France – Sarkozy mis sur écoute un nouveau scandale commence…

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Sarkozy sur écoute : le scandale ne fait que commencer…

L’ex-président de la République a été placé sur écoute et des conversations avec son avocat laissent penser qu’il pourrait s’être rendu coupable de trafic d’influence.

Le Point.fr par Hugo Domenach

Alors que Nicolas Sarkozy a été enregistré à son insu par son conseiller Patrick Buisson, l’ex-président de la République se retrouve une nouvelle fois au coeur d’une affaire d’enregistrement. Il a en effet été placé sur écoute par la justice avec deux de ses anciens ministres de l’Intérieur, révèle ce vendredi Le Monde. C’est l’ouverture d’une enquête judiciaire pour corruption – qui vise un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 – qui est à l’origine de l’affaire.

Serge Tournaire et René Grouman, les deux magistrats en charge du dossier, décident alors de placer le président sur écoute, ainsi que Claude Guéant et Brice Hortefeux. Les enregistrements révéleront une proximité suspecte entre ce dernier et l’ancien patron de la police judiciaire de Paris, Christian Flaesch, qui sera mis à l’écart. À la suite de cet épisode, l’ancien président serait devenu « laconique » sur son téléphone officiel. Mais les juges découvrent l’existence d’une autre ligne enregistrée sous un faux nom, qui sera également placée sur écoute. Certaines conversations intéressent particulièrement les juges, notamment les échanges avec Me Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy.

Tourbillon judiciaire

Empêtré dans le tourbillon médiatique et judiciaire de l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy prépare sa défense. Le 11 mars, la Cour de cassation doit se prononcer sur la légalité de la saisie des agendas privés et officiels de Nicolas Sarkozy. Une décision capitale pour son avenir politique : les agendas sont décisifs dans l’affaire Tapie/Lyonnais en ce qu’ils révèlent sa proximité avec Bernard Tapie. Le pourvoi déposé en septembre 2013 par Me Herzog auprès de la Cour de cassation vise donc à faire s’écrouler tout un pan de la procédure pour tirer d’affaire son client.

Mais les conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat révèlent aux juges que les deux hommes sont un peu trop bien renseignés sur la procédure en cours. Et pour cause : selon Le Monde, Gilbert Azibert, avocat général auprès de la Cour de cassation, affecté à une chambre civile – renseignait les deux hommes. Connu pour être un magistrat « de droite », il a été reçu au moins une fois par l’ancien président lorsqu’il s’est agi de le nommer, en 2008, secrétaire général de la Chancellerie. En outre, il connaît bien Me Herzog.

Perquisitions à la Cour de cassation

L’avocat de Nicolas Sarkozy explique au téléphone à son client qu’en échange de ses renseignements, Gilbert Azibert souhaiterait qu’il intervienne pour l’aider à devenir conseiller d’État à Monaco. Informés de cette conversation, les juges communiquent ces informations au tout nouveau parquet national financier (PNF), qui ouvre une information judiciaire le 26 février pour « violation du secret de l’instruction » et « trafic d’influence ». Les deux juges chargés de l’enquête, Patricia Simon et Claire Thépaut, souhaitent savoir si et comment Nicolas Sarkozy a eu vent des écoutes téléphoniques le visant et s’il a vraiment favorisé la carrière de Gilbert Azibert.

Les deux magistrats savent que Nicolas Sarkozy a passé la dernière semaine de ses vacances de février en famille, dans un hôtel monégasque, et qu’il y a été rejoint par son avocat. Ils les suspectent d’avoir sollicité les responsables publics monégasques pour plaider la cause de Gilbert Azibert. Une version des faits contestée par Me Herzog.

« Aucun trafic d’influence » selon l’avocat de Sarkozy

Des soupçons qui donnent lieu à une première dans l’histoire de la Cour de cassation. Le 4 mars, les policiers de l’Office central de la lutte contre la délinquance financière ont perquisitionné la plus haute juridiction judiciaire. C’est le bureau de Gilbert Azibert qui est visé. Son domicile bordelais a également été « visité » par les représentants de la justice, ainsi que deux résidences de Thierry Herzog. Ils saisissent chez Me Herzog ses deux téléphones portables, trois mails, des billets d’avion pour Nice et examinent aussi ses échanges de courriers avec Nicolas Sarkozy. D’autres magistrats de la Cour de cassation pourraient être entendus. Le scandale ne fait que commencer…

Dans le camp Sarkozy, les révélations du Monde ont été accueillies dans le silence. C’est l’avocat de l’ancien chef de l’État qui est monté au créneau dans une interview au quotidien, affirmant qu’il n’y avait « aucun trafic d’influence », Me Herzog a dénoncé « une affaire politique ». Quant à Nicolas Sarkozy, il est « toujours probablement sur écoute téléphonique », a-t-il dit.

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