le sujet de la nomination évoquée d’Amadou Soumahoro. Cette désignation éventuelle de « Tchomba » saurat-elle être appréciée à sa juste valeur, dans la perspective du renforcement des échanges Côte d’Ivoire-USA, un élément essentiel pour un pays qui tend vers l’émergence, en prélude à la rencontre d’Août 2014, à la Maison Blanche ? Ou bien cela sera-t-il considéré comme une disgrâce ? Ce qui est sûr, diplomates de carrière ou hommes politiques, ils sont plutôt nombreux ceux qui ne cracheraient pas sur Paris, ni sur Washington ; puisqu’aussi bien en Côte d’Ivoire que dans plusieurs autres pays, des personnalités ayant occupé ces postes diplomatiques (ou même d’autres postes moins prestigieux), sont rentrés dans leur pays, auréolés de prestige, et ont ensuite occupé des fonctions de ministres, de Premier ministre, et même pour quelques uns, de Président de la République. Partir en Ambassade n’est donc point mourir politiquement.
Souvaine Doudou
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